Yves TANGUY (1900-1955) 


Elle viendra, 1950.



Huile sur toile.



Titrée, da…
Description

Yves TANGUY (1900-1955)

Elle viendra, 1950. Huile sur toile. Titrée, datée et mentions manuscrites au revers. 46 x 35,5 cm. Oil on canvas, titled and dated on the back. 18,1 x 13,9 in. Provenance : Collection Marie-Louise et Jehan Mayoux. Puis par descendance au propriétaire actuel. Bibliographie : Pierre Matisse, Yves Tanguy, Un Recueil de ses oeuvres, New York, Pierre Matisse, 1963, reproduit page 177 n°413. D'origine bretonne, fils de militaire, rien ne prédestine Yves Tanguy à la carrière que nous lui connaissons. Au hasard des rencontres, il est d'abord sensibilisé à la peinture par le fils d'Henri Matisse, Pierre, futur galeriste New-yorkais, qu'il côtoie au lycée Montaigne. Puis lors de son service militaire à Lunéville en 1920, il se lie d'amitié avec Jacques Prévert. Mais c'est véritablement en 1923 que son destin se dessine, captivé par une peinture de Giorgio de Chirico : «Le Cerveau de l'enfant», alors exposée en vitrine de la galerie Paul Guillaume. Il sera peintre. Entièrement autodidacte, ses premières oeuvres sont figuratives (il en détruira beaucoup) mais très vite il met au point un répertoire et un style très personnel peut-être d'abord influencé par les peintres espagnols dont Miro. Son vocabulaire, assez vite fixé, restera permanent tout au long de son oeuvre. Son esthétisme sera constant, intemporel, peuplé de formes énigmatiques à la fois «êtres-objets» ou machines. Lui-même conviendra que sa peinture est inexplicable. Yves Tanguy raconte : «Aux alentours de 1924, je suis tombé sur le premier numéro de la Révolution surréaliste et cela m'a beaucoup intéressé. Pas tellement les oeuvres qui y étaient reproduites mais l'esprit général du contenu». Le lien avec les surréalistes va vite se tisser. Lors d'un dîner en 1925 au Café Cosmos, il se lie avec Robert Desnos, très vite il rencontre Benjamin Péret et Aragon. Son plus grand ami sera André Breton, son guide et mentor, remplaçant son père très tôt disparu. Dès 1926, une de ses oeuvres est reproduite dans La Révolution Surréaliste et ses peintures exposées à la Galerie surréaliste. En 1927 une exposition personnelle lui est consacrée. Il participe à toutes les manifestations du mouvement, aux jeux surréalistes et illustre de nombreux textes. Malgré tout, sa situation reste difficile et il vit avec sa femme Jeannette dans un hôtel très modeste. Après un voyage en Afrique du Nord en 1930 et 1931, assez peu documenté, Tanguy peint une série de paysages plateaux occupant une place à part. Puis il revient à une nouvelle organisation de ses compositions. Les formes ne prolifèrent plus mais sont disposées en alignement au premier plan. L'indéfectible amitié entre Yves Tanguy et le couple Mayoux débute en 1933. Jehan Mayoux prend contact cette année-là avec André Breton et Paul Eluard. Il participe aux activités du groupe des surréalistes, collabore aux revues et signe les textes collectifs. En 1935, Tanguy passe ses vacances d'été avec Marie-Louise et Jehan Mayoux. Déclaré inapte pour la mobilisation il part en 1940 pour New-York, officiellement afin d'exposer à la Galerie Pierre Matisse, officieusement pour rejoindre la peintre Kay Sage qu'il a rencontrée à Paris et qui a influé pour l'organisation de cette exposition. Il l'épouse en 1940. Le couple s'installe dans le Connecticut. Pierre Matisse lui assure une relative sécurité matérielle grâce à une rente mensuelle en sus des ventes. La peinture de Tanguy ne rencontre pas plus de succès aux Etats-Unis qu'en France. Elle est bien trop intérieure pour parvenir à toucher un large public. Le monde intérieur d'Yves Tanguy. Le but de la peinture surréaliste n'est pas de fixer en trompe l'oeil les images du rêve, mais d'exprimer par les moyens picturaux «le fonctionnement de la pensée» (d'après André Breton), ce qui veut dire le fonctionnement inconscient de la pensée. Tanguy ne travaille pas moins le sujet que son ombre, sans que l'on sache vraiment d‘où vient la lumière. L'ombre souligne la réalité palpable de l'objet, mais elle est impalpable par nature. Il s'attache aux formes et non au fond refusant la coupure ciel-terre. Ses paysages n'offrent pas de ligne d'horizon. Espace aérien et espace terrestre se confondent. Il n'y a que l'espace de Tanguy et au sein de celui-ci germent des créatures, des «êtres objets» comme les appellera Breton. Ces derniers requièrent tous les soins de leur créateur. Tanguy les brosse avec une délicate attention et une grande précision. Ils évoquent un monde minéral, ou des pétrifications, mais échappent toujours à toutes ressemblances. Tanguy développe son monde intérieur alimenté par ses souvenirs d'enfance en Bretagne. Mais

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