DROUOT
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BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE DE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER - 3e Partie

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Salle 2 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, Frankreich
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mardi 21 mai - 11:00/18:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
mercredi 22 mai - 11:00/12:00, Salle 2 - Hôtel Drouot
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140 Ergebnisse

Los 106 - RONSARD (Pierre de). - Élégies, mascarades et bergerie. Paris, Gabriel Buon, 1565. In-4, maroquin brun, plats encadrés d'un filet doré et orné d'un grand décor d'entrelacs mosaïqué de maroquin fauve, dos orné avec chiffre doré répété dans des caissons dessinés par des listels de maroquin fauve, doublure de maroquin fauve serti d'un filet doré, gardes de moire chocolat, tête dorée, étui (G. Plumelle). Seconde édition, parue la même année que l'originale : exemplaire de premier état. Un des deux exemplaires connus selon J. P. Barbier-Mueller et N. Ducimetière, avec celui conservé à la bibliothèque de Munich. Recueil de pièces de circonstances composées à l'instigation de Catherine de Médicis, renfermant des poèmes adressés à la reine Élisabeth d'Angleterre et à des membres de son gouvernement, ainsi qu'aux souverains, princes et grands aristocrates français, notamment Catherine de Médicis, Charles IX, Louis de Condé, etc. On y trouve aussi une Bergerie dédiée à Marie Stuart, la reine d'Écosse, dont les acteurs devaient être les enfants de la famille royale avec Henri de Navarre et Henri de Guise, mais qui n'a jamais été représentée, ainsi que des poèmes composés pour les fêtes de la Cour réunis sous le titre Mascarades, combatz et cartelz, faitz à Paris et au carnaval de Fontainebleau. Avec ce recueil, Ronsard se fait l'ambassadeur officiel de Catherine de Médicis : Le 11 avril 1564, la France et l'Angleterre avaient signé le traité de paix de Troyes, qui mettait un terme aux très vieilles prétentions continentales de la couronne britannique. L'heure était à la réconciliation et Catherine de Médicis, soucieuse d'entretenir des rapports cordiaux avec la reine Elizabeth, commanda ces vers à Ronsard, son porte-parole poétique (N. Ducimetière). On retiendra particulièrement l'élégie adressée à Mylord Robert Du-Dlé, comte de L'Encestre (Robert Dudley, comte de Leicester, ministre de la reine d'Angleterre), dont Ronsard vante les qualités, le courage au combat, les aptitudes pour la musique et la danse, etc. Si ses goûts pour la bibliophilie, bien connus - les reliures faites pour lui portent son emblème, un ours enchaîné à un tronc d'arbre -, ne sont pas évoqués, le poète, en revanche, nous éclaire sur la passion de ce dignitaire pour la chasse (12 vers) : Nul mieux que toy ne suit par les bocages, / Les Cerfs rameux, ou les Sangliers sauvages... Exemplaire lavé, revêtu d'une jolie reliure à décor mosaïqué dans le style de la Renaissance. Il provient de la collection Maggs et était autrefois relié par Marmin (cf. Seymour de Ricci, Catalogue of unique early editions of Ronsard, 1927, n°55, pp. 126-127). Angle supérieur de plusieurs feuillets restauré. Sans le dernier feuillet, blanc. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°45. - Ronsard : la trompette et la lyre, n°242. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°13 (cet exemplaire). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°738.

