EXCEPTIONNEL ENSEMBLE DE TABLEAUX DE MAURICE DENIS PROVENANT DE L’ANCIENNE COLLECTION GABRIEL THOMAS

Mercredi 12 février 2014 - Drouot Richelieu
Beaussant Lefèvre

Le 12 février 2014, BEAUSSANT LEFEVRE, assisté des experts Agnès Sevestre-Barbé et Amaury de Louvencourt, proposera un ensemble de tableaux de Maurice DENIS provenant de l’ancienne collection de Gabriel THOMAS. Il s’agit d’un ensemble inédit aux enchères, comprenant des œuvres importantes de l’artiste et deux études assez abouties pour des projets définitifs.

 

Maurice DENIS (1870-1943), figure majeure du mouvement Nabi

 

Très jeune, en 1890, Maurice DENIS prononce cette phrase restée célèbre telle un manifeste de la modernité : Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.

 

Figure emblématique avec Vuillard et Bonnard du mouvement Nabi, il en est également le brillant théoricien. Il connaît un grand succès et a pour marchands Vollard, Druet et Bernheim. Parmi ses sujets de prédilections : les scènes familiales, les plages mais également les grands cycles décoratifs pour des édifices civils ou religieux ou pour des collectionneurs privés dont le baron Denys Cochin, Ivan Morosov ou bien encore Gabriel Thomas… Très régulièrement, il représente sa famille, ses proches et amis dans ses tableaux religieux ou profanes. Ainsi, dans Le Christ aux enfants qui sera présenté aux enchères le 12 février, on reconnaît son ami le peintre Albert Clouard, Maurice Denis lui-même et ses deux fils.

 

Il apprécie énormément l’Italie et séjourne à Fiesole chez son ami le compositeur Ernest Chausson où il peint en 1898 l’Annonciation à Fiesole dite Annonciation aux chaussons rouges.

 

Il vit de nombreuses années à Saint Germain en Laye, dans un ancien hôpital qu’il rachète et rebaptise le Prieuré, devenu aujourd’hui le Musée Maurice Denis. Le Prieuré, un nom évocateur puisque dès son plus jeune âge, il peint des images pieuses.

 

Gabriel THOMAS (1854-1932), le plus grand amateur et collectionneur de tableaux  de Maurice DENIS

 

Grand financier, discret mais redoutablement efficace et prolifique, Gabriel Thomas contribue à la réalisation de chantiers d’envergure dans le Paris de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle : il donne au Musée Grévin ses lettres de noblesse, aide Gustave Eiffel après sa faillite à Panama en lui permettant d’achever la Tour Eiffel ; devient le premier président de la société immobilière du Théâtre des Champs-Elysées et crée un funiculaire à Meudon, où il possède une villa…

 

Amateur d’art éclairé, cousin de Berthe Morisot et tuteur de Julie Manet, il s’illustre également comme commanditaire : pour le Théâtre des Champs Elysées d’abord où il consacre Emile-Antoine Bourdelle et Maurice Denis, aux côtés de Vuillard et Ker-Xavier Roussel, mais également pour sa maison Les Capucins à Meudon, où  il commande un grand décor à Maurice Denis, L’Eternel Printemps. Il rassemble plus d’une centaine de tableaux du maître, rencontré vers 1903-1904. Collectionneur insatiable, il veut faire de sa collection un panorama complet de l’œuvre de l’artiste : peintures religieuses, portraits, paysages… Il évoque d’ailleurs sa maison des Capucins comme un « musée ». Il collectionne également des œuvres de Berthe Morisot, Renoir, Manet, Signac ou Flandrin… En 1901, il commande à Bourdelle le fameux Héraclès archer, qui ornera longtemps le jardin de Meudon.

 

Vers cinquante ans, sa quête spirituelle l’amène à intégrer le Tiers-Ordre de Saint Dominique en tant que moine laïc. Sans doute cet engagement est-il facilité par son amitié avec Maurice Denis et l’empreinte laissée par certaines des œuvres de l’artiste.

 

Par Maurice DENIS, L’Annonciation à Fiesole dite Annonciation aux chaussons rouges, 1898, une huile sur toile signée du monogramme et datée en bas à gauche, est estimée 180 000 / 220 000 € et La résurrection de Lazare, 1919, une huile sur toile, signée et datée en bas vers la gauche, 80 000 / 120 000 €. A noter aussi Le Christ aux enfants ou le Christ et les poissons, 1922, une huile sur toile signée et datée 22 en bas vers la droite, estimée 60 000 / 100 000 € et la Résurrection de la fille de Jaïre, 1921, une huile sur toile, signée et datée en haut à droite, 30 000 / 40 000 €. Toujours de Maurice DENIS, Le chœur, étude pour un tondo du Théâtre des Champs Elysées, une sanguine, craie blanche et fusain sur papier contrecollé sur papier avec mise aux carreaux, signée en bas vers le milieu, est proposée aux enchères sur une estimation de 12 000 / 15 000 €.

 

Provenant également de l’ancienne collection Gabriel THOMAS, Les bergers d'Arcadie, une huile sur toile, signée en bas vers la gauche par Jules Léon FLANDRIN (1871-1947), est estimée 6 000 / 10 000 € et Bacchante, 1907, une preuve en plâtre patiné d’Emile Antoine BOURDELLE (1861-1929), 10 000 / 15 000 €. Elle est signée du monogramme et dédicacée au ministre Louis  Bartoux.

 

 

Vente aux enchères publiques - Drouot Richelieu :

Mercredi 12 février 2014

 

Expositions publiques :

Mardi 11 février 2014 : 11h-18h

Mercredi 12 février 2014 : 11h-12h



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