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mar. 04 juin

Heures à l’usage de Paris, imprimées sur vélin. Simon Vostre, vers 1508. « Ces présentes heures à l’usage de Paris sont tout au long rien requérir avec les miracles Notre-Dame et les figures de l’apocalypse et de l’antique et des triomphes de César ». 104 ƒƒ. de parchemin, in 4° (215 x 140 mm.) (a-b8, c4, d-i8, k6, a’8, e’8, i8 o6). Almanach 1508-1528. Reliure du XVIIème siècle veau brun, dos à nerfs orné de motifs dorés. Reliure frottée, coins dénudés, mors fragiles. Expert : Cabinet Honoré d’Urfé Texte: ƒ. a1v Almanach 1508-1528. ƒ. a2-a8 Calendrier. ƒƒ. b1-b2v Péricopes des 4 évangiles. ƒƒ. b3-c8 Passion, Obsecro te, O intemerata, Stabat mater, Missus est Gabriel angelus, Te Deprecor. ƒƒ. d1-g7 Heures de la Vierge à l’usage de Paris avec les heures de la Croix et du Saint-Esprit intercalées à partir de Laudes. ƒƒ. g8-h7 Psaumes de la pénitence. ƒƒ. h8-k6 Vigiles des morts. ƒƒ. a’-e’4 Suffrages et prières. ƒƒ. e’4v-e’7 Office de la conception de Notre Dame. ƒƒ. e’7v-e’8 Du Saint Sépulcre. ƒƒ. e’8-e’8v S’ensuit la table de ces présentes heures. ƒƒ. i’1-i4 Office de Notre-Dame de pitié. ƒƒ. i’4-o6v Prières : Douce Dame, Saincte vraie Croix, O reyne qui fuste mise et assise, Glorieuse saincte Dame, Toy royne de hault pararaige, Glorieuse Vierge Marie, Mon Dieu mon créateur, Mon benoist Dieu, ie croyes de cueur, Sire Dieu éternel. Gravures: 24 grandes gravures sur cuivre : • 14 gravures en pleine page. • 10 à deux tiers de page. Nombreuses petites gravures. Gravure anonyme. • a1 Marque de Simon Vostre. Gravures selon les dessins du maître de l’Apocalypse de la Sainte Chapelle. Six gravures (2/3 de page) du Maître de l’Apocalypse de la Sainte Chapelle : Jean Dipres ? (1495-1498). • a2 L’homme anatomique. • c8v Arbre de Jessé. • f2 Adoration des bergers. • a’1 L’Église triomphante et l’Église militante. • a’3 La Sainte Plaie. • e’7v Mise au tombeau. Toutes les petites gravures. Bordures : le calendrier, histoire de Joseph et ses frères, les sibylles, cueillette, chasse au cerf, histoire de David, Danse macabre, les 7 sacrements. Ines Nettekoven (Der Meister des Apokalipsenrose der Sainte-Chapelle und die Pariser Buchkunst um 1500, Turnhout, 2004, Abb. 158-176)nomme l’artiste d’après les vitraux de la Rose de la sainte Chapelle.Elle lui attribue de nombreuses gravures dont la série réalisée pour Simon Vostre. N. Reynaud (Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, Cat. Expo. BNF Oct. 1993 - Janv. 1994, pp. 265-270) lui préfère le nom de Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne d’après le manuscrit de la BNF (Paris, NAL 3120). L’auteur propose de l’identifier à l’un des fils de Colin d’Amiens ou Nicolas Dipres : Jean Dipres ? Gravures selon les dessins de Jean Pichore 1504-1506. • 17 gravures (dont 14 pleine page et 3 aux 2/3 de page : G8, H8 et E’4v°) • a8v Saint Jean et la coupe empoisonnée. • b3 La Trahison de Judas. • d1 Annonciation. • d8v Visitation. • e4v Crucifixion (d’après Martin Schoengauer). • e6v Nativité (d’après Martin Schoengauer : C. Zöhl, Abb. 244). • f 1v Annonce aux bergers. • f4v Adoration des mages (d’après Martin Schoengauer : C. Zöhl, Abb.243). • f7 Présentation au Temple (d’après Jean Poyet). • g1v Fuite en Égypte. • g4v Couronnement de la Vierge. • g7v David jouant de la Harpe. • g8 David remet à Urie la lettre qui le condamne (d’après Jean Poyet). • h7v Résurrection de Lazare (d’après Jean Poyet). • h8 Job visité par ses amis (d’après Jean Poyet). • e’4v Sainte Anne Trinitaire. Bordures à l’antique, Apocalypse (d1v à e7), Triomphes de César (a’3v-e’1). Ces deux dernières séries proviennent de la série in 8° de Jean Pichore. La plupart des grandes gravures proviennent de l’édition de Jean Pichore et Rémy de Laistre in 4° du 5 avril 1504 (Tenschert vol. 2, n° 92) à l’exception de David et Urie (g.8) et de Job visité par ses amis (h.8), sainte Anne Trinitaire (e’4v) qui se trouvent dans les Heures in 8° du 24 septembre 1504 des mêmes (C. Zöhl, Jean Pichore : Buchmaller, Graphiker und Verleger in Paris um 1500, Turnhout, 2004, Abb. 99-130, p. 162-176). Vostre les utilise vers 1505-1508 (Zöhl, p. 22-25). Jean Pichore est documenté de 1502 à 1518, en 1502 au service du Cardinal d’Amboise et puis en 1518 pour les Chants royaux du Puy Notre Dame d’Amiens offerts par les échevins d’Amiens à Louise de Savoie. Il se nourrit des compositions de l’enlumineur tourangeau Jean Poyet dans les Heures Briçonnet (Haarlem, Teylers Museum ms. 78) et des graveurs germaniques comme Martin Schoengauer ici et Albert Dürer, ce dernier dans la série in 8° de 1504. Enluminure des initiales : Les initiales en rose et bleu rehaussé d’o

