BEAUSSANT LEFÈVRE - Les collections du Bâtonnier Delauney

Du 23 au 25 octobre 2019
Beaussant Lefèvre dispersera les 23, 24 et 25 octobre prochains à Drouot les Collections de Maître Jean-Claude Delauney, avocat honoraire, ancien Bâtonnier de Caen. Ces nombreux ensembles ont été initiés par Louis Deglatigny (1890-1935) puis conservés et augmentés par les générations qui lui ont succédé. Seront ainsi proposés aux collectionneurs de magnifiques ouvrages illustrés, de rares pièces d’orfèvrerie française, des céramiques de Bordeaux, Wedgwood, Caen, Bayeux, Valognes … ainsi que des dessins anciens parmi lesquels un important ensemble d’esquisses d’œuvres conservées dans les plus grands musées.

Toutes ces collections ont été constituées avec un goût et une vision d’esthète transmis depuis trois générations. Leur rareté et leur originalité offrent aujourd’hui des corpus d’une rare cohérence et érudition qui intéresseront les collectionneurs les plus avertis.

Mais qui mieux que le collectionneur lui-même pourrait vous présenter ses œuvres ? Jean-Claude Delauney vous livre sa passion pour ses objets et ses coups de coeur parmi mille, tel le grand collectionneur qu’il est.
 
« Je fus bercé dès ma prime enfance par l’amour des objets qui m’entouraient et l’art de les collectionner. Mon arrière-grand-père Louis Deglatigny initia cette saga familiale en réunissant au cours de sa vie de très nombreux ensembles toujours de grandes qualités, surtout de livres, numismatiques, tableaux et dessins ; sa fille, Thérèse Deglatigny, qui épousa Joseph Damblant, conserva et enrichit encore certaines collections, en particulier celle de faïences de Rouen, et de Staffordshire. Viennent ensuite mes parents Solange Damblant et Georges Delauney qui, eux, se passionnèrent entre autres pour l’orfèvrerie française, notamment les timbales à piédouche et les tasses à vin et tastevins.
Ma soeur Danièle - à qui appartient ici notamment la plupart des instruments de précisions et cadrans solaires anciens, comme toutes les pièces de Daum, Lalique et les charmants animaux viennois - et moi sommes donc les héritiers de cette grande tradition et avons à notre tour eu à cœur de la perpétuer selon nos propres goûts et inclinations.
Comme tout collectionneur esthète, je suis arrivé aujourd’hui au point où je ne saurais comment enrichir intelligemment les ensembles ainsi constitués et décide donc d’offrir à mes objets une nouvelle vie, en formulant le vœu qu’ils puissent combler d’autres collectionneurs qui auront pour ambition de les conserver, les étudier, les admirer et les partager, comme ce fut mon cas au cours des 60 dernières années.
Louis Deglatigny (1854-1936)

Comment évoquer en quelques lignes mes collections ? 

Il y a les verreries cristal à inclusion sur paillon d’or et d’argent présentant des décorations ou des fleurs, les verreries à incrustation de médaillon de cristallo-cérame, les pièces d’orfèvrerie normande et bordelaise, les Wedgwood « Black Basalt » de Josiah Wedgwood (1730-1795) et Thomas Bentley (1880-1950). 
Je citerai également les porcelaines de Bordeaux décorées « à la Salembier », produites par la Manufacture Verneuilh et Vanier puis Alluaud et Vanier, ces dernières marquées en bleu sous couverte entre 1787 et 1790, que j’ai découvertes étant venu plaider à Bordeaux, à l’hôtel de Lalande qui abrite le musée des Arts décoratifs de la ville et qui furent pour moi un véritable coup de foudre.
 
Le Bâtonnier Jean-Claude Delauney
Ce goût certain pour la rareté s’illustre également dans ma collection de céramique du Havre (Delavigne, 1798-1810) et celle de Toulouse (Fouque Arnoux et Valentine vers 1810-1830). Les livres furent également pour moi très importants et j’enrichis la collection de mon aïeul Louis Deglatigny de nombreux ouvrages illustrés par les artistes Steinlen (1859-1923), Jouas (1866-1942), Lepère (1849-1918), Bellery-Desfontaines (1864-1909), Hector Giacomelli dit « le Raphaël des oiseaux » (1822-1904), Eugène Grasset (1845-1917)… Pour finir cette énumération non exhaustive, je citerai les dessins et tableaux anciens et plus particulièrement les nombreuses esquisses préparatoires à des tableaux aujourd’hui conservés dans des institutions internationales tel la Mort de Roland à Roncevaux, 1819, par Achille Etna Michallon (1796-1822) dont l’œuvre achevée se trouve au Louvre. Dans cette étude on perçoit le libre talent de ce précurseur du paysage historique au naturel ou par Abel de Pujol (1785-1861), cette étude pour La mort de Britannicus où Junie agenouillée dans un superbe drapé implore de Néron la grâce de Britannicus et dont l’œuvre aboutie est conservée au Musée des Beaux-Arts de Dijon.

