Un masque fait revivre le dernier souffle de l’empereur

Mardi 7 novembre 2017
Coutau-Bégarie
Expert : Cyrille Boulay

Mardi 7 novembre, la maison Coutau-Bégarie dispersera un important ensemble de souvenirs historiques consacrés à la famille royale de France, lors de la Révolution française et du Premier Empire. Plusieurs reliques ont personnellement appartenu au roi Louis XVI, à la reine Marie-Antoinette et à l’empereur Napoléon Ier.
Conservés jusqu’alors dans de prestigieuses collections telles que celle du prince Sixte de Bourbon-Parme (1886-1934), de la princesse Eugène Murat (1878-1936) ou du dernier valet de Napoléon, Jean-Abram Noverraz (1790-1849), certains objets ne manqueront pas d’étonner les enchérisseurs.
Le premier chapitre de cette vente comportera des souvenirs du couple royal, Louis XVI et la reine Marie-Antoinette.

Parmi les souvenirs, figurent deux volumes en plein maroquin citron aux armes ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette et provenant de sa bibliothèque au château de Versailles. Ils passèrent dans la famille princière Murat après la Révolution où ils sont conservés depuis. (Estimation : 10 000 / 12 000 €)
Issu de la même collection, se trouve un élément de bracelet en or finement ciselé, transformé en médaillon pendentif et contenant des mèches de cheveux tressés de Marie-Antoinette. (Estimation : 3 000 / 5 000 €)

Provenant de la collection du prince Sixte de Bourbon-Parme et de son épouse, Edwige de la Rochefoucauld (1878-1936), un écrin gainé de cuir à décor de fleur de lys contenant 12 couteaux montés sur des manches en bois de rose et certaines lames furent forgées par Louis XVI, tel que l’indique un poinçon en forme de clef. Sa passion pour la serrurerie et la forge était connue de tous et le roi aimait se divertir dans ses appartements de Versailles en confectionnant des petits instruments en métal. À ce jour, les témoignages du travail de Louis XVI se font rares, et celui-ci fut la propriété de son fidèle valet, Jean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry (1759-1809), légué à la Révérende-Mère Marie-Aimée du Carmel de Meaux qui en fit don en 1926 au prince Sixte de Bourbon-Parme. (Estimation : 3 000 / 5 000 €)

Un cadre reliquaire en acajou sera également présenté. Contenant sous verre des mèches de cheveux des principaux membres de la famille royale de France, dont Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame Elisabeth, Louis XVII, la princesse de Lamballe, Madame Royale, Madame la Dauphine, Mademoiselle et Henri V, la plupart furent remises par le souverain à Cléry au matin de sa mort, le 21 janvier 1793. Dans ses mémoires, le valet du roi retranscrit les dires suivants, énoncés par Louis XVI : «Vous remettrez ce cachet à mon fils... cet anneau à la Reine ; dites-lui bien que je la quitte avec peine... Ce petit paquet renferme des cheveux de toute ma famille, vous lui remettrez aussi ». (Estimation : 4 000 / 6 000 €)

masque en cire de l’empreinte du visage de Napoléon 1er prise peu après sa mort le 5 mai 1821. (Estimation : 150 000 / 200 000 €)La seconde partie de cette vente sera consacrée au Premier Empire. Elle comporte la pièce phare de cette vente, aussi fascinante que frémissante : un masque en cire de l’empreinte du visage de Napoléon 1er prise peu après sa mort le 5 mai 1821. (Estimation : 150 000 / 200 000 €)
À l’époque où l’empereur vécut ses derniers jours sur l’île de Sainte-Hélène, le docteur François Antommarchi (1780-1838) fut envoyé à son chevet afin de guérir le mourant, en vain. Cependant, selon les voeux du souverain, il reçut l’autorisation de pratiquer l’autopsie avec le docteur Francis Burton le 7 mai 1821. À l’issue de celle-ci, les deux médecins, avec l’aide des domestiques et de son valet Jean-Abram Noverraz (1790-1849), réalisèrent deux empreintes de masque : une du visage et une de l’arrière du crâne afin d’immortaliser les traits de l’empereur.
La volonté première de cette procédure était de réaliser plusieurs masques à destination de la famille de l’Empereur. Le docteur Antommarchi conserva la version de l’empreinte faciale, considérée par la famille Bonaparte comme le masque officiel. En 1821, il réalisa à partir de ce moulage initial (détruit depuis) un second masque qu’il commercialisa en 1833.

Cette oeuvre, signée « D.F Antommarchi », représente le visage de l’empereur quelques heures après sa mort et offre deux particularités intéressantes.
D’abord son origine : selon les spécialistes, ce masque pourrait avoir été réalisé avant 1833 d’après un des moulages initiaux coulés par Antommarchi. Il appartint au valet de l’empereur qui, par transmission, devint la propriété de Madame Louis Sandoz qui le vendit à un antiquaire en 1923, Monsieur Georges Souvairan. La seconde caractéristique réside en la présence de poils à sa surface sur le menton, les sourcils, les cils ayant appartenus à l’empereur. Ils furent prélevés par Jean-Abram Noverraz lors de la toilette mortuaire de Napoléon Ier.
À ce jour, aucun masque de cire similaire n’est connu, et fait de cet objet , une pièce vraisemblalement unique.
La finesse du travail du moulage, la précision des détails font de cette oeuvre, la représentation métaphorique idéale de la beauté dans la mort.

Vente aux enchères publique – Hôtel Drouot – Salle 4
Mardi 7 novembre - 11h et 14h

Exposition publique – Hôtel Drouot – Salle 4
Lundi 6 novembre - 11h / 18h
 


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Coutau-Bégarie

Noblesse & Royauté, Bourbon, Orléans, Napoléon, militaria, miniatures

Vente : mardi 07 novembre 2017
Salle 4 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Coutau-Bégarie
Tél. 01.45.56.12.20