Estim. 4 000 - 5 000 EUR

mar. 04 juin

Heures à l’usage de Rome Impression sur parchemin, 170 x 110 mm. Justification du calendrier et du texte 130 x 80 mm. 23 longues lignes. Collation a8-1, b-m8, p4, A8, B8-1. Manque la page de titre. Reliure de velours rouge. Paris, Philippe Pigouchet pour Simon Vostre ou Antoine Vérard, vers 1496-1500. Expert: Cabinet Honoré d’Urfé Texte : F. a2-a8 Calendrier en latin avec les âges de l’homme suivi des sept oraisons de saint Grégoire. Manque la page de titre F. b1-b4 Péricopes des quatre évangiles F. b4-c2v Passion selon saint Jean F. c2v-d3 Obsecro te, O Intemerata, Stabat mater, Missus est Gabriel angelus, Te deprecor, Salve regina F. d4-k6 Heures de la Vierge à l’usage de Rome suivies des Heures de l’Avent F. k7-m3 Psaumes de la pénitence suivis des litanies F. m4-p4v Office des morts F. A1-B2v Suffrages de la Trinité, de Dieu le Père, du Fils, du Saint-Esprit, de la Sainte Face, de saint Michel, de saint Jean-Baptiste, de saint Jean évangéliste, des saints Pierre et Paul, de saint Jacques, de tous les apôtres, de saint Étienne, de saint Laurent, de saint Christophe, de saint Sébastien, des martyrs, de saint Nicolas, de saint Claude, de saint Antoine, de sainte Anne, de sainte Marie-Madeleine, de sainte Catherine, de sainte Marguerite, de sainte Barbe, de sainte Apolline, de sainte Geneviève. F. B3-B7v Recommandations pour les différents moments de la journée. Manque les sept oraisons de saint Grégoire et le colophon. Gravures : 10 grandes gravures et 6 petites gravures, toutes rehaussées. F. b1 Saint Jean sur l’île de Patmos F. b2 Saint Luc et le taureau F. b2v Saint Mathieu et l’ange F. b3v Saint Marc et le lion F. b4v Trahison du Christ F. c2v Vierge à l’Enfant F. d3v Annonciation F. e6v Visitation F. f6v La Crucifixion F. f7v La Pentecôte F. f8v La Nativité F. g6v-g8 Lacune de l’Adoration des mages. F. h2v La Présentation au Temple F. h6 La Fuite en Egypte F. i4v La dormition de la Vierge F. k6v David et Bethsabée F. m3v Le mauvais riche à table avec sa femme Une miniature F. g4 L’Annonce aux bergers. Belles bordures de style ganto brugeois sur fond d’or avec des fleurs découpées ou sur fond compartimenté autour des gravures et sur la page en vis à vis. Initiales de couleur bleue et rouge. Les gravures proviennent de Simon Vostre ou d’Antoine Vérard. Elles sont utilisées à partir du 22 mai 1496 chez Simon Vostre et vers 1498 chez Vérard. Le dessin en revient au Maître de l’Apocalypse de la Sainte-Chapelle d’après I. Nettekoven (H. Tenschert, Horae B.M.V. 158 Stundenbuchdruck der Sammlung Bibermühle, 2003, pp. 121-124) également nommé Maître des très petites Heures d’Anne de Bretagne (Jean d’Ypres? ) par N. Reynaud (France 1500, cat. expo. Grand Palais 6 oct. 2010-10 janv. 2011, cat. 113-123). L’enlumineur de bonne qualité peut être situé dans l’entourage de Simon Marmion. On reconnaît ses coloris pastel avec du mauve et du rose ainsi que les bordures. Pour l’Annonce aux bergers, il fait preuve d’invention en ne suivant pas la gravure (Fr. Elsig, « La dynastie Marmion et Amiens: quelques observations», Peindre à Amiens et Beauvais aux XVe et XVIe siècles, Milan, 2011, pp. 75-82).