Schätzw. 4 000 - 5 000 EUR

Los 108 - RONSARD (Pierre de). - Les Estoilles à Monsieur de Pibrac, et deux Responses à deux Elegies envoyées par le feu Roy Charles à Ronsard [...]. Paris, Gabriel Buon, 1575. Plaquette in-4 de 14 feuillets, maroquin noir, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure (Honegger). Édition originale, connue à 2 exemplaires seulement selon J. P. Barbier-Mueller : c'est le seul en mains privées, l'autre étant conservé à la bibliothèque de Bâle. Cette mince plaquette regroupe plusieurs pièces composées à des époques différentes. Elle comprend d'abord les Estoilles, poème de 160 vers, imité de l'hymne Stellis de Michel Marulle, dans lequel le Vendômois parle du roi Charles IX protégeant ses sujets de l'hérésie et évoque le duc d'Anjou, futur Henri III, esleu par vous en la Poulonne ; cette pièce fut composée par Ronsard vers 1573-1574 puis adressée à son ami poète Guy du Faur de Pibrac, qui accompagnait le prince en Pologne. On y trouve aussi deux réponses de Ronsard à deux courtes élégies qui lui avaient adressées le roi Charles IX, une Ode à Phoebus pour guarir le Roy Charles IX, et un Discours au Roy Henry à son arrivée en France. Légère mouillure aux premiers et derniers feuillets. J. P. Barbier-Mueller, II-2, n°30 («Dirai-je, pour finir, le bonheur sans bornes que m'apporta l'acquisition de ce trésor : des vers, parmi les plus beaux du Vendômois, dans un petit volume dont ont rêvé tous les bibliophiles ronsardisants...»). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°757.

Schätzw. 3 000 - 4 000 EUR

Los 110 - RONSARD (Pierre de). - Les Quatre premiers livres des Odes. Ensemble son Bocage. Paris, Guillaume Cavellart [sic], 1550. In-8, veau fauve, double encadrement de trois filets à froid, fleuron doré au centre et petit fleuron aux angles, dos à nerfs, boîte moderne (Reliure de l'époque). Édition originale du premier recueil poétique de Ronsard (1524-1585). Exemplaire de premier état, sans les 2 feuillets de suravertissement mais contenant les 2 feuillets d'errata. Le recueil ne renferme que des poèmes inédits, à l'exception de trois pièces. La parution des Odes ronsardiennes résonna comme un coup de tonnerre dans le monde des Lettres au XVIe siècle, bouleversant alors le paysage de la poésie en France. Nourri des œuvres de Pindare et d'Horace, Ronsard, qui ne cache pas son dédain pour la vieille école, s'y présente non sans orgueil comme le premier auteur Lirique François et se vante d'avoir le premier enrichi la langue française du terme «ode», vieux genre poétique prisé des auteurs de l'Antiquité : quand tu m'appelleras le premier auteur Lirique François, et celui qui a guidé les autres au chemin de si honneste labeur, lors tu me rendras ce que tu me dois [...]. i'allai voir les étrangers, & me rendi familier d'Horace, contrefaisant sa naive douceur, des le meme tens que Clement Marot (seulle lummière en ses ans de la vulgaire poësie) se travailloit à la poursuite de son Psautier, & osai le premier des nostres, enrichir ma langue de ce nom Ode. L'œuvre suscita la plus vive réaction de la part des Marotiques : une bataille littéraire, connue sous le nom de «Querelle du Louvre», débuta alors entre les Anciens et les Modernes, représentés d'un côté par Mellin de Saint-Gelais, poète officiel à la cour d'Henri II, et le jeune Ronsard. On a relié la suite : - L'Hymne de France. Paris, De l'Imprimerie de Michel Vascosan, 1549. Édition originale de ce poème exaltant le sentiment national, en 224 vers décasyllabiques à rimes plats ; c'est là le premier hymne composé par le poète qui revendique la gloire d'être le premier à célébrer la France. (J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°2. - Ronsard : la trompette et la lyre, n°19.) - Ode de la paix. Paris, Guillaume Cavellat, 1550. Édition originale, connue à 7 exemplaires seulement selon J. P. Barbier-Mueller. Ode appartenant au genre pindarique, dans laquelle Ronsard chante en 500 vers la paix qui fut signée cette même année 1550 avec l'Angleterre : La France paya 400000 écus d'or et les Anglais rendirent Boulogne. Au surplus ils évacuèrent l'Écosse (J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°8.) Précieux volume réunissant trois œuvres de jeunesse de Ronsard, conservé dans une reliure parisienne strictement contemporaine des éditions. Il provient des bibliothèques Eugène Piot (1891, n°482), Tobie Gustave Herpin (1903, n°107), Robert Hoe (1912, n°2929), William Augustus White et F. M. Weld. Des rousseurs claires, petite mouillure claire à quelques feuillets. Reliure restaurée aux coins, le dos refait. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°5. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°3. - Ronsard : la trompette et la lyre, n°46. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°673, 670 et 676.

