AUCTIONART - Un exceptionnel vase impérial de l'époque Qianlong (1736-1795)

vendredi 25 septembre 2020
Expert : Cabinet Portier – Alice Jossaume

Vendredi 25 septembre, la maison AuctionArt – Rémy Le Fur présentera, au sein d’une vente d’art d’Asie, un exceptionnel vase impérial chinois en porcelaine « fencai », de forme lanterne et de l’époque Qianlong (1736-1795). Estimée entre 800 000 et 1 200 000 €, cette pièce incarne par sa taille (H. 47,7 cm), ses techniques de fabrication, ses décors et la qualité de ses émaux, l’apogée de la porcelaine de cette époque.  
 
   

La marque de l’empereur Qianlong sous la base du vase et du socle indique que l’objet était destiné à l’usage du Palais Impérial. À côté de cette marque, apparaît l’inscription « Chongli jin shiwu hao », « tribut de Chongli, numéro 15 ». Chongli (v. 1840 - 1907) dirige le Palais Qingyi, le Nouveau Palais d’été aujourd’hui Yiheyuan, sous la dynastie Qing. Il est distingué par l’empereur Xianfeng vers 1860 et, en quarante ans de carrière, est promu jusqu’au rang de ministre des rites, puis des armées et enfin des finances.  Il a soutenu l’impératrice douairière Cixi pendant le coup d’état de 1898. Ce vase est très probablement un cadeau du ministre à cette dernière pour son anniversaire.  

Dite « deng long zun », cette forme de vase lanterne – le col et le corps droits, en référence aux lanternes chinoises – est populaire pendant le règne de l’empereur Qianlong (1736-1795). 

Le décor, réalisé en émaux de la famille rose de type dit « fencai », se déploie tel un rouleau de peinture que l’on déroulerait. Les huit immortels taoïstes apparaissent à mesure que l’on tourne l’objet. À dos d’animaux ou sur des fleurs, ils traversent la Mer de l’Est « ba xian guo hai » (symbole de bonheur sans fin) et se dirigent vers la montagne Kunlun pour se rendre à l'anniversaire de la Reine mère de l'ouest, Xiwangmu. Il s’agit de l’épisode le plus célèbre de la légende des huit immortels taoïstes. 

Les huit immortels, Lü Dongbin, Li Tieguai, He Xiangu, Zhang Guolao, Zhongli Quan, Cao Guojiu, Han Xiangzi et Lan Caihe, sont représentés avec leur emblème respectif. Ils se différencient des autres immortels taoïstes car à l’origine ils sont de simples mortels et possèdent des défauts humains – Lü Dongbin, par exemple, est doté d’une personnalité frivole, Li Tieguai a un penchant pour la boisson. Appréciés par la population, ils sont souvent représentés sur des images de nouvel an, sur des broderies, des porcelaines ou des lanternes. 
 

La scène est encadrée par deux frises de champignons de longévité « lingzhi », chacun surmonté d’un médaillon formé par un caractère de longévité « shou ». Les motifs de rinceaux incisés à l’aiguille sur le fond rubis de la frise, sont réalisés selon la technique du « sgraffito », empruntée aux décors architecturaux de la Renaissance italienne. Elle témoigne de l’influence des jésuites, particulièrement appréciés par l’empereur Qianlong. 
 
Frère cadet de l’impératrice Cao de la dynastie Song (960-1279), Cao Guojiu se réfugie dans les montagnes afin de cultiver la voix du Tao. Il atteint l’immortalité avec l’aide de Zhongli Quan et Lü Dongbin. 
Il est représenté debout sur une carpe – l’animal remonte les courants les plus forts et symbolise ainsi la richesse, la ténacité et la réussite. La tête tournée, le regard malicieux, Cao Guojiu tient son attribut à la main : un clapet de deux tablettes de jade « yingyang », aux pouvoirs illimités, qu’il s’apprête à faire résonner. 
    Alors que Li Tieguai vivait sur une montagne, il dut se rendre en méditant sur le mont Huashan afin d’y rencontrer Lao Jun. Il demande à son disciple de surveiller son corps pendant l’absence de son esprit. Si après sept jours l’esprit n’a pas repris sa place, le disciple a pour consigne de brûler la dépouille.  
Au bout de six jours, apprenant que sa mère est gravement malade et pour se rendre à son chevet, le disciple incinère le corps. Li Tieguai se réincarne donc dans le corps d’un mendiant fraichement décédé. Il possède dorénavant le physique d’un estropié, amputé d’une jambe.   
 
Neveu du grand lettré Han Yu (768-824), Han Xiangzi est aussi connu sous le nom de Qingfu, « le pur ». Il mena une vie sans encombre, dénuée de toute ambition, enrichie par les voyages et l’étude du taoïsme. Sa mutation divine se produit après qu’il ait chuté d’un arbre de pêcher, symbole de longévité. Créateur de la musique liturgique des Fleurs célestes et patron des musiciens, il est souvent représenté jeune, jouant de la flûte.     Taoïste de la dynastie Tang (618-907), Zhang Guolao possède l’apparence d’un homme d’une soixantaine d’années avec une longue barbe. Il chevauche un âne blanc, capable de parcourir des milliers de lieues en une journée. Une fois à l’arrêt, il peut replier la bête telle une feuille de papier, pour la ranger dans sa besace. Il lui suffit de lui cracher un peu d’eau dessus pour lui rendre sa forme animale. 


Vente aux enchères publique – Drouot - Salle 9
Vendredi 25 septembre – 14h

Exposition publique – Drouot - Salle 9
Mercredi 23 septembre - 11h / 18h
Jeudi 24 septembre - 11h / 20h
Vendredi 25 septembre - 11h / 12h


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Auction Art Rémy Le Fur & Associés

Arts d'Asie

Vente : vendredi 25 septembre 2020
Salle 9 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
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Tél. 01.40.06.06.08