COUTAU-BÉGARIE - Un record du monde pour une plaque émaillée du XVIe siècle

vendredi 28 mai 2021
Vendredi 28 mai, la maison Coutau-Bégarie offrait aux enchères une très rare plaque émaillée. Réalisée par celui que l'on nomme le Maître de l'Énéide, elle est présentée sur le marché pour la première fois depuis 1892. Dix autres plaques sont conservées au Metropolitan Museum of Art et onze ont été léguées au Louvre. Particulièrement attendu, ce précieux objet, estimé entre 200 000 et 300 000 euros, s'est finalement envolé aux enchères à 1 184 960 €*, réalisant ainsi un record du monde pour une plaque émaillée du XVIe siècle.

 
Maître de l’Énéide, Limoges, vers 1525-1530
Les Bocages fortunés
Plaque en émail peint polychrome sur cuivre et sur paillons d’argent avec rehauts d’or
H. : 22,5 cm ; L. : 19,8 cm.
Dans un cadre en veau doré aux petits fers, travail français de la première moitié du XVIIe siècle - H.: 33 cm, L.: 28 cm
Prix réalisé : 1 184 960 €*


Cette plaque provient d’un corpus d’œuvres en émail qui illustre le roman L’Énéide, célèbre récit des aventures d’Énée rédigé par VIRGILE (v. 70 avant J.C.-v. 19 avant J.C.). Cet ensemble émaillé a été réalisé à Limoges au début du XVIe siècle, vers 1525-1530 par un artiste dont le nom est inconnu mais identifié dès le XVIIIe siècle comme étant « Le Maître de l’Énéide ». En effet, lors de la vente aux enchères de la Collection d’Hancarville le 10 mai 1791, sont présentés sous le lot n°15, « huit tableaux d’émail d’environ 8 pouces sur 6, représentant des sujets de l’Énéide ».

Les Bocages fortunés apparaît sur le marché de l’art en 1892 à Londres, lors de la dispersion de la Collection Magnac. La vente comptait 21 plaques réparties en deux lots – deux plaques étaient triangulaires, pour former le pignon de la chasse dans laquelle elles étaient intégrées. L’ensemble des objets est acquis par l’antiquaire Goldschmidt qui en revend 20 au collectionneur, français, Jules PORGÈS (1838-1921).

Diamantaire et fin collectionneur, Jules Porgès expose les plaques dans la Galerie de tableaux de son hôtel particulier, 18, rue Montaigne à Paris. Elles y restent jusqu’à son décès en 1921 où sa veuve vend toutes les plaques à de grands marchands de l’époque, à l’exception d’une seule, qu’elle conserve dans la famille.

C’est cette dernière plaque, la seule à être restée au sein de la famille Porgès et ses descendants, qui sera présentée aux enchères le 28 mai prochain.

Elle est présentée sur cette photo en noir et blanc de la Galerie de tableaux de Jules Porgès, aux côtés de trois autres plaques issues de la même série : Les Troyens défendent leur ville, ils tuent Androgée, Pandarus et Bitias combattent les Rutules devant un camp Troyen et Nisus et Euryale surprennent les Rutules dans leur camp. Ces trois plaques sont actuellement conservées au Metropolitan Meuseum de New York.

Si Les Bocages fortunés est au centre de la commode, et qu’elle fut la seule conservée par la famille, il ne fait nul doute qu’aux yeux du collectionneur, il s’agissait de la plus précieuse. Le somptueux écrin de velours et de cuir doré aux petits fers qui accompagne l’œuvre vient renforcer ce constat.

Outre les trois plaques mentionnées sur la photographie, le MET en conserve dix autres, également issues de la Collection Porgès. Le Los Angeles County Museum of Art en possède deux, le Museum für Kunsthardwerk en conserve une, et enfin, le musée du Louvre en possède onze, léguées en 1922 par la baronne Salomon de Rothschild.

 
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Galerie de tableaux de Jules Porgès, 18 avenue Montaigne La plaque Les Bocages fortunés dans son écrin, ouvert


* Frais inclus

 

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Coutau-Bégarie

Mobilier et objets d'art, tableaux anciens et modernes, haute époque, art d'Asie

Vente : vendredi 28 mai 2021
Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Coutau-Bégarie
Tél. 01.45.56.12.20