Schätzw. 15 000 - 20 000 EUR

Los 111 - RONSARD (Pierre de). - Les Quatre premiers livres des Odes. Paris, Veuve Maurice de La Porte, 1555. - Le Cinqieme des Odes [sic]. Paris, Veuve Maurice de La Porte, 1553. 2 ouvrages en un volume in-8, veau blanc, encadrement de trois filets doré, au centre se détachant sur un semé de fleurettes dorées, grand cartouche ovale à décor d'entrelacs, motifs en écoinçon, traces de liens, dos orné, tranches dorées, chemise de veau havane et boîte modernes (Reliure de l'époque). Très précieux volume réunissant au complet les cinq livres du recueil des Odes, conservé dans une somptueuse reliure en veau blanc doré du XVIe siècle. Condition exceptionnelle pour des éditions anciennes de poésie française, et tout particulièrement celles du prince des poètes français. Le volume a été constitué par un amateur de l'époque qui a rassemblé les éditions suivantes : - Les Quatre premiers livres des Odes, 1555. Troisième édition, contenant 21 pièces nouvelles. La célèbre odelette à Cassandre Mignonne, allon voir si la rose..., d'abord parue en appendice dans l'édition des Amours de 1553, est mise ici en bonne place par Ronsard qui l'a insérée dans le premier livre, devenant l'ode XV. Selon J. P. Barbier-Mueller, il s'agit d'un exemplaire de l'état intermédiaire entre les deux tirages signalés par Pereire : le collectionneur l'a soigneusement décrit et renommé état b. - Le Cinquième livre des Odes, 1553. Seconde édition, la première publiée séparément, du cinquième et dernier livre du recueil des Odes qui avait paru à la suite des Amours de 1552. Elle contient 9 pièces nouvelles. Exemplaire de 4e état, décrit par J. P. Barbier-Mueller qui le nomme état d. Ce cinquième livre s'ouvre par la Harangue que fit le Duc de Guise aus soudars de Mez, le iour qu'il pensoit avoir l'assaut, pièce d'exhortation militaire des plus éloquentes et des plus enflammées (cf. cat. Berès, Des Valois à Henri IV, n°298). Ex-libris manuscrit ancien sur le titre du premier ouvrage : Thomas Mayne. De la bibliothèque Michel de Bry (1966, n°185). Exemplaires grands de marges et réglés. La reliure est superbe, bien qu'elle ait perdu un peu de son éclat : elle se distingue par le magnifique et grand cartouche à décor d'entrelacs frappé sur ses plats qui lui confère une suprême élégance. Reliure très frottée, présentant une petite restauration aux coins et à la coiffe supérieure, la charnière supérieure étant fissurée sur la hauteur de deux caissons. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°17 et n°13. - N. Ducimetière, Mignonne..., p. 38, reliure reproduite. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°686 et 681.

