Le monde recomposé d’Henri MACCHERONI. De l’humanisme à l’Humanité

samedi 04 mars 2017
Leclere - Maison de ventes
Expert : Marc Ottavi

Le 4 mars, la maison Leclere mettra en lumière l’œuvre d’Henri MACCHERONI (1932-2016), peintre, graveur, photographe, bibliophile.

Le catalogue de la vente, issu d’une véritable réflexion et analyse de sa carrière, mettra en exergue la polyvalence, la singularité et l’engagement de cet artiste niçois. L’expert Marc Ottavi, les écrivains et critiques d’art Raphaël Monticelli, Jean Khalfa, Tita Reut, Tessa Tristan et Salah Stetié ont contribué, à travers leurs témoignages, souvenirs ou explications d’œuvres, à la rédaction de cet ouvrage.
 

Après des débuts figuratifs, Henri Maccheroni se tourne vers la photographie. Sans doute l’influence de Gustave COURBET (1819-1877) et de L’Origine du Monde l’a-t-elle guidé dans son sujet car il réalisera, de 1969 à 1974, la série 2000 Photographies du sexe d’une femme. Il ne faut chercher aucun érotisme dans ces prises de vue rapprochées où figure en gros plan un sexe féminin vu sous tous les angles car cette représentation sort d’un cadre purement sexuel, se lit comme la complexité d’un visage et se regarde comme une quête des origines.

Aux mots « D’où venons-nous ? », Henri Maccheroni répond en explorant les sites archéologiques et, au travers de ces restes de civilisations disparues, tente de leur restituer vie et forme. Cet essai de reconstitution, qui se base quelques fois sur une forme architecturale, un relief, une ruine, l’emmènera sur les sites de Tipasa en Tunisie, Louxor en Égypte, Terra-Amata près de Nice…

Autre thème abordé par l’artiste, les attitudes « Socio-critiques » : l’étude de notre société, de ses constantes et de ses références ; le christianisme, la Constitution française, la structure des villes, le sens des icônes, la peine de mort.

Henri Maccheroni s’élève notamment contre la condamnation à mort de Buffet et Bontemps, exécutés en 1972. Il réalise sous forme d’ex voto un Cadeau pour les partisans de la peine de mort. Ces bocaux remplis d’encre rouge et de rubans tricolores illustrent le manque d’humanité des corps constitués et du pouvoir.

Parcmétries, une série de parcmètres détournés, figurent le quotidien, mesurent le temps, et comptabilisent l’éphémère ; le plaisir ; le mensonge ; l’attirance…

Le concept du « Signe », métonymie de différentes époques, fascine Maccheroni. Il réalise ainsi un alphabet plastique relevant de l’« archéologie du signe » et de l’idée que toutes les civilisations se sont fondées sur un langage transcrit sous forme de symboles courts. Dans la série Matière-signe III, il déploie à l’infini un ensemble de formes basiques.

Sa rencontre avec le poète Michel BUTOR (1926-2016), en 1975, marque le début d’une collaboration peinture-poésie qui durera jusqu’à la fin de leurs vies. Ensemble, ils fonderont en province le premier Centre national d’art contemporain d’éducation culturelle, ce sera la Villa Arson à Nice en 1982. Plus de 150 ouvrages illustrés avec différents auteurs vont suivre, l’artiste peignant pour l’écrivain, le poète écrivant pour le peintre.

Précédée de quatre jours d’exposition et accompagnée de ce riche catalogue, cette vente fera véritablement œuvre de rétrospective et de référence bibliophilique.

Exposition publique – Drouot – Salle 1
Jeudi 2 mars – 11h / 18h
Vendredi 3 mars – 11h / 18h

Vente aux enchères publiques – Drouot – Salle 1
Samedi 4 mars – 14h


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