JUDAICA: DISPERSION DES ARCHIVES DE ZAMARON

Le 09 avril 2008 - Salle 2
Ader SARL

JUDAICA

Dispersion des archives de ZAMARON

VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES

9 avril à 14h – Drouot Richelieu – Salle 2

La mémoire de la vie à Montparnasse dans l’entre-deux guerre

A Montparnasse, emportés par les Années folles, les artistes de l’Ecole de Paris, Maurice Utrillo, Michel Kikoïne, Suzanne Valadon, Kisling, …. se croisent dans les cafés du carrefour Vavin. Mais l’histoire habituelle de Montparnasse entre les deux guerres est souvent trop réductrice et les évènements qui s’y sont déroulés n’ont pas été aussi gais qu’il n’y parait ; Montparnasse a eu ses heures de gloire et ses moments de tristesses.

Au coeur de cette effervescence, Léon Zamaron, flic, bon vivant, amateur d’art, guidé par sa générosité, son amour de la peinture et des peintres, devient le mécène et le protecteur de nombre d’artistes en détresse, dont les œuvres seront par la suite mondialement connues.

Aujourd’hui ce sont les archives de Zamaron qui sont mises aux enchères : plus de 400 documents, correspondances avec les artistes et les écrivains de l’époque, invitations à des diners d’amateurs d’art, statuts d’associations de collectionneurs, lettres de galiéristes (Bernheim, Schoeller, Alice Manteau, Zborowski …), lettres d’organisateurs de salons (dont celui ,de la Horde à Montparnasse). Il est inutile de souligner la rareté des autographes de ceux d’entre eux qui ont été assassinés en déportation et dont les ateliers ont été le plus souvent pillés et détruits.

Les liaisons étroites entre l’art et la politique : documents inédits

Si certaines de ces pièces ont été publiées en 2007 dans l’ouvrage d’Olivier Philippe « Zamaron, un flic ami des peintres de Montparnasse », la majeure partie des textes demeure inédit à ce jour et notamment le dossier sur le peintre et écrivain anarchiste japonais Kiyo Komatsu. Jusqu’à son départ de Paris en 1931, il fait partie de la communauté japonaise, importante à Montparnasse et très active sur la plan artistique et politique. A la fois peintre, écrivain engagé, humaniste, militant anarchiste et antifasciste, ami et traducteur d’André Malraux, proche d’Hô Chi Minh, l’exceptionnelle correspondance que l’on découvre ici entre Kiyo Komatsu et Léon Zamaron, fonctionnaire de police, met en lumière les relations étroites entre milieux artistiques et politiques de l’époque.

L’autre important dossier est consacré à Gustave Kahn, grand poète symboliste. Zamaron fonde en 1921 avec son épouse, Rachel Kahn (convertie au judaïsme en pleine affaire Dreyfus), l’A.A.A.A., Aide Amicale Aux Artistes, et va ainsi transformer à grande échelle son action caritative en faveur des artistes. Cet ensemble réunit une soixantaine de pièces dont de nombreuses correspondances d’artistes étrangers déracinés, qui n’ont pas de marchands et qui subsistent avec peine. D’autres documents portent des dédicaces très touchantes.

Les autres correspondances sont signées Altmann, Czobel, Epstein, Feder, Hayden, Kisling, Kars, Lagar, Landau, Marevna, Mondzain, Ortiz de Zarate, Morgan-Russel, Pailes, Spillaert, Utrillo …. Les lettres, aussi poétiques qu’elles soient, se terminent souvent par un service à demander, les artistes ayant le sens de l’exagération et étant la plupart du temps incapables de gérer leurs problèmes. Mais ces correspondances ne se limitent pas à une aide matérielle et elles sont l’objet d’échanges d’idées sur l’art, de confidences intimes sur leurs aventures sentimentales, leurs conditions de vie, leurs impressions de voyage.

Parallèlement à la dispersion de ces archives sera mis en vente un très bel ensemble d’une soixantaine de tableaux de peintres de l’Ecole de Paris parmi lesquels : Kikoïne, Kisling, Weingard, Alice Halicka, Epstein ….



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