Schätzw. 15 000 - 20 000 EUR

Los 116 - RONSARD (Pierre de). - Le Second livre des meslanges. Paris, Pour Robert Le Mangnier, 1559. In-8, maroquin brun foncé, plats encadrés d'un filet à froid et ornés d'un décor Renaissance dessiné par des listels de maroquin fauve droits, courbes et entrelacés, chiffre doré au centre, dos orné, doublure de maroquin fauve serti d'un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches dorées, étui (G. Plumelle 1978). Édition originale, d'une grande rareté, connue à quelques exemplaires seulement et dont il existe deux états. Elle a été partagée entre Vincent Sertenas et Robert Le Mangnier. Exemplaire de premier état, avec les fautes initiales non corrigées. On ne connaîtrait que deux exemplaires au nom de Robert Le Mangnier : celui-ci, et celui conservé à la Fondation Martin Bodmer. Le Second livre des meslanges, composé long temps davant la mort du Roy (Henri II), est entièrement inédit : on y trouve notamment un épigramme pastoral de Joachim du Bellay en faveur de Ronsard, une série de 21 sonnets adressés à diverses personnes (le Roi, le dauphin François, Marguerite de Savoie, Diane de Poitiers, le cardinal Charles de Lorraine, Jodelle, Olivier de Magny, etc.), 16 sonnets amoureux dédiés à une mystérieuse muse nommée Sinope, 2 poèmes du poète tournaisien Louis des Masures, ou encore un sonnet du Vendômois au même Des Masures. Ce volume aurait autrefois fait partie d'un recueil factice de textes ronsardiens offert par l'actrice Eugénie Doche (1821-1900), créatrice du rôle de la Dame aux camélias de Dumas fils en 1852, au romancier et critique Jules Janin. Selon J. P. Barbier-Mueller, il s'agirait d'un morceau du recueil que Prosper Blanchemain avait acquis à la vente Janin en 1877 puis fait casser en deux. Très jolie reliure mosaïquée, au chiffre du collectionneur, dans le goût de celles réalisées au XVIe siècle pour Grolier. Le feuillet 35 est en fac-similé. Marge extérieure des feuillets e4 à e8 refaite. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°27. - N. Ducimetière, Mignonne..., n°10 (D'une importance capitale dans l'œuvre de Ronsard, ce mince recueil resta longtemps l'un des plus mal connus en raison de sa rareté proverbiale). - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°708.

Schätzw. 2 000 - 3 000 EUR

Los 118 - RONSARD (Pierre de). - Les Œuvres. Reveuës, corrigées & augmentées par l'Autheur peu avant son trespas. Paris, Gabriel Buon, 1587. 10 tomes reliés en 5 volumes in-12, maroquin noir, plats encadrés d'un filet doré et orné d'un décor Renaissance mosaïqué de maroquin fauve, chiffre doré au centre, dos orné avec chiffre répété, doublure de maroquin fauve, gardes de moire chocolat, étuis (Honegger). Première édition posthume et septième édition collective des œuvres de Ronsard, entièrement préparée par le poète sur la base de l'édition in-folio de 1584. Elle est extrêmement rare et d'une grande importance, puisqu'elle reflète les dernières volontés de correction et de classement du Prince des Poètes (J. P. Barbier-Mueller). À peine achevé le Grand Œuvre de 1584, Ronsard entreprend de le corriger en vue d'une nouvelle collective. La mort l'empêche de voir la publication de celle-ci, qui est assurée par ses deux exécuteurs testamentaires, Claude Binet, un magistrat-poète qui a gagné la confiance de Ronsard dans les dernières années de sa vie [...], et Jean Galland, principal du collège de Boncourt, l'ami et confident de la vieillesse. Selon Claude Binet lui-même, Ronsard lui aurait laissé à sa mort ses œuvres «corrigées de sa dernière main pour y tenir l'ordre en l'impression». Il aurait remis aussi à ses exécuteurs littéraires les manuscrits des pièces nouvelles qu'il voulait voir figurer dans cette dernière édition et des indications précises sur la disposition de celle-ci (Ronsard, la trompette et la lyre, n°270). Jolie reliure ornée d'un décor mosaïqué dans le goût de la Renaissance, au chiffre du collectionneur. De la bibliothèque de l'académicien Ferdinand Brunetière (1849-1906). Le premier volume présente d'anciennes notes manuscrites dans les marges, parfois en grec ; le dernier volume est réglé. Quelques mouillures et rousseurs, très nombreuses dans le quatrième volume. Minime fente restaurée à l'angle de 4 feuillets du cahier G dans le second volume. J. P. Barbier-Mueller, II-2, n°34. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°768.

