Fragment de pierre tombale en pierre calcaire à décor gravé d'un buste de femme. Sont conservés, la quasi-totalité de la tête et l'épaule gauche du personnage; visage encadré du voile et de la guimpe; yeux aux paupières ourlées avec extrémités étirées vers les tempes, long nez droit et bouche menue; partie de l'encadrement architecturé composée d'une arcature moulurée avec redent meublé d'un encensoir, fine colonnette à chapiteau feuillagé, montant à pinacle et dragon en position de gargouille sur la mouluration; blason losangé d... et d... au franc-quartier d'hermine sur le champ. Sud-est de l'Ile de France, Brie, dernier quart du XIIIe siècle Hauteur: 46 cm - Largeur: 45 cm - Epaisseur: 9 cm Ouvrages consultés: A. Lefèvre, « Les baillis de la Brie » dans Bibliothèque de l''Ecole des Chartes, Année 1860, 31, p186; J. Adhémar, « Les tombeaux de la collection Gaignières, dessins d'archéologie du XVIIe siècle » dans Gazette des Beaux-Arts, Paris, juillet-septembre, 1974, p. 71. Ce fragment représente très vraisemblablement la veuve de Jean de Montigny, chevalier décédé en 1278 dont la pierre tombale se trouvait à l'abbaye de Preuilly (Seine-et-Marne). Un relevé exécuté à la fin du XVIIe siècle de la collection Gaignières le montre ainsi en armes avec son écu losangé d... et d... au franc-quartier d'hermine (fig.). Son nom apparaît dans les archives parmi les baillis de Provins vers 1270-71 et comme garde des foires en 1277. Il ne fait guère de doute qu'il s'agisse ici de son épouse, représentée en veuve avec le voile et la guimpe; on remarque en effet la présence d'un encensoir dans le redent de l'arcature, détail visible sur le dessin. Les bâtiments de l'abbaye cistercienne de Preuilly, située à une vingtaine de kilomètres de Provins, furent transformés après la Révolution en atelier pour la fabrication du salpêtre et partagés en plusieurs lots.