[VENTE MAINTENUE EN LIGNE] TOUATI DUFFAUD - Ancienne collection de Julie Reinach-Goujon

vendredi 20 novembre 2020
Le vendredi 20 novembre, l’ancienne collection de Julie Reinach-Goujon sera dispersée sous le marteau de la maison Touati Duffaud, à Drouot. La collection comprend des œuvres d’Edgar DEGAS (1834-1917), Eugène DELACROIX (1798- 1863), Auguste RODIN (1840-1917) ou encore Pierre PUVIS de CHAVANNES (1824-1898), tant d’artistes qui font date dans l’Histoire de l’art du XIXe siècle. Ainsi, une Danseuse au pastel d’Edgar Degas, estimée entre 100 000 et 150 000 euros côtoiera, parmi d’autres, un Tigre au pastel d’Eugène Delacroix de 1848, estimé entre 80 000 et 120 000 euros. 

Entamée à la fin du XIXe siècle lorsque les grandes familles de banquiers se lancent dans l’acquisition de collections d’art et tissent des liens durables avec les grands marchands de l’époque (Durand-Ruel, Wildenstein, Bernheim, etc.), la Collection Reinach-Goujon devient l’une des plus prestigieuses de Paris au lendemain de la Première Guerre mondiale. 

Joseph Reinach (1856-1921), Député et cofondateur de la Ligue des Droits de l’Homme, grande figure de la communauté juive et défenseur du capitaine Dreyfus, est sans doute le plus passionné des collectionneurs d’art moderne et acquiert de nombreux tableaux. À sa mort en 1921, sa collection est transmise à son petit-fils Jean-Pierre et à sa fille Julie. 

Julie Reinach (1855-1971) épouse en 1905 Pierre Goujon (1875-1914), avec qui elle partage une passion pour la peinture. Il est tué au combat en 1914. Cette jeune veuve, figure de la vie mondaine parisienne, détient des œuvres à faire pâlir d’envie les plus grands collectionneurs privés de l’époque, tels les Rothschild ou les Camondo. Elle achète, vend, et fait l’actualité du monde de l’art. 

Dans le Paris flamboyant des années 1920, il suffit de pousser la porte de l’hôtel particulier de Julie Reinach-Goujon à Saint Germain-en-Laye pour côtoyer une multitude de toiles de maîtres. Les grands noms s’y bousculent : Van Gogh, Corot, Rembrandt, Gauguin, Cézanne, Monet, Manet, Degas, Rodin, Delacroix et bien d’autres encore. Au total, environ trois cents toiles ornent les résidences de cette célèbre famille. 

Après avoir vendu en 2017 Intérieur de forêt, 1904-1906, magnifique aquarelle de Paul CÉZANNE (1839-1906) pour 6.8M €, la Maison Touati Duffaud disperse à nouveau quelques souvenirs de cette illustre collection. 

 

Pierre PUVIS de CHAVANNES 
(1824-1898)
La cueillette des figues, 1879
Sanguine rehaussé de blanc,
signée et datée 79 en bas à gauche
Estimation : 2 000 - 3 000 €

 
Parmi ces souvenirs, figure notamment une sanguine de Pierre Puvis de Chavannes, La cueillette des figues, datée de 1879. Sur ce dessin, la silhouette de la femme appuyée sur un panier semble provenir de la figure centrale du tableau L’Été, qu’il réalise en 1873 et aujourd’hui conservé au musée d’Orsay. Bertrand Puvis de Chavannes, arrière-petit neveu et expert de l’artiste, précise à ce sujet : « Jusqu’au tout début des années 1880, Puvis réutilisait parfois à la sanguine des figures crées antérieurement pour l’une ou l’autre de ses compositions.»

La figure de la Danseuse d’Edgar Degas, et celle du Tigre d’Eugène Delacroix, toutes deux réalisées au pastel, sont également des figures réutilisées par les deux artistes, pour des oeuvres ultérieures. 
 