Estim. 2 000 - 3 000 EUR

ven. 07 juin

ABRANTES, Laure Junot, Duchesse d' (1785-1838). Histoire des salons de Paris. Tableaux et portraits du Grand Monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis Philippe. Paris, Ladvocat. 1837-1838. 6 volumes in-8. 1/2 percaline. Reliure bien établie, légèrement postérieure. Bel exemplaire. Edition originale. Le tome II porte une mention de Seconde édition. Ouvrage essentiel sur les Salons (ou, comme on disait au XVIIIème siècle, les Sociétés) souvent tenus par des femmes d'esprit (Mesdames Necker, Polignac, Roland, Genlis, Custine, Staël, Récamier, l'impératrice Joséphine, Regnault, la duchesse de Luynes, Montesson etc...), moins souvent par des hommes (Morellet, Condorcet, Robespierre, Barras, Seguin, Talleyrand, etc...), où se réunissaient artistes, philosophes, politiques, et pratiquement tous les personnages influents qui jouèrent un rôle important entre 1770 et 1835. Le tome I est truffé d'une émouvante lettre autographe de la Duchesse d'Abrantès adressée à son éditeur Ladvocat, datée du 10 janvier 1837. "Monsieur Moreau va vous dire ce qu'il en est. La chose est grave. Le volume sera prêt de midi à deux heures le 12. Songez que vous êtes solidaire dans cette affaire."..(6 lignes). Ladvocat semble avoir refusé une suite six volumes publiés. Depuis longtemps en prise avec des difficultés financières, la duchesse, après cette rupture de contrat, tombe dans une profonde indigence. Elle doit vendre son mobilier et "finit sa vie dans un hôpital, où, faute d'argent, on la place dans une mansarde".