Schätzw. 8 000 - 10 000 EUR

Los 120 - RONSARD (Pierre de). - Les Œuvres. Revueues et augmentees. Paris, Nicolas Buon, 1609. Fort volume in-folio, veau fauve, filet doré, médaillon de feuillages doré au centre, dos orné (Reliure de l'époque). Onzième édition collective, en partie originale, ornée d'un beau titre-frontispice de forme architecturale gravé en taille-douce par Léonard Gaultier et de trois portraits gravés sur bois de Ronsard, Cassandre et Marc-Antoine Muret. Elle contient le Recueil des sonnets, odes, hymnes, élégies..., c'est-à-dire les «pièces retranchées» (132 pages), qui paraît ici pour la première fois, et intègre quelques pièces inédites comme les 8 sonnets inspirés par Hélène de Surgères et le très important Caprice à Simon Nicolas, secrétaire du roi et de ses finances, écrit après juin 1584, date de la mort du duc d'Anjou et qui marque le ralliement de Ronsard à Henri de Navarre dont il accepte la candidature au trône de France s'il se convertit. Tout concourt ici à la consécration de Ronsard : le format choisi ; le titre qui le présente comme le prince des poètes français ; l'encadrement gravé enfin, dû à Léonard Gaultier, avec le buste de Ronsard couronné par Homère et Virgile (Ronsard, la trompette et la lyre, n°273). Ancien ex-libris manuscrit sur le faux-titre et le frontispice. De la bibliothèque Auguste-Pierre Garnier (ex-libris). Agréable reliure de l'époque, ornée au centre des plats d'un médaillon de feuillages doré. Reliure restaurée (mors et coiffes), avec la doublure et les gardes renouvelées. Des cahiers roussis, restauration sur le bord du faux-titre et dans la marge du titre-frontispice. Déchirure sans manque au feuillet Oooo1 (pp. 985-986), nombreuses piqûres. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°61. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°771.

Schätzw. 3 000 - 4 000 EUR

Los 127 - SPIFAME (Martin). - Les Premières œuvres poétiques. Paris, Pour la Veuve Lucas Breyer, 1583. In-12, maroquin bleu foncé, double filet à froid, armoiries dorées au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (H. Duru). Seconde édition de ce recueil poétique, extrêmement rare. Dédiée à Henri III, elle renferme de nombreux sonnets spirituels, principalement en rapport avec la philosophie morale et les Saintes Écritures. On y trouve aussi une poésie adressée à la princesse Henriette de Clèves, duchesse de Nivernois, intitulée La Loüange du mariage contre Desportes, un Tombeau de Messire Gilles Spifame évêque de Nevers, et des chansons. Une admirable Harangue de la parfaicte amitié clôt le recueil. Le poète est moins connu que son frère Raoul, avocat au parlement de Paris atteint de démence, que Nerval a dépeint comme le Roi de Bicêtre dans ses Illuminés. Dans sa préface au lecteur, celui-ci nous informe que son ouvrage avait été une première fois imprimé à Bourges (vers le milieu des années 1570), mais que l'édition, très fautive, dut être entièrement retirée du marché. Bel exemplaire, aux armes du marquis de Coislin. Il a appartenu au général Jacques Willems et a figuré au catalogue de la librairie Berès, Des Valois à Henri IV, sous le n°325. Des bibliothèques du marquis de Coislin (non décrit aux catalogues 1847 et 1857), Félix Solar (1860, n°1257) et William Martin (1869, n°469). Renouard, Breyer, n°50. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°810.

