Collection nord-américaine d’Art précolombien #2

mardi 20 mars 2018
Binoche et Giquello
Experts : Mezcala Expertises - Jacques Balzy, assisté de Quentin Blazy

Après le succès de la première partie d’une collection new-yorkaise d’art précolombien en mars 2017 à Drouot – 3M€ totalisés avec 67 lots vendus sur 68 proposés –, la maison Binoche et Giquello présentera, le 20 mars 2018, une nouvelle sélection d’oeuvres issues de cet important corpus.
70 chefs-d’oeuvre aux provenances prestigieuses, souvent présentés dans des expositions majeures et prêtés à de grands musées comme le Brooklyn Museum, le Metropolitan Museum of Art de New-York ou le Houston Museum of Fine Arts, seront mis aux enchères.
Les pièces sélectionnées dans cet ensemble, constitué ces trentes dernières années et considéré comme le plus important au monde, représenteront les différentes civilisations du Mexique, du Pérou, d’Équateur et du Costa Rica.

PÉROU

Pièce maîtresse de la vente, une exceptionnelle rame cérémonielle en bois polychrome, magnifiquement conservée, illustrera la sophistication de la culture Ica. Puis, des vases funéraires de l’époque Chavin, Paracas, Mochica et Nazca ont été sélectionnés pour leur rareté et leur parfait état de conservation.

Rame cérémonielle Vallée d’Ica, Pérou Fin de la période intermédiaire – Horizon récent 1000 à 1530 après J.-C. Estimation : 200 000 / 300 000 € Détail
Détail
Rame cérémonielle
Vallée d’Ica, Pérou
Fin de la période intermédiaire – Horizon récent
1000 à 1530 après J.-C.

Estimation : 200 000 / 300 000 €

Fréquemment découvertes dans les tombes de hauts dignitaires des cultures péruviennes – prêtres ou princes –, les rames votives étaient souvent accompagnées de matériel de tissage et de céramiques.
Celle-ci, réalisée entre 1000 et 1530 après J.-C. et mesurant 171,5 cm., est ornée d’un décor d’oiseaux à long bec (colibris) et d’une série de personnages polychromes. Elle a appartenu, dans les années 1960, au collectionneur américain Joyce Strauss, avant d’être acquise par la Merrin Gallery, galerie new-yorkaise spécialisée dans l’art précolombien, et d’entrer dans la collection des propriétaires actuels. Elle fut également présentée dans l’exposition Colorado Collects au Denver Art Museum en 1985.

MEXIQUE

Le second chapitre de cette vente sera tourné vers les civilisations du Mexique.
Plusieurs pièces mettront en lumière la civilisation la plus ancienne de Mésoamérique, la culture Olmèque.

La culture Mezcala, avec sa statuaire, la culture Veracruz, et sa pratique du jeu de balle caractéristique, la culture Maya, avec une sélection de vases funéraires à décor peint et 3 rares statues anthropomorphes de l’île de Jaina de l’époque Classique (600-900), ponctueront cette section.

Vase codex représentant deux scribes
Culture Maya, Mexique
Classique récent, 600 à 900 après J.-C.

Estimation : 150 000 / 200 000 €

Ce vase en céramique, réalisé entre 600 et 900 après J.-C., présente l’archétype de la poterie de style « codex » produite dans le royaume de Kaan, situé dans les basses terres mayas centrales.

Ce style de céramique maya est ainsi nommé en raison de son décor comparable aux pages des livres précolombiens. Son encadrement, notamment, est semblable par deux bandes rouges en haut et en bas – recouvertes postérieurement par un « bleu maya » appliqué sur une couche d’enduit.

La représentation des divinités « jumelles » Hun Bats’ et Hun Chuen, assimilées à l’écriture, renforce le lien de l’objet avec la littérature maya.

La frise de glyphes, de signes topographiques, indique à travers une formule dédicatoire, l’usage de ce gobelet destiné à boire du chocolat et le nom de son créateur, k’uhul chahtan winik, un membre de l’aristocratie du royaume de Kaan.