Estim. 600 - 900 EUR

mar. 11 juin

Muhammad ibn Suleyman al-Jazuli (1404 - 1465), Livre de prières Dala'il al-Khayrat, Empire ottoman, XIXe siècle - Muhammad ibn Suleyman al-Jazuli (1404 - 1465), Livre de prières Dala'il al-Khayrat, Empire ottoman, XIXe siècle Manuscrit incomplet sur papier de 11 lignes de texte par page en arabe naskhi à l'encre noire, quelques termes à l'encre rouge. Le texte introduit par un frontispice sarlow enluminé à l'or et en polychromie d'une frise de lambrequins surmontant un cartouche doré, les premières lignes de texte mentionnant l'auteur en réserve sur fond d'or. Les pages suivantes ponctuées d'enluminures, notamment des disques dorés rythmant les phrases, des cartouches dorés introduisant les différentes sections et des gerbes florales marginales. Le texte, débutant avec l'énumération des noms du Prophète Muhammad, compte plusieurs sections de prières. Il est incomplet, les traditionnelles représentations des sanctuaires de la Ka'aba à la Mecque et de la Mosquée du Prophète à Médine sont notamment manquantes. Quelques feuillets et notes marginales d'une autre main rajoutés postérieurement. Reliure à rabat en maroquin rouge à décor estampé partiellement rehaussé d'or, d'un médaillon polylobé à double-appendice fleuronné et d'écoinçons garnis de rinceaux végétaux, les contre-plats et le rabat recouverts de papier marbré ebru. Dimensions reliure : 14 x 9,5 cm En l'état, taches, trous de vers, folios manquants, restaurations, usures de la reliure en partie découpée.

Estim. 200 - 300 EUR

mar. 11 juin

RARE FOND DE MANUSCRITS PERSANS, INDIENS ET ARABES DES XIVe AU XIXe SIECLE AYANT APPARTENUS À LA GALERIE R.G. MICHEL À PARIS DÈS 1912 CINQ FEUILLETS DE TEXTE DU CELEBRE "INJU SHAHNAMA", TROIS FEUILLETS PROVENANT D'UN TEXTE DE HAFIZ-I ABRU, PROBABLEMENT LE MAJMA' AL-TAWARIKH, ET AUTRES FEUILLETS PROVENANT DE MANUSCRITS MEDIEVAUX Shiraz, Iran, vers 741 H / 1341; Herat, Afghanistan, vers 1420 Manuscrits persans sur papier, les cinq feuillets du Inju Shahnama avec 30 ll. de naskh par page arrangé en six colonnes, titres rouges, jadval rouge et bleu, un feuillet utilisé comme palette de peintre ; trois feuillets d'une Chronique historique de Hafiz-i Abru, probablement le Majma' al-tawarikh, plus un demi-feuillet, 33 ll. de naskh par page, jadval rouge et bleu; cinq feuillets coraniques chinois ou d’Asie centrale du XIVe ou XVe siècle en calligraphique muhaqqaq proche du sini ; et trois fragments de feuillets d’un grand coran ottoman. Fragmentaires, endommagés, . Feuillets 36.5 x 28 cm; panneau de texte 28.5 x 24 cm (Inju Shahnama): 37.5 x 26 cm et 33.2 x 22 cm (second texte). Les cinq feuillets dont le texte est réparti en six colonnes dans des réglures rouges proviennent très probablement d'un manuscrit injuid du Shahnama, daté de 741 H / 1341. Le script et les dimensions des panneaux de textes sont en effet identiques. Le colophon de ce manuscrit, sur un feuillet conservé à la Smithsonian Institution de Washington, nous indique qu'il a été copié à Shiraz pour le vizir injuide Hasan Qavam al-Daula va al-Din. Le copiste est Hasan ibn Muhammad ibn `Ali ibn (?) Husaini, connu comme al-Mawsili. Plusieurs feuillets illustrés sont conservés dans des collections publiques et privées internationales. Voir notamment 86.227.133 au Brooklyn Art Museum; CBL Per 110 à la Chester Beatty Library, Dublin; AKM32 à l'Aga Khan Museum, Toronto; 13/1990 et 32/1999, deux feuillets à la David Collection, Copenhague, et autres collections. Trois autres feuillets de grande taille provienne d'un manuscrit dispersé célèbre de chroniques historiques, composé par Hafiz-i Abru vers 1425 à la demande du souverain timouride Shah Rukh. L'auteur à produit plusieurs versions de ces chroniques, inspirés par le texte de Rashid al-Din d'époque ilkhanide. Plusieurs pages sont publiées dans Court and Cosmos, The Great Age of the Seljuqs, exhibition catalogue, New Haven and London, 2016; cat.2a-c, pp.48-49. Provenance: Galerie R.G. Michel en 1912. Puis Collection Michel (1880-1963). Puis par descendance. Puis Collection P.

