Souvenirs du Roi de Rome

vendredi 29 septembre 2017
Beaussant-Lefèvre
Experts : J. Bacot, H. de Lencquesaing, G. Auguier

Vendredi 29 septembre, la maison Beaussant Lefèvre dispersera un ensemble de tableaux anciens, mobilier et objets d’art provenant des Collections du marquis de Brantes au Château du Fresne (Val-de-Loire). Parmi eux, seront présentés d’émouvants souvenirs du Roi de Rome donnés à Louise-Charlotte Le Tellier de Montmirail, comtesse de Montesquiou-Fezensac, Gouvernante des Enfants de France attachée à la Maison du Roi de Rome.

Né le 20 mars 1811 à Paris, Napoléon II (François Joseph), fils de l’empereur Napoléon Ier et de l’impératrice Marie-Louise d’Autriche, reçoit dès la naissance le titre de Roi de Rome.

L'organisation de La Maison du Roi de Rome précède la naissance du Prince. Ainsi, le 22 octobre 1810, Louise-Charlotte Le Tellier de Montmirail, comtesse de Montesquiou-Fezensac, est désignée Gouvernante des Enfants de France. Elle avait épousé en 1780, le comte Pierre de Montesquiou-Fezensac, nommé grand chambellan de France à partir de 1809. Surnommée « Maman Quiou » par le petit prince, Madame de Montesquiou apporte à la Maison des Enfants de France une grande autonomie. 

« Telle est la charge ; elle dotée d’honneurs si grands que la gouvernante devient presque la seconde femme dans l’Etat et que, à des égards, elle prime l’impératrice même. Nommé à vie, ne devant de comptes qu’à l’empereur, obligée de ne point quitter l’enfant, même une seconde, elle devient la mère officielle ; elle s’interpose sans cesse entre l’enfant et la mère naturelle, à qui échappe toute direction et même tout contrôle. »
Frédéric Masson, Napoléon et son fils, Paris, Albin Michel.

En avril 1814, Napoléon 1er adbique en faveur de son fils, alors renommé Napoléon II et proclamé Empereur du Sénat. Les Alliés, maîtres de la France, refusent de reconnaître le nouvel empereur. Il est alors remis à l’empereur d’Autriche, son grand-père. Il est élevé à la cour et reçoit en 1818 le titre de duc de Reichstadt, avec un régiment de cavalerie. Le jeune prince mourut de phtisie à Schoenbrunn en 1832.

Seront à découvrir parmi ces souvenirs :

  • Une partie du trousseau du Roi de Rome. Selon un usage datant de l’Ancien Régime, les personnes attachées aux Enfants de France, en l’occurrence le Roi de Rome, se voyaient remettre le linge réformé. Ainsi, la comtesse de Montesquiou reçut une importante partie du trousseau du Roi de Rome.
  • Une miniature sur ivoire sur laquelle est peinte par Jean-Baptiste ISABEY (1767-1855) le Portrait de Napoléon-François-Joseph-Charles Prince de Parme, en habit bleu. À l’intérieur du cadre est conservé un billet manuscrit : « Mlle Bartholdi a l’honneur de salué Monsieur Isabey et le préviens qu’elle ne pourra pas avoir le plaisir de se rendre chez lui aujourd’hui, étant très enrhumé depuis hier. Elle est peinée de déranger les projets de Monsieur Isabey et elle le prie d’avoir la bonté de lui faire dire s’il pourra la recevoir demain à trois heures. / Mercredi matin. » (6 000/8 000 €)
  • Une huile sur toile intitulée Napoléon à la veille de la bataille de la Moscova, présente à son état-major le tableau représentant le Roi de Rome qui vient d’être peint par Gérard de l'École française du début du XIXe siècle. Le sujet du tableau est expliqué dans Un récit de Maman Quiou par A. de Montesquiou, publié dans La revue des Deux Mondes, en novembre 1960 : « Au commencement de la campagne de Moscou, j’eus l’idée de faire faire le portrait du roi par Mlle Thibault. Quand l’Impératrice revint de Prague, ce portrait n’était pas tout à fait terminé. Il lui donna l’idée d’en faire faire un en grand, par Gérard. Elle me dit qu’elle ne comptait pas envoyer celui-ci en Russie et que ce serait une surprise pour le retour. J’offris de ne pas envoyer le mien, mais au contraire elle exigea que je ne changeasse rien à mon projet. Cependant, à mon insu, Gérard n’ayant eu besoin de séances que pour la figure, ce portrait fut terminé, montré à tout le monde avec la recommandation de n’en point parler ; et enfin, il fut mystérieusement emballé sur la voiture de M. de Bausset, qui devait le porter. Je ne mis d’empressement à déjouer personne, je n’en eus même pas l’idée ; mais le hasard dérangea le stratagème et servit mon projet. M. de Montbreton, chargé du portrait que j’avais fait faire, rejoignit l’Empereur à Smolensk, tandis que M. de Bausset, voyageur moins jeune et moins leste, n’arriva au quartier général que la veille de la bataille de la Moscova. Ce dernier portrait n’eut pas plus de bonheur par la suite, car il fut brûlé, par les ordres mêmes de l’Empereur, avec de nombreux bagages, pendant la retraite, à Orcha, sur le Borysthène. Gérard en avait fait une exacte et charmante copie qui me fut donnée par l’Empereur et que j’ai conservée. » (3 000/4 000 €)
  • Une Vue du château de Courtanvaux peinte à l'huile sur toile par François RICOIS (1795-1881) en 1828. En 1815 après la chute de Napoléon, Louise Charlotte Le Tellier et son époux le comte Pierre de Montesquiou-Fezensac se retirent à Courtanvaux, qui n’avait pas été habité depuis 134 ans, où ils entreprennent une restauration totale des bâtiments dans un style néo-gothique très marqué. Le Comte de Montesquiou-Fezensac s’implique dès lors dans la vie politique locale et sera élu maire de Bessé, pendant 16 ans. (4 000/5 000 €)
Exposition publique - Hôtel Drouot - Salle 5
Mercredi 27 septembre - 11h / 18h
Jeudi 28 septembre - 11h / 21h
Vendredi 29 septembre - 11h / 12h

Vente aux enchères publique - Hôtel Drouot - Salle 5
Vendredi 29 septembre - 13h45


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Beaussant Lefèvre & Associés

tableaux anciens, pendules, sculptures, bronzes, objets d'art et d'ameublement, linge, dentelles, tissus, tapisserie, provenant des collections du marquis de Brantes au château du Fresne (Val-de-Loire) et à divers amateurs

Vente : vendredi 29 septembre 2017
Salle 5 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Beaussant Lefèvre & Associés
Tél. 01.47.70.40.00