Voyage intemporel au cœur de l’Afrique et de l’Océanie

jeudi 22 juin 2017
Binoche et Giquello
Experts : Patrick Caput et Bernard Dulon assistés par Emmanuelle Menuet

Comme de coutume, la maison Binoche et Giquello présentera le 22 juin une prestigieuse vente d’art premier. La salle 9 de l’Hôtel Drouot sera alors habitée par 90 sculptures et objets venus d’Afrique ou d’Océanie.

La vente débutera avec la collection de Jean-Claude Bellier, galeriste réputé et célèbre collectionneur d’art premier et d’art moderne. Une facette spécifique de celle-ci sera présentée au public, celle qui concerne les miniatures.
Tout au long de sa vie de collectionneur Jean-Claude fut un esprit curieux, passionné par la recherche du beau. Il nous livre aujourd'hui une réunion de miniatures, ces petites œuvres monumentales et sensibles dont il s'est toujours entouré en espérant secrètement que vous saurez les recevoir, les apprécier et les aimer comme il sut si bien le faire.
Bernard Dulon

La vacation se déclinera ensuite par zones géographiques – Indonésie, Mélanésie, Afrique de l’Ouest, Afrique centrale et Polynésie – avec, parmi un grand nombre d’objets en bois, des œuvres en pierre et en os, ou encore une couverture de danse.


Sculpture monumentale des Mundugumor, localisés le long de l’Yuat, un affluent méridional du Sepik, en Papouasie Nouvelle Guinée.


Statue féminine Dan, Libéria, Côte d’Ivoire, bois, métal, fibre et kaolin, probablement à la fin du XIXe siècle.









Coupe de Hogon présumée du XIXe siècle ou antérieur, l’un des trois ou quatre plus beaux et anciens spécimens.

Spatule, probablement des Îles Trobriand, en os de casoar et perles de rocailles rouge, destinée à porter à la bouche la chaux enroulée dans du bétel.
Aperçu de quelques-uns des plus étonnants objets :

  • Sculpture monumentale des Mundugumor, localisés le long de l’Yuat, un affluent méridional du Sepik, en Papouasie Nouvelle-Guinée, fin XVIIe - fin XVIIIe siècle.
    Cette pièce de 129 cm appartient à un corpus d’une vingtaine de pièces toutes taillées dans le même bois, un bois retenant les esprits, dont les formes émanent des rêves des sculpteurs.
    Ces sculptures monumentales avaient des rôles variés : on faisait appel aux unes pour la guerre, la chasse ou les récoltes, à d’autres contre les maladies et les entreprises de sorcellerie […]. Le plus souvent à la vue de tous, elles faisaient l’objet d’onctions d’ocre et de chaux, d’offrandes de nourriture, de tabac, d’armes et même de parures allant jusqu’à la jupe de femme pour certaines sculptures masculines. Gilles Bounoure
    Ces statues-esprits furent collectées par Dadi Wirz en Nouvelle-Guinée et rapportées en Suisse après sa mort en 1954 par son fils Paul Wirtz pour le Volkerkunde Museum de Bâle. 80% de celles-ci sont conservées dans des musées, faisant d’elles des objets rares sur le marché.
    (150 000/250 000 €)
  • Statue féminine Dan, Libéria, Côte d’Ivoire, bois, métal, fibres et kaolin, probablement à la fin du XIXe siècle.
    S’il existe des centaines de masques Dan, les statues sont très rares et d’autant plus lorsqu’elles ne répondent qu’à de purs critères esthétiques. Celles-ci sont l’objet de commandes de notables réalisées pour honorer la beauté de leurs épouses. Objets de prestige, elles n’étaient sorties que pour les invités de marque et les cérémonies.
    (250 000/350 000 €)

Deux objets présentés dans cette vacation faisaient partie de la Collection Tristan Tzara dispersée en 1988.
L’artiste fut en effet un grand collectionneur d’art primitif, importante source d’inspiration pour les Dada.
Pour [Dada], l’art était une des formes, commune à tous les hommes, de cette activité poétique dont la racine profonde se confond avec la structure primitive de la vie affective. Dada a essayé de mettre en pratique cette théorie reliant l’art nègre, africain et océanien à la vie mentale et à son expression immédiate au niveau de l’homme contemporain, en organisant des soirées nègres de danse et de musique improvisées. Il s’agissait pour lui de retrouver, dans les profondeurs de la conscience, les sources exaltantes de la fonction poétique.
Philippe Sabot, Primitivisme et surréalisme : une « synthèse » impossible ?

  • Coupe de Hogon présumée du XIXe siècle ou antérieur, l’un des trois ou quatre plus beaux et anciens spécimens.
    Cet objet en bois dur imprégné d’huile est l’un des attributs du Hogon, le chef religieux, spirituel et politique d’un village ou groupe de villages Dogons, au Mali. Élu par les notables, sa fonction le condamnait à vivre isolé dans une case qu’il ne pouvait quitter. La coutume voulait que sa nourriture lui soit apportée par une très jeune fille, servie dans une coupe telle que celle-ci. Après son décès, la coupe servait à l’intronisation de son successeur. Objet de pouvoir, son exécution est chargée de symboles : le cheval – rare en pays Dogon, montre le rang élevé du Hogon –, le cavalier – atteste son autorité –, et les scarifications.
    (180 000/250 000 €)
  • Spatule, Iatmul ou Sawos, en os de casoar et perles de rocaille rouge, destinée à porter à la bouche la chaux enroulée dans du bétel.
    (5 000/7 000 €)

Exposition publique – Drouot – Salle 9
Mardi 20 et Mercredi 21 juin, de 11h à 18h
Jeudi 22 juin, de 11h à 15h

Vente aux enchères publique – Drouot – Salle 9
Jeudi 22 juin, 17h


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Giquello

arts premiers, art d'Afrique et d'Océanie,

Vente : jeudi 22 juin 2017
Salle 9 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Giquello
Tél. 01.47.42.78.01