Estim. 600 - 800 EUR

lun. 17 juin

[XVIIe au XIXe siècles] [Coran] Al-Coranus s. lex Islamitica Muhammedis, Filii Abdallae Pseudoprophetae, (a)d optimorum Codicum fidem eita ex Museo Abrahami Hinckelmani, D. Hamburg, ex officina Schultz-Schilleriana, 1694, (80),560,(10) p., vélin cont., 4to. Manque le titre h, le titre arabe utilisé comme pastedown, le titre et le feuillet suivant endommagés, quelques feuillets détachés, taches occasionnelles (y compris la reliure). Mention de l'ancien propriétaire 'H. (Henry) Middeldorp Hamb. 1808'. Dans l'ensemble, un exemplaire acceptable. VD17 a 4 entrées avec des empreintes différentes pour cette édition, la composition de l'introduction (a-u2) de cet exemplaire diffère légèrement de celle d'une version numérisée (a-q2. r3, s-u2), sinon le contenu semble être identique. Cet ouvrage est le "Coran de Hambourg", la première édition allemande complète du Coran et la première et unique édition du texte arabe de Hinckelmann ; la publication et la traduction ont en effet été interdites par le pape Alexandre II. Il s'agit de la deuxième édition du Coran arabe complet, avec une introduction latine de l'éditeur. De la première édition (Venise, vers 1537/1538), on ne connaît qu'un seul exemplaire, que l'on croyait auparavant complètement détruit. L'édition de Hinckelmann a donc été la première à être mise à la disposition des érudits européens, des missionnaires et des lecteurs islamiques, et elle est restée la principale source de connaissance du Coran en Europe pendant 140 ans. L'exemplaire actuel est annoté à la main, et de nombreuses traductions latines contemporaines sont écrites au stylo au-dessus des mots arabes.

Estim. 3 000 - 6 000 EUR

mer. 19 juin

Michel de MONTAIGNE. Essais. Livre premier & second. 2 volumes in-8, basane marbrée, dos à 5 nerfs orné (Reliure du XVIIe siècle)), boîte moderne de chagrin noir. Brunet, III-1835 // Cioranescu, 15279 // De Backer, 448 // Le Petit, 99 // Sayce, 1 // Tchemerzine-Scheler, IV-870. I. (4f.)-496 / [ ]4, A-Z8, Aa-Hh8 // II. (2f.)-653 (marquées 650)-1f. / [ ]2, AAa8-ZZz8, AAaa8-SSss8 // 94 x 156 mm. Édition originale très rare et recherchée des deux premiers livres des Essais de Montaigne. On ne présente pas Michel Eyquem de Montaigne tant il s’impose dans la littérature du XVIe siècle et tant son ouvrage principal, ses Essais, reste comme l’un des chefs-d’œuvre de la pensée humaine. Rappelons seulement qu’il est né en 1533, dans le château de sa famille en Périgord. Il apprit le latin avant de connaître le français, puis le grec et, fort d’une solide érudition, fit ses études de droit à Bordeaux et fut pourvu d’une charge de conseiller au Parlement de Bordeaux. Il fit à cette occasion la connaissance de La Boétie pour lequel il eut une de ces amitiés indescriptibles dont les grandes âmes sont seules capables (Larousse). Montaigne quitta de bonne heure les emplois publics, fut élu maire de Bordeaux et représenta avec éclat ses compatriotes aux États de Blois (1557). Après le décès de son père, il se réfugia dans son château où il entreprit la rédaction de ses Essais. Montaigne y puise la force du doute, un scepticisme qui, à contre-courant du cloisonnement politique et religieux de son temps, le pousse à risquer la tolérance (En français dans le texte). Il parcourut ensuite la France, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie, en observateur et en philosophe, revint en France et se livra tout entier à l’étude et à la philosophie. Il mourut d’une esquinancie, plus simplement appelée angine, en 1592. Les Essais contiennent trois livres dont les deux premiers parurent en 1580 dans l’édition que nous présentons. La pagination est très fantaisiste. Nous avons comparé notre exemplaire page à page avec celui de la BnF et celui de la Bodleian Library d’Oxford décrit par Sayce et avons constaté des différences dans la pagination du tome II, sans que le texte ait été modifié: cahier QQq pour la BnF et cahier HHhh pour la Bodleian. Ainsi que le note Sayce, il n’existe sans doute pas deux exemplaires parfaitement identiques. D’autre part, ce dernier a relevé des états différents pour les titres et l’errata. Notre exemplaire est du second état. Enfin, notre exemplaire comporte des remarques de premier et second tirages dans le texte. Quelques passages ont été soulignés à l’encre. L’exemplaire est très beau malgré des petites taches et pâles mouillures marginales à plusieurs feuillets du tome II. Provenance: F. Estienne (ex-libris manuscrit en partie effacé sur le titre et sur le feuillet de garde du second volume).