Pourquoi collectionner ? m’a-t-on souvent demandé.

Que faudrait-il répondre à qui vous demanderait : pourquoi aimer ? Peut-être une boutade à la Guitry « Seul le superflu est nécessaire ».
Plutôt, en ce qui me concerne, le goût, transmis par les trois générations qui m’ont précédé, de réaliser un projet : l’élaboration d’un ensemble original et cohérent où, à la pièce nouvellement ajoutée, répond harmonieusement et lui fait bon accueil celle déjà présente. Avec ce plaisir sans cesse renouvelé de convoiter, chercher, trouver à sa mesure, assembler à son idée et ces bonheurs d’ensuite compléter, savourer, étudier, découvrir, apprendre. Ne pas acquérir en bloc une collection déjà toute faite ainsi qu’il advint du Duc d’Aumale cet admirable collectionneur de collections, ni non plus se livrer au délice de la pure chimère, tel ce grand original me déclarant un jour fièrement collectionner uniquement les pièces d’orfèvreries au poinçon de la petite ville de Gisors-en-Vexin et à qui je demandais, connaissant l’insigne rareté des pièces ainsi insculpées, combien il en possédait et qui me répondit sérieusement « Mais aucune ».
Je pense me situer entre ces deux extrêmes, acquérant patiemment pièce après pièce au fil des ans et exceptionnellement plusieurs à la fois à l’occasion de certaines grandes ventes telles les ventes SICKLES, HAYOIT, ZUNZ, COUPPEL DU LUDES…

Je souhaite maintenant vous faire partager quelques-uns de mes coups de coeurs :  
 
 

STEINLEN (Th.-A.) (1859-1923)
Recueil de croquis et de dessins et aquarelles originaux, principalement pour le Gil Blas illustré.
Le recueil Villeboeuf (1856- après 1927).
Ensemble constitué de dessins principalement réalisés pour le supplément illustré hebdomadaire du journal Gil Blas.
50 planches, dont 42 dessins aboutis pour le Gil Blas illustré , 8 chansons et une poésie, une planche présentant 5 essais de monogrammes, 4 offrant des feuilles de croquis recto-verso, 3 des feuilles de croquis, recto seul.
Estimation : 70 000 / 90 000 €


 
Hubert ROBERT (1733-1808) 
Cuisine dans une salle voûtée
Sanguine.
Dim. : 33,7 x 46 cm.
La contre épreuve du dessin, conservée au musée de Besançon.
Estimation : 8 000 / 12 000 €
 
Paire de boîtes de toilette rondes en argent, bordées de godrons.
Elles sont ceinturées d’un décor d’entrelacs feuillagés et volatiles sur fond amati. Les couvercles sont gravés de larges armes d’alliance timbrées d’une couronne comtale. 
VALOGNES 1730 -1748 (lettre E)
Maître Orfèvre : Jean-François JOBART (père) reçu en 1711
(Poinçonnées sur les fonds et les couvercles).
Estimation : 60 000 / 100 000 €


Exposition publique - Salles 5 et 6 :
Jeudi 24 octobre, vendredi 25 octobre de 11h à 12h

Ventes aux enchères - Salles 5 et 6 : 
Mercredi 23 octobre à 13h30 : Livres et orfévrerie 
Jeudi 24 octobre à 13h30 : Art Nouveau, Art Déco, Céramiques, Mobilier et Objets d’Art, instruments scientifiques
Vendredi 25 octobre à 13h30 : Dessins et tableaux anciens et modernes 


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Beaussant Lefèvre & Associés

Livres anciens et modernes

Vente : mercredi 23 octobre 2019
Salle 5-6 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Beaussant Lefèvre & Associés
Tél. 01.47.70.40.00