Les ombres du Chat Noir préemptées par le Musée de Montmartre
mercredi 07 mars 2018Mercredi 7 mars, la maison Beaussant Lefèvre présentait aux enchères neuf plaques de Caran d’Ache de la série « l’Épopée » jouée au Chat Noir dans les années 1890. Quatre ont notamment été préemptées par le Musée de Montmartre (lots 41B, adjugé 687 € (frais inclus) ; 41C, adjugé 1 875 € (frais inclus) ; 41E, adjugé 2 125 € (frais inclus) et 41I, adjugé 3 500 € (frais inclus)). Elles provenaient de la collection de Monsieur Robert Baze, président de l’association des Amis du Chat Noir dans les années 1950.
À la fin du XIXe siècle, de nombreux cabarets littéraires et artistiques s’installent sur la butte Montmartre.Celui de Rodolphe Salis, Le Chat Noir, ouvert en novembre 1881, devient vite un lieu privilégié où le tout Paris se retrouve pour parler, chanter ou déclamer en vers avec des artistes, chansonniers et musiciens de tout acabit.
Le soir, derrière une serviette, on fait défiler des silhouettes de sergents de villes découpés dans du carton, sur fond musical.
Rodolphe Salis comprend alors le parti qu’il peut tirer de ces ombres chinoises et confie à Henri Rivière le perfectionnement du dispositif. Un véritable théâtre, dont les coulisses comptent de nombreux machinistes, manipulateurs, aides, musiciens et bonimenteurs, est installé. L’écran, sur lequel est projetée la scène, est éclairé par un chalumeau oxhydrique.
Les silhouettes sont réalisées à partir des dessins préparatoires d’Henri Rivière ou Emmanuel Poiré, dit Caran d’Ache. Ils sont reproduits sur des plaques de zinc, rigides et peu coûteuses, découpées à la forme par les ateliers de Barat à Paris.
Ainsi, pendant douze ans, sont présentées une quarantaine de pièces, dont la qualité et la technicité ne cessent d’évoluer.
À la mort de Rodolphe Salis, trois ventes aux enchères ont lieu en avril 1897, mai 1898, mars 1904, à l’occasion desquelles le matériel du cabaret est vendu.
