18 enchères ont dépassé 100 000 € cette semaine à l’Hôtel Drouot

DU VENDREDI 29 MARS AU VENDREDI 5 AVRIL 2024
Hôtel Drouot, 5 avril 2024 : La semaine à l’Hôtel Drouot se termine sur plusieurs enchères spectaculaires dans différentes spécialités : 18 lots ont dépassé 100 000 € sur 5 jours. Les visiteurs et enchérisseurs sont venus nombreux découvrir les expositions et participer aux ventes. Ils étaient près de 10 000 à franchir les portes de l’Hôtel.

Ce sont principalement les œuvres d’art moderne qui ont recueilli les plus ferventes faveurs de la part des collectionneurs internationaux. L’enchère la plus haute en 2024 à l’Hôtel Drouot revient à l’icone du design français des années 1950, le canapé Ours polaire ou Boule imaginé par Jean Royère. La simplicité, la forme organique et sans structure de son assise a séduit les amateurs qui ont poussé les enchères jusqu’à 1 million € (1 012 500 €) pour cette version de 1952 couverte du velours rouge d’origine (Drouot Estimations, 5 avril).

 
Jean ROYERE (1902-1981)
Canapé Boule dit Ours polaire, circa 1952
H. 78 cm — L. 230 cm — P. 130 cm

1 012 500 €


Datant des années 1950 également, une composition de Serge Poliakoff, inédite sur le marché, a largement doublé son estimation haute à 652 800 € (Tessier Sarrou, 29 mars). Acquise auprès de l’artiste en 1956, Composition abstraite 56-84 a été conservée dans la même famille jusqu’à sa vente. Couche après couche, Poliakoff construit à la manière d’un mosaïste ses nuances chromatiques. On y retrouve l’artiste musicien qui, de façon synesthésique, compose avec les couleurs.
 
Serge POLIAKOFF (1900-1969)
Composition abstraite 56-84, 1956
Huile sur panneau, signée en bas à droite, contresignée, située Paris, datée 1956 au dos
H. 97 cm — L. 130 cm

652 800 €


Samois Le portail vert, paysage peint par Albert Marquet lors de son séjour en 1917 en Seine-et-Marne, en compagnie d’Yvonne Bazin, a été emporté à 211 232 €. Cette fascinante composition dans laquelle le temps semble être suspendu, complètera le catalogue raisonné de l’œuvre de l’artiste, actuellement en préparation par le Wildenstein Plattner Institute (Thierry de Maigret, 5 avril). Les amateurs n’ont pas manqué de saisir la qualité du tableau La Seine aux Andelys, le soir, peint par Felix Vallotton en 1924. Vendu 282 700 €, il était inscrit à la succession de l’artiste avant de rejoindre des collections particulières (Fraysse et Associés, 4 avril).
 
Albert MARQUET (1875-1947)
Samois Le portail vert, 1917
Huile sur toile, signée en bas vers la gauche
H. 65 cm — L. 81 cm

211 232 €


Outre les ventes d’art moderne, plusieurs vacations étaient dédiées aux arts classiques dont le mobilier provenant du château de Sassy (Baron Ribeyre, 29 mars). L’un des lots phares de cet ensemble était une armoire de forme mouvementée, couverte d’une superbe ornementation de bronzes finement ciselés et dorés à décor Rocaille, estampilles de BVRB, époque Louis XV, vers 1750. Ce meuble caractéristique du travail de l’ébéniste a fait l’objet d’une belle bataille d’enchères entre deux téléphones jusqu’à 787 200 €, largement au-dessus de son estimation haute.

 
Importante armoire de forme mouvementée en bois de placage marqueté de branchages fleuris sur fond de chevrons dans des réserves violonées.
Superbe ornementation de bronzes finement ciselés et dorés à décor Rocaille.
Estampilles de Bernard II VAN RISEN BURGH (BVRB) 
Époque Louis XV, vers 1750 
H. 162 cm — L. 197 cm — P. 54 cm

787 200 €


Les musées français étaient également présents pour exercer leur droit de préemption sur certains des lots présentés cette semaine, riche en œuvres de qualité. Un chef-d’œuvre méconnu de Claude Beissonat a été préempté 215 915 € par le musée du Louvre. Précieux trésor d’ivoire dédié à la dévotion privée de quelque puissant personnage, cette Immaculée Conception s’élève vers les cieux, entourée de son cortège d’angelots. Conservée jusqu’à présent dans une collection privée lyonnaise, elle symbolise le succès que rencontre déjà durant le Grand Siècle la doctrine de l’Immaculée Conception, bien avant que le pape Pie IX ne l’érige en dogme en 1854 (De Baecque & Associés, 29 mars). Un dessin exécuté au lavis d’encre brune par Auguste Rodin, représentant saint Jean-Baptiste, d’après la statue en plâtre, vers 1880, truffait l’un des exemplaires sur Japon de l’ouvrage de Léon Maillard consacré au sculpteur, publié en 1899. Ce livre offert par Auguste Rodin avec un envoi à Eva de Basily-Callimaki a été préempté par le musée Rodin (Drouot Estimations, 5 avril).

 
Claude Beissonat (dernier quart du XVIIe siècle) Immaculée Conception
Groupe sculpté en ivoire
Signé : «CLA.BEISSONAT.F.NEA »
H. 60 cm 


215 915 €
Préemption du musée du Louvre
Auguste RODIN (1840-1917)
Saint Jean-Baptiste, d'après la statue en plâtre vue de profil, vers 1880-1881.
Plume et lavis d'encres brune et noire, rehauts de gouache sur papier fin.
26 x 18, 5 cm.

115 000 €
Préemption du musée Rodin

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