OVA - LES COLLECTIONS ARISTOPHIL - Vente n°10 - LITTÉRATURE

mercredi 14 novembre 2018

LIVRES RARES - Expert : Jacques Benelli

La première partie de la vente est consacrée aux livres rares et aux éditions originales, du XVIIe à la fin du XIXe siècle. Parmi les éditions précieuses, figurent le très beau livre Les Roses illustré par Pierre-Joseph Redouté, les grands classiques de Molière – L’Avare, Les Fourberies de Scarpin et L’École des Femmes –, les incontournables Fables de La Fontaine et les contes de Perrault. Les romanciers du XIXe sont notamment illustrés par une première édition assortie d’émouvants envois autographes d’Honoré de Balzac à sa soeur ou à sa mère, de George Sand à Musset ou encore de Flaubert à une lectrice.

 
On ne présente plus les célèbres Fables de Jean de LA FONTAINE (1621-1695). Elles figurent pourtant parmi les livres rares de la vente. Les quatre volumes de Fables choisies sont dédiés au roi Louis XV par Louis de Montenault, responsable de la société d’édition Desaint & Saillant, Durand, et présentent 275 planches de Jean-Baptiste OUDRY (1686-1755). Les illustrations, hors-texte, sont gravées sur cuivre d’après les lavis d’Oudry, puis coloriées. En 1783, une libraire parisienne, Melle Néviance, prit l’initiative de faire colorier quelques exemplaires invendus de l’édition de 1755-1757. Le montant de la souscription était de 550 livres, somme considérable qui freina l’enthousiasme des amateurs. Cet exceptionnel exemplaire est estimé 30 000 - 40 000 €. aaa

 
aaa Une édition originale de Leila, rédigée par George SAND (1804-1876) en 1833 est estimée 80 000 - 100 000 €. Il s’agit du précieux exemplaire offert par George Sand à Alfred de Musset au début de leur liaison, enrichi de deux envois autographes signés sur chacune des pages de titre. Sur le premier tome, on lit : A Monsieur mon gamin d’Alfred. George et sur le second : A Monsieur, Monsieur le Vicomte Alfred de Musset. Hommage respectueux de son dévoué serviteur, George Sand.
Le ton adopté dans chacune des dédicaces reflète une évolution de leur relation ainsi que deux traits de caractère opposés de la personnalité de Musset : d’une part le « gamin » de 23 ans à la sensibilité encore adolescente, qui écrira un jour à sa maîtresse « je vous aime comme un enfant » et d’autre part « Monsieur le Vicomte », l’aristocrate parisien, brillant causeur qui sut séduire la forte personnalité de George Sand.

 
Il faut distinguer deux sortes de nobles : les uns qui le sont par le mérite et les services que leurs ancêtres ont rendus à l’État, ou qu’ils ont rendu et rendent encore eux-mêmes ; les autres pour avoir acheté la noblesse par argent. Les uns sont utiles à l’État, parce qu’ils le soutiennent et lui font honneur, au lieu que les autres lui sont à charge, comme il a été montré au commencement de ce traité.
Voici ce que l’on peut lire du Projet d’une dixme royale, rédigé en 1707 par Sébastien Le Prestre de VAUBAN (1633-1707). Très en avance sur son temps, Vauban prévoyait une dîme proportionnelle aux revenus qui viendrait se substituer aux autres impôts, frappant toutes les classes confondues. Vauban a fait imprimer, furtivement, hors commerce et anonymement, quelques 300 exemplaires de son projet. La dîme royale a été condamnée à la destruction par le Conseil privé du roi Louis XIV le 14 février 1707 et Vauban mourut, d’une maladie, le 30 mars qui suivit. L’exemplaire proposé dans cette vente, l’un des rares qui subsiste, estimé 180 000 - 200 000 €, comporte des annotations de son auteur.


ÉCRIVAINS CLASSIQUES - Expert : Thierry Bodin

La seconde partie permet aux amateurs et aux collectionneurs de s’immiscer dans l’intimité du travail ou des pensées d’illustres écrivains des XVIIe et XVIIIe siècles jusqu’à l’aube du XIXe. Grands tragédiens – Racine –, poètes et conteurs – Goethe, La Fontaine – et grands penseurs – Descartes, Kant, Voltaire, d’Alembert, Diderot et Rousseau – y sont réunis. De ce dernier, deux œuvres se distinguent particulièrement : le manuscrit de La Nouvelle Héloïse et la correspondance du philosophe avec Madame d’Épinay. Plusieurs correspondances des sulfureux marquis de Sade et Casanova y trouvent également place, ainsi que des écrits échangés entre femmes de lettres, telle Madame du Beffand.

Dix-huit cahiers cousus par Germaine Necker, baronne de STAËL (1766-1817), entre 1813 et 1817, contiennent son premier jet de travail pour son dernier ouvrage – demeuré inachevé – Considérations sur la Révolution française. Alors qu’elle rédige Dix années d’exil, Mme de Staël commence à travailler ce manuscrit autographe en 1813 (estimation : 300 000 - 400 000 €). Elle en entreprend la rédaction le 24 septembre 1814 à Clichy où elle s’est installée à son retour en France, après la chute de Napoléon. Conçu au départ comme un texte à la gloire de son père Necker, l’ouvrage devient finalement une étude sur la Révolution française dans son ensemble ; au-delà du rôle politique de son père, elle tente de comprendre et d’expliquer les événements qui ont marqué la Révolution, les différents courants qui l’ont traversée, en étudie les conséquences, l’Empire, le régime napoléonien, etc. Sa mort laisse l’ouvrage inachevé, alors qu’elle en avait déjà amplement revu et corrigé une grande partie. C’est son fils qui se charge d’en terminer la révision et la mise au point pour l’édition posthume : Considérations sur les principaux événemens de la Révolution française, ouvrage posthume de Mme la baronne de Staël, publié par M. le duc de Broglie et M. le baron de Staël (Paris, Delaunay, 1818).

 
Le très précieux manuscrit de la troisième partie de Lettres de deux amans, habitans d’une petite ville aux pieds des Alpes [La Nouvelle Héloïse], de Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), complète de ses 26 lettres, est la copie personnelle de l’écrivain. Elle est estimée 400 000 - 500 000 €. Abondamment corrigé, le manuscrit présente plus de 900 corrections, ratures et modifications. Ce chef-d’oeuvre du roman épistolaire, qui conte les amours contrariées de Julie d’Étange et de Saint-Preux, remporta dès sa parution en 1761 un succès prodigieux, et connut une centaine d’éditions – et contrefaçons – jusqu’à la fin du siècle.
Une importante correspondance de Rousseau à son amie et protectrice Madame d’Épinay, qui accueillit le philosophe à son château de la Chevrette et le logea dans l’Ermitage près de Montmorency jusqu’à leur brouille et leur rupture, sera également présentée (200 000 - 250 000 €).

 
Cette vente, n° 10, est organisée par Aguttes
Nombre total de lots : 315
Estimation totale : 2 500 000 - 3 200 000 €

Vente aux enchères publiques – Drouot – Salle 1
Mercredi 14 novembre 2018 – 14h

Expositions publiques – Drouot – Salle 1/7
Lundi 12 novembre – 11h / 18h
Mardi 13 novembre – 11h / 18h
Mercredi 14 novembre – 11h / 12h

Consultation sur rendez-vous à l’étude

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Les Collections Aristophil • Session novembre

Vente : mercredi 14 novembre 2018
9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Les Collections Aristophil
Tél. +33 (0)1 47 45 93 06