Martin-Guillaume BIENNAIS. 1764-1843. Tabletier, orfèvre de l'Empereur - RARE ASSIETTE EN ARGENT PAR BIENNAIS DU SERVICE DE CAMPAGNE DE L'EMPEREUR NAPOLÉON IER
Assiette "à couteau de voyage" en argent 1er titre (950 millièmes), à bord uni, le marli gravé des armes de l'empereur Napoléon Ier. Très bon état.
Paris, 1798-1809.
Poinçon de titre au 1er coq, poinçon de garantie à tête de Vieillard.
Poinçon d'orfèvre de Martin-Guillaume BIENNAIS (1764-1843), avec barrette 'BIENNAIS'. Numérotée « 50 ».
D. 21 cm. Poids : 266,0 g.
Provenance
Service de campagne de l'empereur Napoléon Ier.
Historique
En 1804, Napoléon a demandé à Martin-Guillaume Biennais de produire le vaste "Service de Campagne", qu'il transportait avec lui lors de ses déplacements dans sa Berline à six chevaux. Cette argenterie de voyage était conçue pour résister au mieux aux déplacements incessants. Deux types d'assiettes aux armes de l'Empereur le composaient : le premier simple et élégant, à bord uni, le second plus élaboré, bordé de palmettes dit "à bord fort" pour résister aux voyages de campagne.
Le service a été livré en plusieurs fois entre 1804 et 1815 ; un inventaire de l'argenterie de la Cour établi en 1812 mentionne, entre autres, "594 assiettes à couteaux de voyage", c'est-à-dire des assiettes plates de petit modèle telles que la nôtre. Toutes les pièces ont reçu un numéro d'inventaire gravé par Biennais en septembre 1812, la présente assiette portant le numéro 50 a donc bien été fabriquée avant 1812, ce que confirme le poinçon au premier coq.
À titre d'exemple, on sait que 100 assiettes à bords forts sont livrées par Biennais en 1810, 200 assiettes à couteaux en décembre 1811, et 113 assiettes à couteaux avant la campagne de Russie en 1812. On sait d'ailleurs, par un inventaire de l'intendant des Dépenses de Louis XVIII, Forestier, que les pertes de "l'argenterie tombée au pouvoir des Alliés dans le mois de juin 1815" sont énormes et concernent notamment "206 assiettes à couteau de voyage". Notre assiette n'en faisant pas partie, elle est ainsi un rare exemple du service de campagne de l'Empereur ayant échappé aux fontes du Second Empire.
Oeuvres en rapport
Une assiette numérotée 277, vente Osenat, 5 mai 2021, lot 80 (adjugé 15.625 €).
Une assiette non numérotée mais faisant partie du butin de la Berline, vente Osenat, 19 novembre 2023, lot 63 (adjugé 48.944 €).
Une assiette numérotée 359, vente Lempertz, 19 novembre 2021, lot 510.
Deux assiettes numérotées 471 et 483, vente Koller, 30 septembre 2021, lot 1476.
Six assiettes numérotées 221-258-291-292-294-345, vente Osenat, 2 avril 2023, lots 210, 211 et 212.
Une assiette est conservée au Château de Fontainebleau, Musée Napoléon Ier, inv. 70 (depuis 1979).
Littérature
Anne Dion-Tenenbaum, II. Les autres éléments du butin : les chefs d'œuvre de l'orfèvre Biennais. In catalogue d'exposition, La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo. Musée de la Légion d'Honneur, 7 mars au 8 juillet 2012.
Catalogue d'exposition, La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo. Musée de la Légion d'Honneur, 7 mars au 8 juillet 2012, article d'Anne Dion, pp. 258-272.
Max Terrier, Le landau de Napoléon et son histoire, in Revue du Louvre, 1975, n° 2.
Estim. 4 000 - 6 000 EUR