La femme selon Brancusi

vendredi 24 mars 2017
Ader

Le 24 mars, dans le cadre de la Semaine du Dessin à Drouot, la maison Ader mettra en avant une sélection d'œuvres sur papier. Parmi elles, une étude de femme signée par Constantin BRANCUSI (1876-1957), réalisée vers 1912 à la mine de plomb et rehaussée de crayon de couleurs, sera présentée. (80 000/120 000 €)

Ce dessin s'inscrit dans les nombreuses études réalisées par Brancusi entre 1910 et 1912 annonçant notamment les sculptures de Mlle Pogany. 

En 1910, Constantin Brancusi rencontre Magrit Pogany, une jeune peintre hongroise. Leur relation, ponctuée par quelques séances de pose, a un effet profond sur l’artiste. Il en découle une série de sculptures intitulée Mlle Pogany sur laquelle il travaille pendant plus de 23 ans.

L'artiste dit à son modèle : « Il me suffit de vous regarder vivre pour m’en souvenir. Baissez vos paupières, laissez-les se reposer sur vos yeux fermés. C’est assez pour m’inspirer ». Il réalise une esquisse par jour entre décembre 1910 et janvier 1911. Aucune ne le satisfait et il la détruit quotidiennement. Ce n’est qu’après le départ de Pogany pour la Hongrie qu’il sculpte son visage de mémoire dans un marbre blanc, en 1912. La même année, Brancusi réalise Étude proposée lors de cette vacation.

Un des bustes de la jeune femme réalisés par Brancusi fut exposé au Museum of Modern Art à New York. Quarante ans plus tard, Magrit Pogany écrit à Alfred H. Barr, directeur du musée : « C’était un vrai artiste cherchant à trouver l'expression de sa propre conception de l'art qui diffère grandement de celle des autres. Il me fit comprendre que l'art ne copie pas la nature comme beaucoup d'artistes le pensent. Je tenais absolument à ce que Brancusi réalise mon portrait... Il fut très satisfait par ma demande. Sachant que je devais quitter Paris bientôt, il me demanda de faire quelques séances ».

Quatre dessins d’Amedeo MODIGLIANI (1884-1920) dont deux portraits de son ami Paul GUILLAUME (1891-1934) seront également à découvrir :

  • Portrait de Paul Guillaume. Dessin à la mine de plomb. Signé et annoté « Paul Guillaume/ Boulevard Raspail/213/25 Sep Te Mbre ». Cette feuille provient de l’ancienne collection de Domenica Walter-Guillaume, épouse de Paul Guillaume puis de Jean Walter. Par transmission à son dernier compagnon. Par descendance. (60 000/80 000 €)
  • Portrait de Paul Guillaume à mi-cuisse. Mine de plomb. Signé en bas à droite. Annoté « NOVO PILOTA » (surnom donné par Modigliani à Paul Guillaume). Cette feuille provient également de l’ancienne collection de Domenica Walter-Guillaume, épouse de Paul Guillaume puis de Jean Walter. Par transmission à son dernier compagnon. Par descendance. (60 000/80 000 €)

Exposition publique – Drouot – Salle 5
Jeudi 23 mars, de 11h à 21h
Vendredi 24 mars, de 11h à 12h

Vente aux enchères publiques – Drouot – Salle 5
Vendredi 24 mars, 14h


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