T’ang Haywen, lumière et abstraction

lundi 23 octobre 2017
Muizon - Rieunier
Expert : Cabinet Perrazone-Brun

Les tons jaunes et ocres, impériaux et organiques d’une huile sur toile peinte par T’ANG Haywen (1927-1991), rayonneront lundi 23 octobre lors de la vacation de la maison Muizon - Rieunier. (Estimation : 100 000 / 120 000 €)

Issu d’une famille aisée, le jeune Zeng Tianfu entame à 10 ans une itinérance qu’il poursuivra toute sa vie, lorsqu’il quitte la Chine avec ses parents pour s’installer au Vietnam. Son nom, vietnamisé, devient alors T’ang Thien Phuoc, auquel il ajoutera plus tard le prénom Haywen.

À Paris, où il s’installe en 1948 pour suivre des études de médecine, il complète ses connaissances de la calligraphie en suivant les cours de dessins de l’Académie de la Grande Chaumière, et s’initie seul aux techniques de la peinture à l’huile.

Inspiré par les maîtres de la peinture moderne occidentale – Matisse, Cézanne, Gauguin, Turner – ses œuvres figuratives sont rapidement remarquées : il est exposé dès 1955 à la Galerie Voyelles, à Paris.

Au cours des années 1960, il redécouvre ses racines extrême-orientales et s’intéresse aux Propos sur la peinture de Shitao, qui dès le XVIIIe siècle, revendique l’inventivité formelle et l’expression personnelle comme voie de la modernité. Il renoue avec l’usage de l’encre sans abandonner la couleur et se plonge dans l’abstraction.

L’artiste se nourrit du monde qui l’entoure et qu’il explore. Il voyage toute sa vie à travers l’Europe, l’Amérique du Nord, la Scandinave. Son art, « invention du monde métaphorique qui n’est qu’à lui », correspond à une « expérience sensible ».

Jean-Paul Desroches, conservateur général du patrimoine au Musée Guimet, écrivait dans le cadre de la rétrospective de T’ang Haywen, Les couleurs de l’encre :
« L’artiste parcourt le monde avec un regard émerveillé, s’en nourrit et nourrit sa création. Ciels bretons lourds de nuages, lacs italiens subtilement diaphanes ou aubes japonaises aux couleurs diaprées, son pinceau a cœur de transcrire l’énergie vitale inhérente à chaque lieu. Il émane de ces notes prises au fil des jours une allégresse joyeuse avec parfois un soupçon de nostalgie. […] Tel un grand fleuve fécond, l’immédiateté du geste engendre autant de fenêtres ouvertes, vives et spontanées. Cette première forme d’exercices qu’il pratiquera tout au long de sa carrière est essentielle car elle lui permet de maintenir un lien vivant, concret et expressif avec le présent ».

Le tableau présenté dans cette vente, Sans titre, peint en 1972-1975, s’inscrit dans la période de maturité de l’artiste pendant laquelle il développe ses diptyques et se consacre à la représentation de son idée de la nature et des paysages. L’œuvre fut vendue à Drouot dans la dispersion de son atelier, en 1992-1993, et entra dans la collection de Lorand Gaspar, à Paris.

Vente aux enchère publique – Hôtel Drouot – Salle 11
Lundi 23 octobre – 14h

Exposition publique – Hôtel Drouot – Salle 11
Samedi 21 et dimanche 22 octobre – 11h / 18h
Lundi 23 octobre – 11h / 12h


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De Baecque et Associés

Livres anciens & modernes, armes anciennes, art d'Asie, archéologie

Vente : lundi 23 octobre 2017
Salle 11 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
De Baecque et Associés
Muizon - Rieunier
Tél. 01.58.40.82.92 (Paris) - 04.72.16.29.44 (Lyon) - 04 91 50 00 00 (Marseille)