Schätzw. 2 500 - 3 000 EUR

Los 129 - TABOUROT (Étienne). - Les Touches. Premier [- Cinquiesme] livre. Paris, Jean Richer, 1585-1588. Ensemble 3 volumes in-12, préservés dans une boîte demi-maroquin rouge à bande, compartimentée, et étui (P.-L. Martin). Réunion complète des cinq livres, en édition originale, de ce célèbre recueil d'épigrammes en vers. Elle est extrêmement difficile à former. Étienne Tabourot (1549-1590) occupe une place importante dans l'histoire littéraire du XVIe siècle. Avocat au parlement de Dijon, sa ville natale, et ligueur convaincu, il est surtout connu pour ses œuvres facétieuses signées de son nom de plume : le Seigneur des Accordz. Il était l'ami de Pontus de Tyard, dont il publia en 1585 les Douze fables de fleuves ou fontaines et à qui il dédia le premier livre des Touches. Divisé en cinq livres, les Touches forme une sorte de joute poétique à travers laquelle, au moyen de touches et de contretouches, le poète dresse un tableau truculent de son époque. C'est dans cet ouvrage que Tabourot dévoile le mieux sa verve satirique. Le premier volume, renfermant les livres I à III, est en maroquin rouge de Bauzonnet-Trautz, et provient des bibliothèques du comte de Lurde et du baron de Ruble (1899, n°206), et P. Grandsire. Le second volume est en maroquin rouge du milieu du XIXe siècle ; le dernier, en maroquin bleu janséniste signé de Cuzin, porte l'ex-libris de Grandsire. Ensemble de la plus grande rareté, les volumes ainsi réunis sont présentés dans une boîte à trois compartiments doublés de nubuck rouge de Pierre-Lucien Martin. Le bas du titre du second volume est refait (la date et la mention de privilège en fac-similé) et la reliure présente quelques tavelures. Papier du dernier volume légèrement roussi de manière uniforme, et restauration dans la marge et à l'angle de quelques feuillets à la fin de celui-ci. Tchemerzine, t. V, pp. 834-835. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°821, 824 et 825.

Schätzw. 4 000 - 5 000 EUR

Los 130 - THOU (Jacques-Auguste de). - Parabata vinctus, sive triumphus christi, tragoedia. Paris, Mamert Patisson, 1595. In-8, veau fauve, plats ornés d'une dentelle droite dorée et d'un semé de fleurs de lis, petit médaillon ovale au centre portant les mentions collegium / marchianum, dos orné avec répétition du semé fleurdelisé dans les caissons, tranches marbrées (Reliure du XVIIe siècle). Édition originale de cette tragédie, imitation en vers du Prométhée enchaîné d'Eschyle. L'humaniste la composa après sa guérison de la peste : Son mal venoit du séjour de quatre mois, qu'il avoit fait au camp devant Roüen, où l'air corrompu par la longueur du siège avoit causé la peste. En effet, au bout de trois jours on apperçut autour de ses reins ces espèces de charbons, qui sont les marques certaines de cette maladie, & l'on désespéra absolument de sa guérison. [...] on lui fit prendre dans de l'eau cordiale, une infusion d'une pierre de Bézoar [...] les charbons se dissipèrent, ses forces se rétablirent [...], & sa santé revint entièrement quelque tems après [...]. Ses premiers soins après sa guérison furent de donner à Dieu des marques publiques de sa reconnaissance, pour toutes les graces qu'il avoit reçûës de sa bonté ; il mit au jour un Poëme latin [...] (Mémoires de la vie de Jacques-Auguste de Thou in, J.-A. de Thou, Histoire universelle..., I, 1734, p. 207). Reliure de prix du Collège de La Marche, à décor fleurdelisé. Institution universitaire fondée vers 1362 dans les anciens locaux du Collège de Constantinople par Jean de La Marche et, après sa mort, par son neveu Guillaume, le Collège de La Marche fut transféré en 1420 sur la montagne Sainte-Geneviève, à l'abri des crues de la Seine. Ce collège avait une grande réputation (il compta notamment parmi ses élèves Jean Calvin et Nicolas Malebranche) et subsista jusqu'à la Révolution. Mouillure claire sur le bord de quelques feuillets. Renouard, Estienne, p. 190. - Soleinne, I, 1843, n°227. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°840.