Estim. 35 000 - 45 000 EUR

jeu. 20 juin

CORAN. Alcorani textus universus. Patavii, ex typographia seminarii [i.e. Padoue, de l’imprimerie du séminaire], 1698. 2 volumes in-folio, (4 dont celles aux verso blanches)-45-(3 dont la dernière blanche)-(2 dont la seconde blanche)-46-(2)-81-(3)-94-(10 dont la dernière blanche)-127-(11) + (8)-17-(3)-836 [mal chiffrées 1 à 441 et 444-838]-(12 dont la dernière blanche) pp., cartonnage souple, dos lisses avec étiquettes de titre et de cote ; reliure un peu usagée avec accroc au second plat, mouillures marginales, petits travaux de vers sur les premiers ff. du vol. II et accroc sur les derniers ff. du vol. II (reliure de l’époque). ÉDITION EN GRANDE PARTIE ORIGINALE, la première complète, du Grand Œuvre de Ludovico Marracci. « LE PREMIER EXEMPLE EUROPEEN D’UN TRAVAIL PROPREMENT PHILOLOGIQUE SUR LE TEXTE DU CORAN » (Tristan Vigliano). Envisagé dans une perspective polémique et missionnaire, mais appuyé sur des recherches extensives, l’ouvrage comprend deux parties distinctes : la première, originellement parue en 1691 (Prodromus ad refutationem Alcorani, titre intermédiaire du Ier vol.), est une vaste introduction comprenant une vie de Mahomet et une critique générale de la religion islamique et des mœurs des musulmans, avec en annexe la profession de foi catholique traduite en arabe. La seconde partie, qui paraît ici en édition originale (Refutatio Alcorani, titre général du vol. II), comprend une édition arabe et une traduction latine complètes du Coran, avec commentaire critique en latin. L’édition du texte du Coran en caractères arabes, ici vocalisés au moyen de signes diacritiques, est la première édition arabe complète à être véritablement diffusée : l’édition imprimée à Venise vers 1537-1538 n’est plus connue qu’à un seul exemplaire, et l’édition donnée à Hambourg en 1694 n’a pas rencontré de succès (elle n’était pas accompagnée d’une traduction). Ludovico Marracci précisa plus tard que le texte arabe de son livre avait été de la responsabilité du typographe et qu’il ne s’agissait pas exactement de la version qu’il avait lui-même utilisée, mais la leçon en est aujourd’hui considérée comme très exacte. La traduction latine de Ludovico Marracci, quant à elle, « est la plus remarquable traduction du Coran produite au début de l’ère moderne européenne. Aucune autre traduction du texte coranique n’a atteint une telle précision philologique, et personne n’a fondé son travail sur une collection aussi large de commentaires islamiques » (Federico Stella). Elle surclasse les traductions latines qui l’ont précédée, dont celle de Robert de Ketton, écrite en 1143 à la demande de l’abbé de Cluny Pierre le Vénérable dans le contexte des débuts de la Reconquista en Espagne, et qui fut imprimée pour la première fois en 1543 à Zürich. Les deux traductions en langues vernaculaires antérieures s’avèrent également des travaux scientifiquement fort modestes, celle en italien par Castrodardo (1547), ou celle en français par Du Ryer (1647). Quant aux commentaires critiques de Ludovico Marracci, s’il s’appuient sur quelques travaux d’auteurs juifs et païens, ils se distinguent surtout par le recours alors inédit à tout un pan de l’exégèse islamique, notamment aux écrits d’Ibn Abī Zamanīn, al-Mahāllī et al-Suyūtī, al-Baydāwī, al-Zamahšarī et al-Ta(labī. C’est ainsi que « l’Alcorani textus universus marque un jalon important pour les orientalistes chrétiens et européens du siècle suivant. Il est largement cité jusqu’au milieu du XIXe siècle au moins » (Federico Stella). QUARANTE ANNEES DE TRAVAIL, MAIS AUSSI DE LUTTE CONTRE LA CENSURE. Ludovico Marraci débuta son travail sur le Coran dans les années 1650 et, au fur et à mesure de ses lectures de commentaires arabes, il fut amené à remanier régulièrement sa traduction latine. La question de l’édition et de la traduction du Coran était en soi sujette à caution en Europe et au sein de l’Église : le pape Alexandre VII (1655-1667) s’y opposa par exemple fermement, et il fallut attendre le pontificat d’Innocent XI (1676-1689) pour retrouver une tolérance à cet égard. Cependant, bien que plusieurs cardinaux dont Gregorio Barbarigo aient soutenu Ludovico Marracci dans son entreprise, diverses erreurs et réticences au sein de la Curie (notamment du Saint-Office) et de l’imprimerie de la Propaganda fide, retardèrent la délivrance d’un imprimatur, et cet imprimatur fut d’abord restreint au Prodromus (1691). La traduction latine avec édition arabe commença de s’imprimer en 1692 et fut publiée en 1698, mais à Padoue et avec approbation seulement de deux membres de l’Ordre religieux auquel appartenait Marracci. UN DES GRANDS ORIENTALISTES DU XVIIe SIECLE, LUDOVICO MARRACCI (1612-1700) était originaire de Toscane et entra dans l’Ordre des Clercs réguliers de la Mère de DIeu. Il é

