Des pionniers de l'art rassemblés dans une vente prestigieuse

mardi 19 décembre 2017
Christophe Joron-Derem

Mardi 19 décembre, la maison Christophe Joron-Derem présentera une vente prestigieuse de tableaux anciens et modernes, de mobilier et d’objets d’art. Sainte Catherine, peinte par Artemisia GENTILESCHI (est. : 300 000 / 400 000 €), côtoiera un éléphant en bronze de Rembrandt BUGATTI (est. 300 000 / 350 000 €) et sera entourée de toiles de Maxfield FREDERICH PARRISH (est. 80 000 / 120 000 €) ou d’Henri MARTIN (est. 60 000 / 80 000 €).

Femme martyre, femme artiste

La Sainte Catherine d’Alexandrie présentée dans cette vente est peinte sur toile vers 1614-1616 par Artemisia GENTILESCHI (1593-1652), l’une des premières artistes femmes reconnues de son temps et dans l’histoire de l’art. (Estimation : 300 000 / 400 000 €) 

Le tableau doit être mis en rapport avec la Sainte Catherine exposée à la Galerie des Offices de Florence. Daté vers 1614-1616, il s’inscrit dans la période florentine de l’artiste, alors que ses créations sont encore marquées par l’influence de son père Orazio Gentileschi (1563-1639).

Cette femme est aussi célèbre pour sa peinture que pour « l’affaire Artemisia ». Après avoir été violée en 1611 par son maître – ami de son père auquel ce dernier confie sa formation artistique –, elle intente un procès à son agresseur et résiste à la torture pour prouver les faits, témoignage de son audace et de son courage. 

Son œuvre est marqué par le réalisme du CARAVAGE, de qui son père est l’un des premiers suiveurs, le raffinement de Simon VOUET, dont elle fréquente l’atelier à Florence, et le sentimentalisme de Guido RENI. Nombre de ses toiles s’intéressent aux grandes femmes de l’histoire : femmes héroïques ou tragiques, sacrées ou profanes.

Un pachyderme prend ses quartiers à Drouot

Cet Éléphant au repos, réalisé vers 1909-1910 par Rembrandt BUGATTI (1884 - 1916) et fondu en bronze par A. A. HEBRARD, provient de l’ancienne Collection Georges Philippar, armateur et passionné par cet animal. (Estimation : 300 000 / 350 000 €)

Fils du décorateur et architecte Carlo Bugatti et frère du constructeur automobile Ettore Bugatti, Rembrandt Bugatti naît à Milan. Très tôt, le prince russe Paul Troubetzkoy, sculpteur renommé et ami de la famille, initie le jeune homme à l’art en trois dimensions. 

À 19 ans, il suit sa famille à Paris. Trois ans plus tard, il décroche un contrat avec le fondeur Adrien Hébrard, également éditeur du journal Le Temps et marchand d’art rue Royale : l’artiste gagne un salaire régulier ainsi qu’un droit sur la vente de chaque sculpture.

La fascination du sculpteur pour les animaux se révèle au parc zoologique du Jardin des Plantes à Paris où il observe les lions, les léopards, les jaguars, les panthères et les éléphants. Il apprend ainsi leur morphologie et leurs attitudes pour les retranscrire dans la terre. En 1906, il est invité à résider à Anvers par la Société royale de zoologie. Un atelier est mis à sa disposition dans le zoo afin que l’artiste représente tous ses résidents.

Le bestiaire de Rembrandt Bugatti particulièrement varié, comptant des mammifères – surtout des fauves –, des animaux exotiques, des reptiles et des oiseaux, reflète une passion féroce d’un homme pour la faune animale.

Ébranlé par la guerre, atteint de la tuberculose, la galerie Hébrard fermée, l’artiste se suicide en 1916, à 32 ans, dans son atelier.


Seront aussi proposés dans cette vente prestigieuse :

  • Pool at Val San Zibio Near Battagliaune une huile sur papier peinte en 1904 par Maxfield FREDERICH PARRISH (1870-1966). (Estimation : 80 000 / 120 000 €)
  • La vallée du Vert en aval de Labastide du Vert, une huile sur toile réalisée par Henri MARTIN (1860-1943). (Estimation : 60 000 / 80 000 €)
       


Vente aux enchères publique – Hôtel Drouot – Salle 9
Mardi 19 décembre - 14h

Exposition publique – Hôtel Drouot – Salle 9
Samedi 16 décembre - 11h / 18h
Lundi 18 décembre - 11h / 18h
Mardi 19 décembre - 11h /12h


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