BINOCHE ET GIQUELLO - Collections de femmes

vendredi 29 mars 2019
Vendredi 29 mars, la maison Binoche et Giquello dispersera deux importantes collections consituées par des femmes pour leur intérieur lillois et parisien. Le mobilier et les objets d’art anciens, dont une instructive collection de meubles de maîtrise, côtoieront les tableaux impressionnistes et modernes dans cette vente dont l’estimation globale s’élève à 1,5M€.

Collections de couleurs et de bronze 
Experts : Cabinet Etienne-Molinier, Élisabeth Maréchaux et Alexandre Lacroix

Renoir, Redon, Corot, Toulouse-Lautrec, Boudin, Marquet, Claudel, Camarasa… Parmi les oeuvres du XVIIe au XXe siècles figurent plusieurs redécouvertes, des oeuvres connues essentiellement par d’anciennes photographies telles qu’une huile sur toile de Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919) et une autre d’Albert MARQUET (1875-1947).

Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919) peint Nature morte, fleurs, oranges et citrons en 1888. Dans les tons chauds, les agrumes sont représentés sur fond de tapisserie représentant Hercule vêtu de sa peau de bête. Durand-Ruel achète l’oeuvre à l’artiste le 23 mai 1898. Elle est exposée à Berlin, en 1914, à la galerie Cassirer, avant d’être volée pendant la Première Guerre mondiale – la galerie Durand Ruel reçoit après la guerre une compensation de l’état allemand. En 1930, elle entre dans la collection aujourd’hui dispersée pour ne plus en sortir jusqu’à ce jour. (Estimation : 400 000 – 500 000 €)

La plage vue à travers les Eucalyptus d’Albert MARQUET (1875-1947) est acheté au peintre par Jean Bernheim en juin 1923. L’huile sur toile est spoliée pendant la guerre puis restituée avant d’être acquise dans les années 1950 par le propriétaire actuel. (Estimation : 40 000 – 60 000 €)
 
  
Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919), Nature morte, fleurs, oranges et citrons, 1888. Huile sur toile.
Estimation : 400 000 - 500 000 €
Albert MARQUET (1875-1901), La plage vue à travers les Eucalyptus. Huile sur toile.
Estimation : 40 000 - 60 000 €

Puis une œuvre très ancienne d’Henri de TOULOUSE-LAUTREC (1864-1901) illustre le style typique de l’artiste lorsqu’il débute sa carrière. Il peint cette huile sur toile marouflée vers 1881, alors qu’il n’a pas encore 20 ans et qu’il est l’élève de Réné Princeteau (1843-1914). Ce dernier, souffrant également d’un handicap – il est sourd-muet –, est un ami d’Alphonse de Toulouse-Lautrec qui lui confie la formation artistique de son fils dès 1871. Sa notoriété naît au Salon de 1885, grâce à ses peintures de chevaux. La Chasse à courre de Toulouse-Lautrec témoigne de l’influence des scènes de chasse, paysages et portraits équestres réalisés par son maître. (Estimation : 40 000 – 60 000 €)
 

 
Plus au Sud, le XXe siècle tout juste initié, Hermeneglido Anglada CAMARASA (1872- 1959), grandpeintre et lithographe espagnol, peint les Fleurs de Paris. Cette huile sur panneau réalisée en 1902-1903 reflète le style très personnel de l’artiste caractérisé par l’usage de couleurs intenses annonçant le fauvisme et un coup de pinceau aux influences orientales. L’œuvre est acquise par le docteur O. Amoedo directement auprès de l’artiste le 30 juillet 1907 et est restée dans la famille depuis. (Estimation : 220 000 – 300 000 €)
 

 
Parmi les objets d’art qui composent cette vente, un rare bronze de Camille CLAUDEL (1864-1943) sera présenté. L’implorante est une figure isolée de L’âge mûr, l’une des œuvres majeures de l’artiste exécutée en 1895. Auguste Rodin, après avoir rompu avec Camille Claudel, aide celle qui fut sa muse et élève en obtenant pour elle du directeur des Beaux-Arts une commande de l’État. L’âge mur est exposé en 1899 au Salon des Beaux-Arts de la Société nationale des Beaux-Arts mais ne sera fondu qu’en 1902 grâce au financement du capitaine Tessier. Ce bronze est aujourd’hui exposé au musée d’Orsay. L’implorante incarne la détresse de Camille Claudel face à l’abandon de Rodin au profit de son ancienne maîtresse, Rose Beuret. Paul Claudel en parlait ainsi : « Ma soeur Camille, implorante, humiliée à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, et savez-vous ce qui s'arrache à elle, en ce moment même, sous vos yeux, c'est son âme. » Le bronze dont il est question aujourd’hui fut édité en 1905 à 50 exemplaires, à l’occasion d’une exposition à la galerie Blot. (Estimation : 100 000 – 150 000 €)
 