L’intérêt scientifique de cette pièce exceptionnelle est attesté par la description de Jean-Michel Hoppan, spécialiste de l’épigraphie et chercheur au CNRS, et le référencement de l’objet dans le répertoire des vases mayas réalisé par Justin Kerr. Ce vase a appartenu successivement à Robert et Marianne Huber, Dixon, à Daniel Michel, Chicago, et à la galerie new-yorkaise Ancient Art of the New World, et fut présenté dans les expositions High Culture in the Americas Before 1500, à l’Arts Club de Chicago en 1982, et The Art of Tribes and Early Kingdoms, à l’Art Institute de Chicago en 1984.
 

Vase codex représentant deux scribes Culture Maya, Mexique Classique récent, 600 à 900 après J.-C. Estimation : 150 000 / 200 000 €
Vase codex représentant deux scribes Culture Maya, Mexique Classique récent, 600 à 900 après J.-C. Estimation : 150 000 / 200 000 €
 Vénus Callipyge polychrome Culture Chupicuaro, Mexique Occidental Période Préclassique, 400 à 100 avant J.-C. Estimation : 120 000 / 150 000 €
 
Vénus Callipyge polychrome
Culture Chupicuaro, Mexique Occidental
Période Préclassique, 400 à 100 avant J.-C.

Estimation : 120 000 / 150 000 €

Exposée dans les collections permanentes du Metropolitan Museum of Art de New-York, entre 2008 et 2015, cette figurine en céramique de 31,8 cm. de hauteur s’inscrit dans la période préclassique de la Culture Chupicuaro, entre 400 et 100 avant J.-C.

Le site éponyme, situé sur les rives du Rio Lerma, entre les villes actuelles d’Acambaro et de Tarandacuao dans l’État de Guanajuato, est immergé depuis la construction du barrage Solis en 1946. Ces travaux ont néanmoins permis de découvrir cette culture et sa céramique emblématique, considérée comme l’une des plus belles de Mésoamérique.

La céramique était l’activité principale de Chupicuaro et dévoile les coutumes de ce peuple telles que l’absence de vêtement, la peinture corporelle et faciale, l’usage de bandeaux frontaux. La production de la période préclassique est marquée par le culte de la maternité et, par la même, celui de la fertilité de la terre.

Parmi toutes les oeuvres d’art premier conservées au Musée du quai Branly-Jacques Chirac, l’institution a d’ailleurs choisi une Vénus Chupicuaro pour incarner son égérie.
 

Statuette anthropomorphe
Culture Mezcala, État du Guerrero, Mexique
Préclassique récent, 300 à 100 avant J.-C.
H. 34,9 cm.

Estimation : 180 000 / 200 000 €

Dérivées de la hache fonctionnelle servant d’outil, les figures anthropomorphes en pierre de la Culture Mezcala, d’une admirable sobriété et d’une grande diversité, témoignent de la qualité et de la force expressive de la production lapidaire de la période préclassique du Mexique.
À peine ébauchées, ces figures obéissent à un schéma dépouillé et géométrique qui traduit néanmoins l’essentiel. Les pierres polies vertes, diorites, andésites et serpentines symbolisent la vie dans l’au-delà et donnent à ces oeuvres une mystérieuse présence.
Elles sont taillées par abrasion ; une corde enduite de poudre d’obsidienne frotte le matériau jusqu’à l’apparition des formes humaines désirées.

Statuette anthropomorphe Culture Mezcala, État du Guerrero, Mexique Préclassique récent, 300 à 100 avant J.-C. H. 34,9 cm. Estimation : 180 000 / 200 000 €
 
Vente aux enchères publique – Drouot – Salles 5 et 6
Mardi 20 mars – 16 h

Exposition publique – Drouot – Salles 5 et 6
Samedi 17 mars et Lundi 19 mars – 11h / 18h
Mardi 20 mars – 11h / 13h


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Giquello

importante collection américaine d'art précolombien

Vente : mardi 20 mars 2018
Salle 5 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Giquello
Tél. 01.47.42.78.01