Schätzw. 800 - 1 200 EUR

Los 132 - TOMBEAU DE MARGUERITE DE VALOIS ROYNE DE NAVARRE (Le). Faict premierement en Disticques Latins par les trois Sœurs Princesses en Angleterre. Depuis traduictz en Grec, Italien, & François par plusieurs des excellentz Poëtes de la France. Paris, De l'Imprimerie de Michel Fezandat & Robert Granjon, 1551. In-8, maroquin vert, janséniste, dentelle intérieure, tête dorée, non rogné (Reliure du début du XXe siècle). Édition originale de ce tombeau poétique érigé en hommage à la reine Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, protectrice des arts et poétesse distinguée, morte en décembre 1549. Elle est dédiée à la défunte autrice de l'Heptaméron, par le poète Nicolas Denisot qui signe la dédicace avec son anagramme le Conte d'Alsinois ; en face de la dédicace figure un portrait de la reine disparue, vêtue d'un manteau bordé de fourrure et coiffée d'une templette, tenant un livre entre les mains, gravure sur bois sans doute inspirée d'un tableau conservé au musée Condé, daté vers 1540 et attribué à François Clouet. Le recueil s'articule autour d'une centaine de distiques latins composés par les sœurs Anne, Marguerite et Jane Seymour, filles du duc de Somerset, dont Denisot avait été le précepteur. Chacun d'entre eux est accompagné d'une version en grec par Jean Dorat, d'une traduction en italien par Jean-Pierre de Mesmes, et de deux ou trois traductions en français par Joachim du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Nicolas Denisot ou encore Antoinette de Loynes. Cette série de distiques est précédée et surtout suivie d'une cinquantaine de poésies signées de Baïf, Du Bellay, Dorat, Du Tillet, Scévole de Sainte-Marthe ou encore Ronsard ; parmi les 4 pièces inédites du Vendômois, citons l'ode Aux trois sœurs... qui ouvre le recueil et loue le talent poétique des sœurs Seymour, un Hymne triomphal et une ode pastorale intitulée Aux cendres de Marguerite de Valois. Exemplaire réglé, bien complet du dernier feuillet contenant une poésie latine de Denisot en forme d'épitaphe. Il porte l'ex-libris armorié gravé H. D. Seymour Esq. (XIXe siècle), peut-être un membre de l'illustre famille à laquelle appartenaient les filles Seymour ? Titre remonté. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°64. - Brun, p. 303. - Picot, Rothschild, n°628. - Ronsard, la trompette et la lyre, n°21. - Tchemerzine, IV, p. 374. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°931.

Schätzw. 3 000 - 4 000 EUR

Los 133 - TRÉDÉHAN (Pierre). - VIRGILE. - Les Quatre premiers livres de l'Éneide de P. Virgile Maron. [Genève], Abel Rivery, 1575. In-8, maroquin fauve, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Hans Asper). Édition originale de la traduction en vers héroïques, due au poète angevin Pierre Trédéhan (1533-1583). La traduction française, imprimée en italique, est placée en regard de la version latine qui est en caractères romains. Elle est d'une rareté extrême : la base de données GLN 15-16, qui recense les livres imprimés à Genève au XVIe siècle, n'en répertorie que 2 exemplaires, l'un à la BnF (Arsenal) et l'autre à la bibliothèque de Genève. Marque typographique d'Abel Rivery sur le titre (Silvestre, n°1252). Dans leur ouvrage sur la France protestante (t. IX, p. 411), MM. Haag racontent que durant les massacres de la Saint-Barthélemy, notre poète, s'étant sauvé de Lyon où il était correcteur dans une imprimerie, réussit à rejoindre Genève en novembre 1572 où il devint régent. Trédéhan évoque aussi cette période troublée dans une épître au lecteur, faisant part des emprisonnemens, rençonnemens, & autres telles cruautez qu'il dut subir comme plusieurs de ses concitoyens réformés ; il poursuit, sur un ton amer : Ie me contenteray seulement de regretter toute ma vie plusieurs beaux livres qui m'ont esté miserablement saccagez, ravis, & bruslez, entre autres ma traduction des Georgiques de nostre poete, en laquelle i'avoy consommé beaucoup de temps avec peine indicible. De la bibliothèque Ernest Strohelin(1844-1907), belle provenance que celle de cet historien du protestantisme qui rassembla une précieuse collection sur le sujet. Des mouillures lie-de-vin au début du volume, ayant entraîné quelques restaurations dont des lettres et une partie de la marque typographique refaites à la plume. Tavelures sur les plats. Le nom de la ville, non imprimé, a été rajouté sur la page de titre. GLN-2565. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°842.

Schätzw. 1 500 - 2 000 EUR