 
En outre, deux réductions en bronze de La renommée du Roi (La Renommée à cheval sur Pégase et Mercure à cheval sur Pégase) d’Antoine COYSEVOX (1640-1720) seront proposées. Fondues vers 1710 par François-Pascal Vassoult, maître fondeur à Paris et fondeur ordinaire du Roi, ces réductions sont réalisées d’après les sculptures exécutées en 1698 à la demande de Jules Hardouin- Mansart, alors Surintendant des Bâtiments du Roi, pour orner le bassin de l’Abreuvoir du parc de Marly. Aujourd’hui conservés au musée du Louvre, les deux groupes en marbre de Carrare forment une allégorie : La Renommée du Roi. Cette représentation s’inscrit dans la lignée des grandes commandes de Mansart et Lebrun pour les domaines royaux de Versailles et Marly. Le sculpteur célèbre la prospérité du royaume après la signature de la paix de Ryswick en 1697. Renommée et Mercure deviennent ici les symboles de la gloire du Roi, ce dernier représenté tour à tour guerrier et pacifiste. (Estimation : 60 000 – 80 000 €)
 
      


Grand mobilier ou meubles miniatures, ce n'est pas une question de taille
Expert : Cabinet Etienne-Molinier

Au sein de la section mobilier, l’époque Régence aura la part belle. L’exceptionnel ensemble de salon et le grand bureau présentés aux enchères illustrent l’assouplissement des lignes, la légèreté et la fantaisie caractéristiques de la transition entre les styles Louis XIV et Louis XV.
 
Le bureau plat en placage d’ébène et/ou de poirier impressionne par ses dimensions (H. 80 ; L. 193 ; P. 92 cm). Pieds courbés aux hauts sabots en feuilles d’acanthes, macarons, espagnolettes, entrée de serrure richement décorées, poignées délicatement incurvées, chaque détail des bronzes qui ornent le meuble s’inscrit dans le style né pendant la régence de Philippe d’Orléans. (Estimation : 20 000 – 30 000 €)

Conçus dans du hêtre massif, ornés de palmettes et de feuilles d’acanthe sculptées dans le bois laissé naturel, les cinq fauteuils et le canapé du mobilier de salon reflètent la solidité et la finesse emblématiques du style Régence, début de l’âge d’or du mobilier français. (Estimation : 60 000 – 80 000 €)
 
  
 

Quels sont les diminutifs de « meuble » ? « Meuble de maîtrise », « chef-d’œuvre de maîtrise » ou « chef-d’œuvre de compagnon ». Plus fournis en lettres mais pas en centimètres.

Les « diminutifs » désignent les petits modèles de meubles. Cette catégorie renferme les meubles dits « de maîtrise » ou « chefs-d’œuvre de maîtrise » réalisés par les candidats pour accéder au statut de maîtres après leurs années d’apprentissage. En 1791 – année qui marque la fin de la corporation des maîtres ébénistes-menuisiers parisiens – et jusqu’aujourd’hui, le terme devient « chefs-d’oeuvre de compagnon ». Il peut également s’agir des modèles réduits d’ébénisterie et de menuiserie réalisés pour obtenir l’accord des commanditaires. Enfin, les meubles et les objets d’art miniatures de collection se distinguent des jouets par leur grande qualité d’exécution et des matériaux choisis, comparables à celle des meubles d’art.

Coiffeuse, nécessaire à couture, presse de relieur, coffret à bijoux, sièges et fauteuils, commode, vitrine, siège de jardin, scriban, bureau plat, escaliers, armoirette, pavillon chinoisant en pagode, bibus, guéridons, secrétaires, chaise à porteur, chiffonnier, ainsi que des torchères, chenets, bougeoirs, statuette, tableautin, pendule, lustres (montés pour électricité)… Une exceptionnelle collection de diminutifs sera dispersée lors de cette vente. Les soixante meubles qui composent cet ensemble, mesurant entre 10 et 90 cm, retracent l’histoire des styles entre le XVIIe et le XXe siècle. Ils sont estimés entre 200 et 800€.
 


Vente aux enchères publique - Drouot - Salle 1
Vendredi 29 mars - 14h

Exposition publique - Drouot - Salle 1
Jeudi 29 mars - 11h / 21h
Vendredi 29 mars - 11h / 12h


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Giquello

tableaux anciens, modernes et du XIXe, mobilier et objets d'art, sculptures, bronzes

Vente : vendredi 29 mars 2019
Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Giquello
Tél. 01.47.42.78.01