Ferdinand Desnos (1901-1958), Un naïf sprituel - Exposition

Du 17 janvier au 8 février 2019
Sur proposition de Natacha Carron Vullierme, qui assure le commissariat de l'exposition, Drouot accueille la première grande rétrospective parisienne consacrée au peintre Ferdinand Desnos.
Plus de 80 œuvres sont rassemblées, offrant un panorama complet, témoignant de la qualité et de la singularité du peintre.

Ferdinand Desnos redéfinit l’art naïf, en décrivant, de la manière qui lui paraît la plus simple et la plus primitive, son expérience intérieure de la campagne française, avec le tempo lent d’un Millet. Il exprime aussi directement qu’il le peut son pays tourangeau, sa spiritualité, ses végétaux, et son monde d’animaux à la fois chassés et aimés.  
Cette grande exposition monographique introduit la « poursuite du monde naïf » d’un peintre français d’après-guerre, à la peinture libre d’académismes, qui use de la figuration naïve, pour créer des paysages familiers conçus comme des petits paradis perdus. La chasse y revêt une grande importance, exprimant un dialogue solitaire mais durable avec la nature, qui s’ouvre sur des compositions imposantes et fortes. Deux genres distincts, plus naïfs, se manifestent parallèlement, l’un fait de compositions narratives, à l’image des primitifs médiévaux ; l’autre comportant des souvenirs d’enfance où se mêlent des scènes spirituelles ou religieuses, dans une tonalité plus mélancolique et nostalgique. Par son originalité, Ferdinand Desnos se distingue à la fois de l’exotisme du Douanier Rousseau et de « l’art brut » de Séraphine de Senlis.

Par son parcours personnel, il clôt le cycle de l’art « pauvre » à la française, bohémien et misérable, et sera le dernier de ceux qui ne possèdent rien dans le monde mais y apportent tout ce qu’ils y voient : « Toujours rien. Je souffre de ne plus avoir de couleur plus de pinceau, plus d’essence, ni huile, ni pétrole, ce qui s’appelle rien et, par moment dans la journée, j’oublie que je n’ai plus de tout cela, alors je monte à l’atelier, un paysage en tête, je place mon chevalet la plaque de contreplaqué ou la vieille toile trouvée aux puces qu’un marchand m’a fait cadeau (sic) et alors je dessine ou plutôt, je mets mon paysage en place, mais quand j’ouvre la boîte à peinture, il n’y a que du vide ; j’ai beau retourner ma boîte en carton ou chercher sur la table et tout autour de l’atelier, tout est vide ; alors je redescends l’escalier. Je rentre à la maison… » (Journal de Desnos, 15 septembre 1949).

Repères biographiques
Ferdinand Desnos naît en 1901 à Pont-Levoy de parents boulangers. Avant l’âge de 10 ans, il fabrique ses propres couleurs et dessine avec frénésie. Pendant les combats de la Grande Guerre, il garde la propriété familiale, L’Hermiterie. Il se marie en 1923 et 4 filles naîtront de cette union. S’installant à Montrichard, il commence à réaliser ses premières huiles, consacrées à des saynètes de la vie rurale. Dès 1927, Il tente sa chance à Paris, à Ménilmontant. Il participe aux Salons des Indépendants, en 1931 et la critique le découvre : « ce qui caractérise son œuvre, c’est la fraîcheur naïve de son invention poétique, sans aucune retenue de vraisemblance et une certaine gaucherie du faire inhérents à toute technique qui se veut avant tout descriptive, bref ces deux caractéristiques éternelles de toute la peinture que l’on dit ‘naïve’. Ce sont des paysages peints, de neige habité d’une très grande émotion ». Or c’est la même année que le Douanier Rousseau est révélé au grand public par une première exposition. L’art naïf s’impose de manière croissante jusqu’à l’apogée que constitue l’exposition d’art naïf de 1937 au musée de Grenoble.  
Tuberculeux depuis 1934, Ferdinand Desnos est, quant à lui, retourné en Touraine. Pendant la période 1939-1945, réformé, malade, il séjourne à Blois et y poursuit son travail dans la solitude. Celui-ci évolue à son rythme propre, comme indifférent aux événements de la Seconde Guerre Mondiale.  
En 1950, apparaît soudain un nouveau style. C’est l’époque des grandes « compositions », des portraits, de la mythification de la vie animale, dont le sujet commun est une méditation sur la mort. Desnos est alors découvert pour la seconde fois, en 1954, par quelques critiques et un petit nombre d’amateurs éclairés : J.-P. Crespelle de France-Soir remarque sa peinture Les Mouettes au Salon des Indépendants ; Paul Chadourne lui achète ses toiles les plus importantes et le grand collectionneur Raoul Tubiana le soutient, fondant en 1961 la Société des Amis de Ferdinand Desnos.  
Il meurt en 1958, à l’âge de 57 ans, laissant une œuvre de plus de 800 tableaux.


 
     

Paul Léautaud
Collection particulière

 

L'Agonie du brocard
Collection particulière

Autoportrait aux chats
Collection particulière

Enfants de chœur
Collection particulière

La Carpe
Collection particulière

Homme vu de dos
Collection particulière



 

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