Cultures, rites et croyances à travers les Arts d’Afrique et d’Océanie

mercredi 21 mars 2018
Binoche et Giquello
Experts : Patrick Caput et Bernard Dulon

Comme de coutume au printemps, la maison Binoche et Giquello présentera une exceptionnelle vente d’Art d’Afrique et d’Océanie. Le 21 mars 2018, 80 sculptures et objets du Mali à la Mélanésie, en passant par la Côte d’Ivoire ou encore la Nouvelle-Guinée, seront proposés aux enchères. Soigneusement sélectionnés, tous proviennent d’anciennes et/ou de prestigieuses collections. Les estimations s’étendront de 1 000 € à 1 000 000 €, pour une estimation globale d’environ 5 000 000 €.

Statue d’ancêtre Sikasingo, République démocratique du Congo (Estimation : 700 000 / 1 000 000 €) Statue d’ancêtre Sikasingo,
République démocratique du Congo

(Estimation : 700 000 / 1 000 000 €)

Intercesseurs entre les vivants et les morts, protectrices de la famille ou du village, les statues d’ancêtres font l’objet d’un véritable culte dans de nombreuses cultures du Gabon et du Congo.
Ces effigies de notables disparus, après avoir été consacrées, étaient exceptionnellement sorties lors de cérémonies pendant lesquelles les villageois invoquent un ancêtre pour une cause particulière.

Le style géométrique, caractéristique des créations de l’ethnie Sikasingo, et la rareté de ses sculptures en font des objets recherchés, en particulier par les collectionneurs de peinture.
Cette statue de 47 cm., réalisée dans la seconde moitié du XIXe siècle, a appartenu à l’ancienne Collection Schindler, à New York. Elle est reproduite dans le catalogue de la célèbre exposition Primitivism in 20th Century Art, Affinity of the Tribal and the Modern, au Museum of Modern Art de New York, en 1984. Fondatrice dans l’histoire de l’art, celle-ci crée un lien direct entre des objets d’art africain et océanien et des oeuvres d’art moderne de Picasso, Gauguin, Brancusi, Klee ou Basquiat.

Masque crocodile Dogon, Mali
(Estimation : 250 000 / 300 000 €)

Ce masque du XIXe siècle fut découvert dans les années 1970 par Hélène Leloup, grande spécialiste de la culture Dogon et commissaire de l’exposition Dogon au musée du Quai Branly, en 2011, pour laquelle elle sélectionna notamment l’objet.

Ce masque fut montré dans de rares cérémonies mais sa patine témoigne de son usage pendant une longue période, par plusieurs générations. Animal sacré, craint et respecté, le crocodile est couramment représenté dans la culture Dogon. Cette ethnie malienne avait coutume d’illustrer la faune qui l’entourait, pour donner forme à ses craintes et ses superstitions.

Masque crocodile Dogon, Mali (Estimation : 250 000 / 300 000 €)
 Statuette féminine Tellem, Mali (Estimation : 125 000 / 150 000 €) Statuette féminine Tellem, Mali
(Estimation : 125 000 / 150 000 €)

Avant l’arrivée du peuple Dogon, les Tellems sont les premiers habitants des falaises de Bandiagara. Pierre Langlois, célèbre marchand d’art africain, fut l’un des premiers, dans les années 1950, à se rendre aux « pays Dogon » où il découvrit ses falaises encore inconnues des européens. Il rapporta notamment cette statuette féminine, longiligne, les bras levés vers le ciel implorant la pluie. La figure, en bois, sculptée au XVIIe siècle ou antérieurement, implore le Nommo, dieu de la cosmogonie Dogon associé aux éléments naturels.


Couple d’antilopes Tiwara avec son faon, Bamana, Mali
(Estimation : 80 000 / 120 000 €)

Le cimier Tiwara, signifiant « tête du fauve de la culture », est un masque rituel en forme d’antilope-cheval de la culture Bambara. Ces antilopes stylisées en bois, sculptées de lignes géométriques, étaient fixées sur la tête des danseurs lors de fêtes récompensant les meilleurs agriculteurs. Cet ensemble exceptionnel regroupe une famille d’antilopes de grandes dimensions. Le male mesure 95 cm. et la femelle 73 cm.

Un très bel exemplaire de couple Tiwara est visible au Metropolitan Museum of Art, à New York. Les 3 magnifiques cimiers présentés dans cette vente furent rapportés par le marchand d’art et collectionneur Maurice Nicaud lors d’un de ses voyages en Afrique, dans les années 1950-1970.
 

Couple d’antilopes Tiwara avec son faon, Bamana, Mali (Estimation : 80 000 / 120 000 €)
Crochet Iatmul, Aire Rivière Sépik, Papouasie Nouvelle-Guinée (Estimation : 350 000 / 450 000 €)
Crochet Iatmul, Aire Rivière Sépik,
Papouasie Nouvelle-Guinée

(Estimation : 350 000 / 450 000 €)

Disposés dans la grande case destinée à la réunion des hommes, ces crochets de grande dimension soutenaient des crânes d’ancêtres de la tribu et des crânes d’ennemis, tous aussi respectés. Ces derniers étaient vénérés pour leur vertu protectrice et afin d’acquérir la force des défunts.

Cet exemplaire mesurant 1,60 m. de haut fut collecté par le Consul Thiel vers 1910. Il fut présenté dans l’importante exposition The Art of the Pacific Islands à la National Gallery of Art de Washington D.C., en 1979.


Masque Mundugumor, Aire Rivière Yuat, Papouasie Nouvelle-Guinée
(Estimation : 50 000 / 80 000 €)

La bouche ouverte, les dents proéminentes, le crâne scarifié, ce grand masque de 43 cm. de haut revêt une force expressionniste exceptionnelle. Réservé aux cérémonies d’initiation, ce type de masque était porté par un ancien et incarnait les esprits des ancêtres ou ceux de la forêt, notamment l’esprit crocodile « Asin », particulièrement vénéré en Nouvelle-Guinée. Ces fêtes achevaient la formation initiatique des jeunes hommes et célébraient leur passage à l’âge adulte, vers 15 ans. Il leur était alors dévoilé les secrets connus des hommes seulement. Ceux-ci pouvaient concerner des traditions, des techniques de chasse, des histoires du village, des rites, etc. Ce masque du XIXe siècle, au pedigree prestigieux, fut collecté par le Docteur Otto Schlaginhaufen, anthropologue suisse, en 1909, avant d’entrer dans l’ancienne collection Arthur Speyer, marchand berlinois issu d’une célèbre famille de collectionneurs et ami de Charles Ratton, grand marchand parisien.

Masque Mundugumor, Aire Rivière Yuat, Papouasie Nouvelle-Guinée (Estimation : 50 000 / 80 000 €)

Vente aux enchères publique - Drouot - Salles 5 et 6
Mercredi 21 mars - 14h

Exposition publique - Drouot - Salles 5 et 6
Samedi 17 et lundi 19 mars - 11h / 18h
Mardi 20 mars - 11h / 18h
Mercredi 21 mars -  11h / 15 h


 
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Giquello

Arts premiers

Vente : mercredi 21 mars 2018
Salle 6 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Giquello
Tél. 01.47.42.78.01