Estim. 3 000 - 4 000 EUR

jeu. 20 juin

HUGO (Victor). Notes poétiques autographes. 39 vers avec quelques variantes juxtaposées, sur 2 pp. aux rectos de 2 ff. grand in-folio montés sur onglets dans un volume grand in-folio à dos lisse de maroquin grenat muet avec pièce de titre de maroquin grenat sur le premier plat (reliure ancienne). Ensemble de 12 essais poétiques d’un à 11 vers chacun, probablement préparatoires à son recueil L’Âne, publié en 1878. Le locuteur déroule une impressionnante érudition qu’il dénigre : « ... Je m’inquiète peu de Suidas, de Strabon, Ou d’Acasilaüs commenté par Eusèbe, Que Jacob disparaisse à l’heure où surgit Thèbes, Et qu’Alexandre naisse alors qu’Éphèse meurt, Cela m’est fort égal. J’entends peu la clameur Que, hagard, l’œil en feu, les jambes titubantes, En Crête, au fond des bois, poussent les Corybantes ; Je ne suis attentif que médiocrement Quand Moïse, qui tue un peu trop, et qui ment, Sort des griffes d’airain du Pharaon tenace, Ou quand Deucalion descend du mont Parnasse. » Avec une charge contre le rédacteur en chef du Figaro Francis Magnard : « ... Que l’arche de Noé fût en proie aux vermines / Et qu’on y fût piqué par des Francis-Magnards... / Ce n’est point pour cela que je me passionne... » Déjà, en 1869, il écrivait à son ami Auguste Vacquerie : « Connaissez-vous une punaise appelée Francis Magnard ? Cette punaise pue et pique je ne sais où. » Provenance : Simone de Caillavet (vignette ex-libris). UN DES MODELES DE MARCEL PROUST POUR LE PERSONNAGE DE MADEMOISELLE DE SAINT-LOUP DANS LA RECHERCHE, LA FEMME DE LETTRES SIMONE DE CAILLAVET (1894-1968) était la fille de l’écrivain Gaston Arman de Caillavet (qui collabora notamment avec Robert de Flers) et la petite-fille de Léontine Arman de Caillavet, égérie et maîtresse d’Anatole France. Après une première union en 1920 avec le riche diplomate roumain Georges Stoïcescu, Simone de Caillavet épousa en secondes noces l’écrivain André Maurois en 1926.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR