TESSIER SARROU - Arts du Japon

Expert : Cabinet Portier
 

En cette année 2018 où l’attention culturelle est notamment tournée vers le Japon, à l’occasion du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et l’archipel, la maison de ventes Tessier Sarrou participe également à cette effervescence en proposant, le 10 octobre, une vente dédiée à l’art du Japon. Le noyau de la vente, contenant 120 œuvres, est issu d’une collection particulière française, essentiellement composée dans les années 1970 et 1980. Le collectionneur se portait acquéreur de netsuke en ventes publiques, s’intéressant particulièrement aux pièces issues de prestigieuses collections. Plusieurs sculptures proviennent ainsi de celle d’André Lichtenberger, historien et romancier dont la collection avait été dispersée à Drouot en février 1979. De bois ou d’ivoire, environ 120 netsuke seront proposés à des estimations comprises entre 2 000 € et 60 000 €. Très répandus lors de l’époque Edo (1603-1867), les netsuke servaient aux hommes pour accrocher toute sorte d’objets, appelés sagemono, à la ceinture de leur kimono. Lors de l’exposition, mardi 9 octobre à 16h30, la maison de ventes accueillera l’artiste calligraphe Hiroyuki Nakajima (né en 1956). Hiroyuki Nakajima pratique la calligraphie depuis plus de 50 ans. Il s’inscrit dans la tradition du sho, utilisant comme sujets des kanji d’éléments naturels – les idéogrammes du « vent », de la « lune », de la « fleur »… Il réalise régulièrement des performances : ses calligraphies sur de grandes feuilles de papier japonais sont influencées par sa pratique quotidienne du tai chi, un art martial dont la dimension spirituelle lui est aussi importante que la maîtrise du corps. L’œuvre que l'artiste réalisera lors de cette performance, ainsi que trois autres, seront proposées aux enchères le lendemain.

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JAPON - Époque EDO (1603-1868), XIXe siècle Netsuke en bois, grenouille debout portant un eboshi, des geta et une ombrelle Estimation : 3 000 - 5 000 €

Certains netsuke profitent du noeud du bois pour mettre en valeur une partie d’un animal. Ils sont généralement taillés sommairement et baptisés ittobori. La vente en compte plusieurs en forme d’oiseaux. D’autres, en forme de crabe, de loup, d’aigle ou de rat ont été sculptés par l’un des noms les plus prestigieux de la sculpture netsuke, Masanao. Ce sculpteur était l’un des artistes les plus connus du XVIIIe, et ses oeuvres, à l’instar du rat illustré ci-dessous, sont particulièrement recherchées (estimation : 60 000 - 80 000 €).

De nombreux sujets ont été employés, parmi lesquels des personnages de légendes morales tels qu’Ono no Tofu, un magistrat qui échoue sept fois aux concours avant de prendre exemple sur une grenouille qu’il avait vu sauter avec détermination pour atteindre la feuille la plus haute (illustré en première page). Essayant une dernière fois, le magistrat réussit enfin. Shoki le chasseur de démon est aussi présent ainsi que Jo et Uba ratissant sous leur pin, personnifications de la fidélité dans le grand âge.
 

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JAPON - Époque EDO (1603-1868), XIXe siècle Netsuke en bois, guenon mangeant un kaki - Signé Masanao (III) Estimation : 1 500 - 2 000 €		JAPON - Époque EDO (1603-1868), XVIIIe siècle Netsuke en ivoire représentant un rat assis - Signé Masanao (Kyoto) Estimation : 60 000 - 80 000 €		JAPON - Époque EDO (1603-1868), XIXe siècle Netsuke en bois, tigre assis - Signé Kokei. Estimation : 2 000 - 3 000 €

D’importantes boites en laque comptent également parmi les œuvres phares de la vente. Ainsi, une boite Bunko (boite à documents) du XVIII^e siècle, de l’époque EDO (1603-1868), est estimée entre 15 000 et 20 000 €. Plusieurs techniques de laque sont employées ici pour sublimer le décor des quatre dormeurs (shi shi): Bukan Zenshi et son tigre, Kanzan et Jittoku, un éventail posé contre le flanc du tigre et un rouleau ouvert à leurs pieds. Le précieux objet est signé Ritsuo (Ogawa Haritsu), l’un des maîtres laqueurs principaux de la fin du XVII^e et du début du XVIII^e siècle, suivi des sceaux Kan et Naoyuki en céramique verte.