MOBILIER DU CHATEAU DE DAUBEUF EN NORMANDIE

Lundi 27 mai 2013 - Drouot Richelieu
BEAUSSANT

Le 27 mai prochain, Beaussant Lefèvre, assisté des experts Gérard Auguier et Pierre-François Dayot, dispersera à Drouot le mobilier du Château de Daubeuf (Normandie). La vente comprendra de nombreux tableaux et miniatures, véritable galerie de portraits des descendants des familles Pomereu et d’Aligre, ainsi que des meubles et objets d’art, principalement du XIXème siècle.

Au cœur du pays cher à Maupassant, ce château du temps de Louis XIII, très modifié au XIXe siècle, a connu l'existence endormie d'une gentilhommière du pays de Caux pendant deux siècles. Les propriétaires s'appelaient alors Auber, Manneville, Senneville et le château resta dans la même famille jusqu'à nos jours, passant par les femmes à la famille de Pomereu au début du XIXe siècle[...].Le mariage de Michel de Pomereu et d'Etiennette d'Aligre, héritière à la fois de l'immense fortune du marquis d'Aligre et par sa mère du domaine de Daubeuf, allaient permettre une première série de travaux de restauration à la fin des années 1820. La famille partageait son temps alors entre un hôtel à Paris acquis en 1816, rue de Lille, et le château du Héron dans la vallée de l'Andelle à l'est de Rouen. Daubeuf restait encore pour la famille une résidence tertiaire. Il fallut attendre la fin du second Empire, lorsque le troisième fils, Armand, hérita de Daubeuf en 1867, pour que la maison connaisse les importants travaux qui lui donnèrent son aspect actuel [...]. À la suite d’Armand, le comte Robert de Pomereu (1860- 1937) fut pendant plus de quarante ans député puis sénateur de la Seine-Maritime. Le mobilier de Daubeuf résultait de divers apports extérieurs. Le principal venait du grand hôtel de la rue de Lille vendu lors de la succession du marquis Robert de Pomereu en 1937 (succession qui comprenait, outre le château du Héron et de nombreuses fermes, treize immeubles parisiens rue du Louvre, rue Saint-Honoré et rue J. J. Rousseau, à l’emplacement de l’ancien hôtel d’Aligre). L’héritier de Robert, son fils Armand de Pomereu (1895-1974) et son épouse Lydie d’Harcourt (1898-1988), qui s’étaient installés à Paris dans un hôtel particulier, avenue Foch, recueillirent ainsi bon nombre de meubles Empire provenant du château du Héron. D’autres meubles furent acquis par les Pomereu à l’hôtel Drouot après la guerre quand ils voulurent réarranger le château qui avait été mis à mal par l’occupation allemande (l’office avait par exemple été peint de fresques dans le goût des auberges bavaroises). Au début des années 1950, les Pomereu firent redécorer la salle à manger par le décorateur parisien Georges Geffroy. En même temps, toutes les chambres furent munies d’une salle de bains attachée, confort rare dans les châteaux à l’époque.

 

La vie de château avant et après la guerre

Les séjours annuels des Pomereu à Daubeuf suivaient avec une régularité de métronome les transhumances rituelles de l’aristocratie. Tous les ans le 26 juin, la famille quittait Paris pour prendre ses quartiers d’été et d’automne à Daubeuf, où ils restaient plus de quatre mois, repartant pour Paris seulement le 2 novembre [...]. L’énorme cuisinière qui assurait la cuisson des repas en même temps qu’elle répandait dans les sous-sols une atmosphère chaude, fonctionnait au charbon, consommant 10 tonnes d’anthracite de Russie par an. Dans les années 1960, le train de maison de Daubeuf comportait une domesticité de plus d’une douzaine de personnes à l’intérieur, avec une autre douzaine d’employés extérieurs (jardiniers, employés agricoles). Le chef jardinier, M. Lainé, se souvient qu’à son arrivée à Daubeuf en 1968, il y avait quatre couples à demeure en plus des serviteurs parisiens venus en renfort à l’occasion des séjours d’été, et des ouvriers agricoles [...]. Un règlement affiché dans toutes les chambres indique bien que la seule obligation était pour les invités le respect des heures de repas. Si le petit-déjeuner se prenait généralement au lit, le déjeuner était servi à 1 heure précise, cinq minutes après qu’une première cloche ait averti les invités de se préparer. Le soir, le dîner était pris entre 8 h et 8 h 30, en fonction de l’arrivée d’invités extérieurs. Cet état des choses, qui semblait exceptionnel en France après la guerre, dura jusqu’à la mort du marquis Armand de Pomereu en 1974.

Alexandre Pradère

 

Tableaux et miniatures

- Atelier de Pierre MIGNARD (1612-1695)

« Portrait d’Etienne III, marquis d’Aligre (1592-1677)

Garde des Sceaux, 1672-1674,

Chancelier et Garde des Sceaux, 1674-1677 »,

Estimation : 3 500 / 5 000 €

 

- Claude-Marie DUBUFE (1790-1864)

« Portrait d’Etiennette d’Aligre, marquise de Pomereu »

Estimation : 12 000 / 15 000 €

 

- Attribué à Alexis GRIMOU (Romont vers 1678/1680 - Paris 1733)

« Portrait de Charles-Louis, comte de Manneville (né en 1690), en pèlerin de saint Jacques »

« Portrait de son épouse Charlotte-Françoise Auber de en costume vénitien »,

Estimation : 12 000 / 15 000 €

 

- École Française des XVIIIe et XIXe siècle

Ensemble de six miniatures sur un même montage dont :

Henri-Joseph HESSE (1781-1849)

Charlotte d’Aligre, marquise de Pomereu,

Estimation : 1 800 / 2 000 €

 

Meubles & objets d’art

- Tapisserie de la manufacture de Beauvais aux armes de France de la tenture de l’Illiade représentant l’Enlèvement d’Hélène, d’après les cartons de Jean-Baptiste Deshays (1729-1765) ; signée Deshays. Époque Louis XV, vers 1760. Est. 5 000 / 8 000 €?Provenance : Probablement un présent du roi Louis XV au roi de Sardaigne en 1761.

Vente aux enchères publiques – Hôtel Drouot -

salles 5 & 6 :

Lundi 27 mai 2013 à 13 h 30

Expositions publiques :

Samedi 25 mai 2013 : 11h-18h

Lundi 27 mai 2013 : 11h-12h

 

 



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