Coffres

Lots recommandés

Japon, époque Edo, style Transition Coffre aux pagodes, c. 1639-1645 en laque à décor en makie, or et argent sur fond noir, de cartouches sur la façade, les côtés et le dessus du plateau ornés de paysages inspirés des huit vues d’Omi : un pont sur un lac avec des pins sur le couvercle ; des pavillons en escalier avec des magnolia en façade. Les bords ceints d’une frise géométrique de fleurs à quatre pétales et les extrémités du couvercle de motifs de môns sur fond nashiji, aventurine. L’arrière présente un décor en makie, or sur fond noir, de branchages à feuilles trilobées, contenu dans un encadrement de frise géométrique. L'intérieur et le revers du plateau en laque à fond rouge, avec un décor à l’or de bambous et d'oiseaux. Les coins, la plaque de serrure et les poignées sur le côté en laiton finement gravé de fleurs. Serrure européenne. Haut. 66,5 Larg. 154 Prof. 74,5 cm. (restauration) Il repose sur deux patins postérieurs en bois noirci. Haut. totale 80 cm. Provenance : - probable commission de François Caron, responsable du comptoir de la V.O.C. au Japon ; - collection particulière, Pays Bas. Certificat Art Loss Register, Londres, 12 avril 2024. Japan, Edo-Period. A Transition style lacquer chest. Brass mounts. European lock. Identical to a chest kept in the Royal Collections of Denmark since the 17th century. Œuvres en rapport : le pendant de ce coffre est conservé dans les collections royales du Danemark depuis le règne de Frederik III, inventorié en 1674 dans le Kunstkammer du souverain sous le numéro 20 ou le numéro 62 (Musée national du Danemark, Copenhague, inv. EAc 104). Bibliographie : - Impey et Jörg, "Japanese Export Lacquer 1580-1850", Hotei Publishing, Amsterdam, 2005, le coffre du Danemark reproduit p. 94 sous le n°131. - Meiko Nagashima, "Export Lacquer: Reflection of the West in Black and Gold Makie = Japan Makie , Kyoto National Museum, Kyoto, 2008, le coffre du Danemark reproduit sous le n°67. L’OR ROUGE ET NOIR DU JAPON, par Aymeric Rouillac L’art de la laque est maîtrisé à un si haut point au Japon à la fin du XVIe siècle que son commerce devient prioritaire pour les puissances européennes qui y sont établies : Portugal, Pays-Bas et Angleterre. En 1635, dix ans après les Anglais, les Portugais sont définitivement évincés de l’Archipel, qui vit une période de reconfiguration politique. Le shogun Tokugawa s’impose parmi ses pairs, ouvrant l’ère Edo. La V. O. C., Compagnie néerlandaise des Indes Orientales, tire profit de la proximité de son représentant François Caron avec le Shogun Tokugawa Iemitsu pour obtenir le monopole du commerce avec le pays du Soleil Levant. Faisant travailler les meilleurs ateliers de laqueurs, un nouveau style dit « Pictorialiste » est progressivement mis au point. Le style « Namban », avec ses couvercles bombés et les incrustations de galuchat et de nacre indienne qu’affectionnaient les Portugais, est abandonné. Une nouvelle technique, à la fois plus luxueuse de par son emploi de l’or mais aussi plus économique, car utilisée parcimonieusement sur un fond noir et des couvercles plats, est élaborée. On l’appelle « makie ». Ce changement du style « Nanbam » vers le style « Pictorialiste » dure une vingtaine d’années, jusqu’à la fin des années 1650. Un rare style dit de « Transition » est alors expérimenté, faisant cohabiter le nouveau décor « makie » et l’ancien style « Namban », avec ses encadrements de cartouches et de bordures géométriques. Un rare coffre à fond rouge Les thèmes du style « Transition » sont ceux des paysages traditionnels du Japon, immortalisés dans Les huit vues d’Ômi, et des grands mythes littéraires, à l’instar du Dit du Genji ou du Dit des Frères Soga. Ces thèmes trônent en majesté sur les quatre coffres exceptionnels, commandés en même temps que celui-ci par Caron, inventoriés au départ du Japon en 1643. Nous avons retrouvé le plus grand d’entre eux en 2013. Il était passé par la collection du Cardinal Mazarin et est maintenant conservé à Amsterdam (Rijksmuseum, n°AK-RAK-2013-3-1). Les trois autres coffres sont ou seraient à Londres (Victoria & Albert Museum, n°412:1, 2-1882), à Moscou (Musée historique d’Etat) et à Berlin (Charlottenburg, panneau monté sur un cabinet). Même pour cette commande, dite du « Fine group », la plus luxueuse jamais réalisée, le décor n’est libéré de l’entrave des cartouches que sur le panneau arrière. Sur toutes les faces visibles de notre coffre, à l’exception de l’arrière et de l’intérieur du couvercle, les scènes narratives sont délimitées par des volutes tandis qu’une frise de fleurs ou de « môns » longe les bordures extérieures. L’intérieur de ce coffre est à fond rouge alors que les autres coffres sont à fond noir, exception faite de celui de Mazarin, qui était recouvert d’une laque aventurine

Estim. 50 000 - 80 000 EUR

Coffre en bois à la manière d'une pierre de lettré ; Chine, dynastie Qing, XIXe siècle. Bois. Dimensions : 38 x 18 x 15 cm. Bûche en bois à la manière d'une pierre de lettré. Les gongshi, également appelés pierres de lettré ou pierres de vision, sont des pierres naturelles ou façonnées traditionnellement prisées par les lettrés chinois. Les pierres d'érudit peuvent être de n'importe quelle couleur, et les couleurs contrastées ne sont pas rares. La taille de la pierre peut également varier considérablement : les pierres d'érudit peuvent peser des centaines de kilogrammes ou moins d'un kilogramme. Le terme désigne également les pierres placées dans les jardins chinois traditionnels. Sous la dynastie Tang, un ensemble de quatre qualités importantes a été reconnu pour les pierres. Il s'agit de la minceur, de l'ouverture, des perforations et des rides. Les pierres savantes sont généralement des calcaires karstiques. Au XVIIe siècle, les idéaux esthétiques de la peinture et des roches savantes étaient presque indiscernables. Les ensembles de rochers fantastiques dans un jardin, souvent disposés devant un mur blanc, comme dans The Astor Court, pouvaient être inspirés par des formules de composition développées dans des paysages peints ; inversement, la texture et les formes fantastiques des paysages peints ressemblaient souvent plus à celles des rochers savants qu'à celles du paysage réel. La passion pour les roches fantastiques a culminé à cette époque avec de nombreux "portraits" de spécimens réels et imaginaires.

Estim. 800 - 1 000 EUR