Eugène DELACROIX (1798-1863)
Tigre prenant son élan, 1848
Pastel, signé en bas à gauche
Estimation : 80 000 - 120 000 €

 
Danseuse, le pastel d’Edgar Degas est l’étude pour une danseuse du tableau En attendant l’entrée en scène, oeuvre également connue sous le nom de Quatre danseuses, daté de 1899 et appartenant aujourd’hui aux collections de la National Gallery of Art de Washington. Le pastel du Tigre prenant son élan d’Eugène Delacroix est quant à lui, une figure présente dans plusieurs œuvres de l’artiste. La plus importante d’entre elles est Le tigre et le serpent, aujourd’hui également conservée au sein des collections de la National Gallery of Art de Washington. 

Il sera également présenté aux enchères Femme nue penchée en avant d’Auguste Rodin, œuvre caractéristique de la production graphique de l’artiste à la toute fin du XIXe siècle. Rodin adopte à ce moment là une technique particulière qui consiste à dessiner en deux temps. Sur une page de carnet ordinaire, l’artiste réalise un croquis rapide à l’aveugle, un « instantané », dont il se sert ultérieurement comme une matrice. Par la suite, sur un papier de qualité supérieure, il redessine la même figure, la complète et en épure les lignes à l’aquarelle.
 

Auguste RODIN (1840-1917)
Femme nue penchée en avant,
vers 1896-1898
Graphite et aquarelle,
signée des initiales en bas à droite
et numérotée 1 au dos
                 Estimation : 6 000 - 10 000 €                                                    
 

Edgar DEGAS (1834-1917) 
Danseuse, vers 1896 - 1899
Pastel, signé en bas à droite
Estimation : 100 000 - 150 000 €
Christina Buley-Uribe, historienne de l’art, a retrouvé la matrice préparatoire de Femme nue penchée en avant dans le fonds des collections du musée Rodin de Paris ; il s’agit du dessin D.533. Il est possible de rattacher cette œuvre à la série de dessins présentée par l’artiste lors de son exposition rétrospective au Pavillon de l’Alma à Paris, en 1900, déroulée en marge de l’Exposition Universelle. 

D’un autre siècle, la vente se poursuit par un tableau inspiré d’une création de Pieter Brueghel le Père et conservée au Detroit Institute of Arts, datée de 1566. Ce sujet très populaire a été repris par Marten Van CLEVE (1524-1581), ici présenté. Quelques détails de la composition diffèrent, mais les couples du premier plan et la grange au toit de chaume sont à la même place dans les deux œuvres.


 
aa La mariée, couronnée de fleurs et vêtue de sombre comme le voulait l’usage, est occupée avec ses parents à compter la cagnotte de pièces d’argent donnée par les invités. À l’arrière-plan, les convives dansent au son de deux joueurs de cornemuse, d’autres boivent ou discutent, témoignant de la vitalité et de la joie de vivre qu’exprime si bien la peinture flamande.

Cette toile, ainsi que deux paires de toiles attribuées à Jean BOULANGER (1566-1660) — deux Pastorales et deux Allégories des saisons : l'été et l'automne — et une gouache ovale représentant des Personnages dans la rue saint Antoine à Paris seront vendues au profit de la Fondation de France.
Marten van CLEVE (1524-1581)
La danse de noce paysanne
Panneau transposé sur toile
Estimation : 40 000 - 60 000 €


 
Vente aux enchères publique - Drouot - Salle 2
Vendredi 20 Novembre - 15h
 
Exposition publique - Drouot - Salle 2 
Mercredi 18 Novembre - 11h / 18h
Jeudi 19 Novembre - 11h / 20h
Vendredi 20 Novembre - 11h / 12h



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Touati - Duffaud

[VENTE MAINTENUE EN LIVE] Dessins & tableau modernes, tableaux anciens

Vente : vendredi 20 novembre 2020
12, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Touati - Duffaud
Tél. 01 43 01 84 71