HERGÉ (1907-1983) Les aventures de Jo, Zette et Jocko - La vallée des cobras
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Description

HERGÉ (1907-1983)

Les aventures de Jo, Zette et Jocko - La vallée des cobras Encre de Chine sur papier pour la couverture de l'album. 41,2 x 30 cm. Casterman, 1957. Le certificat de la Fondation Hergé est joint. La première partie de La Vallée des Cobras, la troisième des aventures de Jo et Zette Legrand (et de leur chimpanzé Jocko) créées par Hergé, était parue dans l'hebdomadaire français Coeurs Vaillants en 1939. Une vingtaine de planches y avaient en effet été publiées sous le titre Jo et Zette au pays du Maharadjah, avant que la guerre vienne brusquement interrompre ce récit. Par la suite, l'auteur, absorbé des années durant par la réalisation de ses nouveaux Tintin et par la mise en couleur des anciens, n'avait pas trouvé le temps de reprendre cette histoire inachevée. S'il s'est senti disposé à y revenir en 1954, c'est que la situation a beaucoup évolué. La Seconde Guerre mondiale est terminée depuis près de dix ans et le dessinateur, qui se réserve toujours la partie création et une bonne part de la réalisation de ses histoires, est désormais entouré d'une poignée de collaborateurs, parmi lesquels le dessinateur Bob De Moor se distingue par la qualité de ses décors. C'est ce qui a permis à son patron de mener de front deux nouvelles histoires : celle qu'il a intitulée L'Affaire Tournesol et - nous y voilà - une nouvelle version de Jo et Zette au pays du Maharadjah, rebaptisée La Vallée des Cobras. Le journal Tintin a publié les 52 planches de cette aventure entre les mois de décembre 1953 et décembre 1954, mais il aura fallu attendre 1957 pour voir l'album s'ajouter à la collection éditée par Casterman. Sur le plan graphique, il est intéressant de noter que l'élaboration de l'illustration de couverture de La Vallée des Cobras est contemporaine de celle de L'Affaire Tournesol, récit publié quelques mois plus tôt. L'inspiration qui préside à la composition des deux couvertures est la même : Hergé inscrit dans un cercle invisible la scène intensément dramatique qu'il a choisie. Pour Tintin, elle se donne à voir à travers une trouée dans une vitre brisée ; pour Jo et Zette, par l'entrée d'une grotte habillée de stalactites et de stalagmites. Ici, Tintin et Haddock, encombrés par un Tournesol évanoui, essaient de se dissimuler aux yeux de leurs poursuivants ; là, Jo et Zette, observés dans leur dos par un Indien qu'on devine menaçant, sont sur le point de découvrir le site où les ennemis du Maharadjah de Gopal ont mis en place un dispositif hydraulique afin d'empêcher l'ingénieur Jacques Legrand, le père des enfants, de mener à bien la construction du pont suspendu qui lui a été commandé. À l'arrière-plan, le brave Jocko se tient prêt à venir en aide à ses jeunes maîtres, dont les visages circonspects expriment l'inquiétude. Menaçante par les formes en mâchoire qui la composent autant que par l'obscurité qui ne peut qu'y régner, la cavité vers laquelle Jo et sa soeur se dirigent contribue bien évidemment à inspirer au lecteur une sourde inquiétude. C'est de toute évidence le but qu'Hergé s'est assigné. Le rôle de ce qu'il appelle « une bonne couverture » est d'inciter ceux et celles qui la découvrent à pénétrer... dans l'album.

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HERGÉ (1907-1983)

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