Vin

Lots recommandés

Romanée Conti, 1924 Un flacon centenaire Etat d'origine, dans un panier d'osier d'époque. Provenance : descendance de Charles Brault (1897-1959), amateur, dont une partie de la cave a été rachetée par La Tour d'argent après son décès. A 1924 bottle of Romanée Conti red wine. In a contemporaneous wicker basket. Cette bouteille rappelle la grande histoire du Domaine de La Romanée Conti, dont le nom vient du cousin du roi, Louis François de Bourbon, prince de Conti, qui en devient propriétaire en 1760. Sur l'étiquette de ce flacon de 1924 trône le nom de Jacques Duvault-Blochet, qui rachète le domaine à l'aube de ses 80 ans en 1869, en compagnie de deux de ses petits-enfants représentant les familles de Villaine & Chambon, sous le patronyme desquels est précisé "seuls propriétaires". Le millésime 1924 en Bourgogne voit le début des mises en bouteilles au château, sous l'impulsion de Philippe de Rothschild. Le printemps et le début de l'été sont très favorables à la vigne, la floraison se fait par un temps superbe et l'avance de la végétation permet aux raisins de supporter sans dommage les périodes atmosphériques moins propices et d'atteindre une maturité satisfaisante. Une vendange tardive donne des vins d'une bonne richesse alcoolique, fins et corsés, mais peu tanniques. "Une bonne année", indique Idealwine. De par le monde, l'an 1924 est celui de la réflexion du Guide Michelin quant à l'attribution des étoiles culinaires, qui débutera deux ans plus tard ; des premiers Jeux Olympiques d'Hiver à Chamonix ; de la mort de Lénine et de la naissance d'Aznavour. A titre anecdotique, c'est également l'année où le record du monde de looping féminin est battu par Adrienne Bolland, qui enchaîne 212 boucles en 72 minutes à Orly. Il y a fort à parier que cet exploit fut célébré avec une bouteille de la Romanée Conti !

Estim. 1 924 EUR

LANNES (JEAN). Ensemble de 7 lettres autographes signées à son épouse Louise Guéheneuc. 1801-hiver 1804-1805. – Malmaison, 23 messidor an IX [12 juillet 1801]. « Oui, ma petite amie, je te demande pardon, sans sepandant avoir tort, tu dois pien pancer, ma petite Louise, que je n’ai pas de plus grand plaisir que celui de de t’écrire ; tue est parti[e] hier sans me l’avoir dit, tu vois don bien qu’on ne doit jamais juger sans entandre ; JE NE CROIS PAS QUE LE PREMIER CONSUL AILLE [A] PARIS AUJOURD’HUI, JE LE VOUDRAI[S] SEPANDENT BIEN... » (une p. in-4, adresse au dos ; petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). Chef de la Garde consulaire, le futur maréchal Lannes suivait alors Napoléon Bonaparte dans ses déplacements. – Malmaison, 23 thermidor an IX [11 août 1801]. « ... LE CITOYEN TALAYRAN M’A DIT QU’IL T’AVAIT RANDU VISITE ; IL T’A TROUVEE BIEN JOLIE, ET BIEN FRECHE. J’ai vu se matin le docteur Corvizard qui m’a donné des nouvelles de ton ami [le père de Louise], il doit se s[o]igner, il m’a assuré que cela le guérirait tout à fait ; tu sais, ma bonne amie, qu’il ne se trompe jamais ; ainsi tu dois être tranquile, et moi aussi... » (une p. in-4, adresse au dos). – Malmaison, 9 fructidor IX [27 août 1801]. « ... Que le tems est l[o]ng, ma chère amie, quand on est loin de ce qu’aime ; je t’avais dit que je n’yrais à Paris que le douze, c’est au moins un siè[c]le pour moi ; je sans que je ne tiendrai pas parole, j’irai t’embrasse[r] avant... Pour la vie tout à toi... » (3/4 p. in-4, adresse au dos ; petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture sans atteinte au texte). – Saint-Quentin [dans le département de l’Aisne], 22 pluviôse an IX [11 février 1801]. « ... C’est quand on est loin de ce qu’on aime, qu’on sant le bezoint de ce rapprocher ; oui, ma bonne Louise, JE PRESSE LE PREMIER CONSUL DE REVENIR A PARIS... Mille choses à ton ami [le père de Louise] et ta maman, je sans que je les aime beaucoup... » (1/3 p. in-4, adresse au dos, adresse du futur maréchal Bessières biffée, petites déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture sans atteinte au texte). – S.l.n.d. « C’est bien contre mon cœur, ma bonne amie, si je ne suis pas auprès de toi. Il me senble qu’il y a un s[ièc]le que je ne t’ai vue ; je serai à la maison de bonne heure. Je t’embrasserai avec bien du plaisir. Adieu, ma bonne Louise, pour la vie ton bon ami... » (1/3 p. in-4 ; petite déchirure au feuillet blanc due à l’ouverture). – Vitry, 19 fructidor an X [6 septembre 1802]. « Ton ami [le père de Louise Guéheneuc] t’a écrit, ma chère Louise, il y a deux jours, que DES AFFAIRES ME PRIVAI[EN]T DU PLAISIR D’ALLER TE JOINDRE... » (une p. petit in-4). – S.l., [hiver 1804-1805]. Suite d’instructions concernant leurs château et domaine de Maisons (aujourd’hui Maisons-Laffitte), acheté en octobre 1804 : il parle du tapissier, du maçon, de l’escalier des écuries, du colombier, de la bergerie, du jardin anglais, de l’avoine à vendre, des raves à arracher, des lapins et lièvres qu’il veut avoir, etc. (2 pp. in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge ; petite déchirure marginale due à l’ouverture sans atteinte au texte). LA MARECHALE LANNES, née Louise Guéheneuc (1782-1856), fut dame du Palais de Joséphine puis dame d’honneur de Marie-Louise. Son père fut fait sénateur et son frère aide de camp de Napoléon Ier.

Estim. 2 000 - 3 000 EUR