GRAND CABINET EN ÉCAILLE ROUGE Ouvrant à douze tiroirs encadrant deux vantaux flanqués de trois colonnes. L'intérieur découvre un théâtre à onze tiroirs à décor de plaques en émail bleu. Décor d'ombilics polylobés en écaille encadrés de bronzes ajourés: frises cornes d'abondances, chapiteaux et écoinçons. Anvers, XVIIe siècle. (Petits accidents et manques). Piétement postérieur. Haut.: 184 - Larg.: 144 - Prof.: 44,5 cm Le cabinet trouve ses origines dans le studiolo qui apparaît en Italie à la fin du XVe siècle. En France, au XVIe siècle, le cabinet des premiers châteaux de la Renaissance semble avoir eu différentes fonctions: il peut s'agir d'un lieu où l'on conserve les objets précieux - avant d'être un meuble, il s'agit d'une pièce. L'Italie, l'Espagne et les pays germaniques sont alors les principaux producteurs de cabinets, à cette période. Les cabinets fermaient à clef et des tiroirs secrets souvent placés dans le caisson étaient probablement destinés à abriter ce qu'il y avait de plus précieux. Au XVIIe siècle, le cabinet connaît un développement monumental. À côté des petits cabinets portatifs, se multiplient en effet les cabinets aux dimensions considérables, posés sur des pieds qui leurs sont destinés. Véritable meuble d'apparat, le cabinet du Louvre appartient incontestablement à la catégorie des cabinets en ébène les plus luxueux. On sait que des princes et des membres de la cour, comme par exemple Richelieu et Mazarin, en possédaient plusieurs. Au milieu du XVIIe siècle, date de fabrication du cabinet du Louvre, les ébénistes parisiens ne sont pas les seuls à produire des cabinets. L'Italie, les Pays-Bas et l'Allemagne possèdent également des ateliers importants. On trouve une diversité de matériaux utilisés: pierres dures, ivoire, ébène, autres bois exotiques, panneaux peints, tissu ou broderies. Le cabinet que nous présentons se situe avant la naissance de l'ébénisterie parisienne et bien en Flandres. L'utilisation de l'écaille est pour l'époque ce qu