ART VALOREM - Jacques Faizant, le centenaire d'un dessinateur de presse

mardi 30 octobre 2018
Mardi 30 octobre, la maison Art Valorem célèbre le centenaire de la naissance de Jacques FAIZANT avec la vente de 300 de ses dessins dont de nombreuses planches couleurs abordant ses thèmes favoris. Les bons mots des vieilles dames, des hommes politiques, des gendarmes et de tous ces témoins de la fin du XXe siècle réjouiront les amateurs d’humour léger et piquant. Certains effets personnels du dessinateur dont ses mythiques pipes seront aussi dispersés à cette occasion.

Jacques Faizant est un dessinateur, journaliste, illustrateur de presse et romancier français, célèbre pour son travail au Figaro mais également pour ses nombreuses collaborations avec divers supports de presse, Le Point, France Dimanche, Jours de France, Ici-Paris,Paris- Presse, Candide, et La Vie Catholique….. Né il y a cent ans, le 30 octobre 1918 à Laroquebrou dans le Cantal, Jacques Faizant fait sa scolarité à Biarritz dans un établissement anglais qu’il quitte en 1929 lorsqu'il devient, après la mort de son père, pupille de la nation.

Il intègre en 1932, l'École pratique de commerce et d'industrie hôtelière de la Côte d'Azur à Nice, où il découvre les palaces qui donneront matière à un roman autobiographique, Allez vous rhabiller ! (1956). De retour à Biarritz, en 1938, il apprend à piloter, puis effectue son service militaire dans l'armée de l'air en Corse. Démobilisé en 1941 à Marseille, il exploite ses talents de parolier et de chanteur puis s’essaie à la réalisation d’un dessin animé avec l’équipe Arcady en 1943, Kapok l'esquimau.

Faizant a vendu son premier dessin à Benjamin, hebdomadaire pour la jeunesse alors qu’il n’avait que quatorze ans. Il réalise des dessins pour le Dimanche illustré, en 1942, et dans la Revue de l'écran, l'année suivante ainsi que des histoires en images pour Le Petit Canard, supplément pour enfants de Bonjour Dimanche. Parallèlement, il signe des publicités pour Shell, Badoit, Frigidaire ou Prénatal, et des couvertures de livres pour les éditions Calmann- Lévy ou Pierre Horay.

Tout au long de son parcours, il publie plusieurs romans et s’essaiera aux pièces de théâtre. Sa véritable carrière, celle qui marquera à jamais le public débute réellement après la libération. Sa rencontre en 1956 avec Marcel Dassault et la commande par ce dernier de dessins pour l’hebdomadaire Jours de France le propulsent au rang des plus grands dessinateurs de presse.
 
  
« Et quand je pense qu’il y a des crétins assez stupides pour rester
bêtement devant leur idiote de télévision ! », vers 1980.
Aquarelle en couleurs sur papier signée en bas à gauche, 32x25 cm.
Estimation : 200 - 250 €
« Déjà la fin juillet ! quand je pense qu’il va bientôt falloir reprendre le collier, ça me tue !», 1988.
Aquarelle en couleurs sur papier signée en bas à droite, 32,5x25 cm.
Mention de publication au dos (JdF) N°1732 du 30.7.88, et Album « Quelque part au niveau du vécu ».
Estimation : 200 - 250 €


Très rapidement reconnu pour son immense talent, Jacques Faizant devient seulement quelques années plus tard, le 1er septembre 1960, le dessinateur politique attitré de Paris- Presse puis du Figaro. Nous nous souvenons de son premier dessin politique figurant le général de Gaulle revêtu d'un survêtement, partant valise en main aux Jeux Olympiques et disant : "Dans ce pays, si je ne fais pas tout moimême..." à la suite des premières débâcles des équipes françaises. En 1967, ses dessins sont en une du Figaro et le resteront plus de 20 ans.

C’est d’un trait sûr, accompagné d’un verbe drôle, juste et poli qu’il croquera durant 50 ans la vie politique et sociale de son époque. Son humour et son inimitable style créeront des icones telles les vieilles dames, les gendarmes, la femme de ménage… Il se considérait plus comme un journaliste que comme un dessinateur : " Je dis rarement que je suis dessinateur ; je dis que je suis journaliste ; je fais passer ce que j'ai envie de dire par le truchement du dessin ; je suis d'abord journaliste ; ensuite je dois illustrer l'événement d'une façon claire, vraie et amusante, comme un chroniqueur ". Il était passé maître dans l’art de résumer en un trait la quintessence de l'actualité, ce qui lui valait l’admiration des dessinateurs de tous bords tels Plantu ou Wolinski.

Homme de caractère, réfléchi, Jacques Faizant avait des idées tranchées et des opinions qu’il n’hésitait pas à faire partager dans ses dessins. Grand admirateur du Général de Gaulle, il le croquera régulièrement avec bienveillance réservant des coups de griffes plus acérés à ses concurrents socialistes. Dans le dessin ci-contre, il est assez intéressant de noter que Mme de Gaulle s’y trouve! Jacques Faizant l’a assez rarement mise en scène dans ses dessins, ce dessin retiendra certainement l’attention de ceux qui aimaient le couple présidentiel très uni que formaient le général et Mme de Gaulle.

Il associera aux grands personnages publics de fidèles attributs, le cochon-tirelire de Michel Debré, le parapluie de Laurent Fabius, ou le chapeau de Charles Hernu. Le sien était la pipe qu’il fumait et collectionnait (une place à Saint Claude porte d’ailleurs son nom). Il fera aussi dans ses dessins une grande place à sa petite reine, le vélo et aux chats ses fidèles compagnons (il en eut jusqu’à 14 en même temps).

On évalue sa production à plus de 50 000 dessins qui représentent aujourd’hui un véritable témoignage de la petite et de la grande histoire de France des années 50 aux années 2000.

Son dernier dessin sera publié en 2005, à cette date il quitte le Figaro Magazine. Ce dernier lui rend hommage du 19 au 30 décembre 2005 en publiant chaque jour un de ses dessins emblématiques. Le 31 décembre, dix-sept dessinateurs issus de tous les horizons de la presse française lui rendent hommage, toujours dans le Figaro.

Il est décédé au matin du samedi 14 janvier 2006, à l'hôpital Foch de Suresnes et repose au cimetière ancien de Rueil-Malmaison.

Cent ans après sa naissance, Jacques Faizant reste connu de tous, il a marqué plusieurs générations par ses milliers de dessins, caricatures et répliques mythiques qui donnent toujours aujourd’hui matière à sourire et à réfléchir !
 
Vente aux enchères publique - Drouot - Salle 3
Mardi 30 octobre - 14h

Exposition publique - Drouot - Salle 3
Lundi 29 octobre - 11h / 18h
Mardi 30 octobre - 11h / 12h


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Art Valorem

dessins de presse, tabacologie, centenaire de la naissance de Jacques Faizant

Vente : mardi 30 octobre 2018
Salle 12 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Art Valorem
Tél. 01 71 20 31 43